L'inventaire des papiers de la cure, effectué le 25 octobre 1790, s'est révélé infructueux en raison de l'incendie ayant ravagé l'édifice 130 ans plus tôt (vers 1660) et fait disparaître l'ensemble des papiers. Le document relatant cet inventaire révolutionnaire révèle néanmoins que le curé Thoumin a reçu, quelques années auparavant, l'autorisation de reconstruire son presbytère, la grange dîmeresse, l'écurie et le four. Il a pour cela touché la somme de 3 300 livres et a effectué le reste de la rénovation à ses frais (environ 4 000 livres).

C'est de cette campagne de rénovation que datent les façades du corps de bâtiment principal du presbytère de Thuboeuf. La date de 1785, gravée sur le linteau de la porte principale, est corroborée par l'usage de pierres de granit gris à la découpe irrégulière pour l'encadrement des baies et les chaînages d'angle, emploi remarqué sur d'autres édifices de la même époque (comme au presbytère de Rennes-en-Grenouilles, daté de 1778). La maçonnerie et les matériaux de cette façade présentant une grande homogénéité, on peut supposer que son gros oeuvre a été réalisé en une seule phase. Ce propos doit néanmoins être nuancé pour le corps de bâtiment occidental : sa maçonnerie de petit moellon de grès non équarri correspond à une typologie plus ancienne.

L'estimation des biens du clergé effectuée le 11 Germinal an II (31 mars 1794) décrit avec précision les différents bâtiments du presbytère. A l'entrée de la cour, au sud et parallèle au logis, se trouvait la grange dimière, détruite en 1823 en raison de son état de dégradation avancé. Du côté oriental de la cour, s'élevait une grange, étable et écurie. Le bâtiment principal comprenait, dans son corps central, le logement du curé, composé de deux salles, deux chambres et de six cabinets, le tout distribué par un escalier central et par un corridor et surmonté d'un grenier. Le corps de bâtiment de gauche servait de cave et disposait également d'un grenier, alors que dans celui de droite se trouvait le four et fournil. Des toits à porcs étaient adossés à cet édifice.

Cette distribution a profondément été modifiée lors de la restauration générale de 1878, justifiée par le mauvais état de l'intérieur du presbytère. Les plans dressés par Mr. Bichain, architecte à Domfront, montrent cette nouvelle organisation : dans le corps de bâtiment de droite est aménagée la salle à manger, communiquant directement avec la cuisine, située à droite de l'entrée. L'étage est découpé en quatre chambres, un cabinet de toilette et une bibliothèque.

Au début du XXe siècle, le corps de bâtiment de droite a été augmenté d'un cellier.