Aucun bâtiment ne figure à l’emplacement de la maison sur le plan cadastral napoléonien de 1836. La ferme de la Petite-Roblinière et la prairie adjacente appartenaient, au milieu du XIXe siècle, à Charles-André Grosse-Dupéron, maire de Niort-la-Fontaine et propriétaire de la maison de maître de la Rivière. En 1868, celui-ci vend à Louis-Basile Bougon, ancien maître d'hôtel, lequel fait édifier la demeure actuelle. La faillite du couple Bougon entraîne la saisie judiciaire de la propriété et sa "belle maison de maître nouvellement construite" en 1872. Celle-ci est adjugée pour 34 000 francs à Alexis-Nicolas Caigné (1854-1906), fabricant et négociant en toiles résidant rue de la Gare puis rue de Bretagne à Mayenne. C'est d'ailleurs à son nom que la maison devient imposable au registre des matrices cadastrales, en 1875.

En 1884, le couple Caigné partage ses biens entre ses deux enfants, Alexis-Ernest et Louise-Joséphine, épouse de Georges-Etienne Leduc, avoué à Argentan. Ces deux derniers obtiennent la ferme de la Roblinière et la maison de la Prairie ainsi décrite : "une belle maison de maître comprenant au rez-de-chaussée salle et salon, cuisine arrière-cuisine et une autre petite pièce, au premier quatre chambres avec cabinet greniers et mansardes, deux caves sous le tout, cour au-devant, jardin au bout, portion de jardin derrière". La propriété passe en 1933 à Jean-Georges Leduc, ingénieur à Argentan puis à Paris, puis en 1948 à la veuve Paul Marlier née Leduc, résidant à Versailles puis à Dinard. En 1964, la Prairie devient propriété du notaire d'Ambrières, Raymond Jousse.

Aucune transformation importante n'est à signaler, si ce n'est la création d'un garage en sous-sol et l'aménagement d'une terrasse sur le flanc sud de la maison, selon les plans de l'architecte Jean-Michel André, en 1976.