Dossier d’œuvre architecture IA53003935 | Réalisé par
Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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Davy Christian
Davy Christian

Chercheur au service Patrimoine de la Région Pays de la Loire

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  • inventaire topographique
Château, Lesnières
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes d'Erve-et-Charnie - Sainte-Suzanne
  • Commune Vaiges
  • Lieu-dit Lesnières
  • Cadastre 1842 C 312, 316, 317  ; 1982 YN 10
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, écurie, remise

Lesnières est mentionnée dans la charte du vicomte Robert qui restaurait l'abbaye d'Evron : "alteram curtem quae vocatur Linerius". Terre seigneuriale, elle dépendait avant la révolution de la châtellenie de Vaiges. Propriété de Michel Isambart en 1418, puis de la famille de Lesnières, elle est acquise en 1612 par Jean de Rougé après la décapitation de Julien de Lesnières pour faux-monnayage en 1600. Vendue nationalement sur Ambroise-Joseph Duchemin de Bois-du-Pin, elle est rachetée en 1806 par Ambroise Duchemin de Bois-du-Pin (son père d'après Angot). Le château revient ensuite à la fille de ce dernier Renée (1800-1855), mariée à Armand Soucany de Landevoisin, puis à son fils aîné Edmond (1820-1871), enfin aux trois enfants de celui-ci, qui en 1889 le vendent ainsi que la maison de la Petite Rochette et les dix fermes qui faisaient alors partie du domaine (le Petit et le Grand Domaine, les Bois, l'Ebaudière, le Gontrie, le Bignon, les Roucières, les Ossenières et, à Saint-Léger, l'Aubrière et la Vireille) à Francis Robert, négociant à Paris, frère du maire et conseiller général de Vaiges Anatole Robert et oncle de Jacques Robert. Après la mort de Francis Robert en 1905, il est acquis par la famille Bellier de Villentroy, dont une descendante l'habite actuellement.

Le château est totalement démoli en 1600 après l'exécution de Julien de Lesnières. Il est reconstruit au XVIIe siècle. Dans le troisième quart du XVIIIe siècle, selon Davelu, il possède une chapelle. Celle-ci est reconstruite en 1838, comme le signale le prêtre de Vaiges dans sa réponse au questionnaire adressé par l'évêché sur les lieux de culte du diocèse. Auguste de Serrière indique en 1840 que le château "vient d'être construit à neuf par M. de Bois Dupin" : il s'agit plutôt du réaménagement intérieur complet car le gros-œuvre et la charpente du XVIIe siècle sont conservés et de la reconstruction de la chapelle en style néo-gothique. Les façades du logis sont sans doute remaniées dans les années 1860 par Edmond Soucany de Landevoisin qui hérite Lesnières de sa mère en 1855 et meurt en 1871 : la lucarne centrale contient en effet les armoiries de sa famille et de celles de sa femme Mélite Louise de la Barre (1830-1890) et les initiales sculptées sur trois autres lucarnes semblent se rapporter aux trois enfants du couple : Blanche (BL) née en 1855, Edmond né en 1858 (EL) et Cécile née sans doute au début des années 1860 (CL). La grille d'entrée provient, d'après les écrits de Jacques Robert du château de Laval. Présente sur la photographie antérieure aux travaux de remaniement et ornée de l'initiale R, elle semble dater du XVIIIe siècle.

D'après Angot, une partie du mobilier de la chapelle - les lambris à plis, les statues en bois de saint Mathurin, de saint Jean de Matha, de saint Séverin et de sainte Marie-Madeleine et les vitraux remontés sur la baie est (Pieta, crucifixion, sainte agenouillée) - proviennent de la chapelle Saint-Mathurin à Laval. D'après Jacques Robert (lettre XXXVII) la fenêtres est provient du prieuré Saint-Jacques de Vaiges. Dans la lettre XXXVI, il évoque "d'affreux tableaux tombant en loque" et les vitraux "encadrés de sculptures assez fines provenant du prieuré Saint-Jacques de Vaiges, notre Prieuré". Dans Régine il parle "de superbes vitraux anciens provenant de l'église Saint-Michel à Laval, et délaissés lors de la reconstruction moderne de cet édifice" et de la fenêtre qui "appartenait jadis au prieuré Saint-Jacques de Vaiges".

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1838, daté par source

Le château se situe à l'extrémité d'une allée bordée d'arbres, disposée parallèlement à lui et non dans son axe. Il est construit sur une terrasse rectangulaire entourée de douves à laquelle on accède par un portail en fer forgé. Les douves sont alimentées par l'étang situé au sud, qui assurait aussi la mise en eau d'une seconde douve figurée au sud sur le plan cadastral de 1842 et aujourd'hui disparue. Le corps de bâtiment principal, au centre, est couvert d'une haute toiture à croupes et se compose d'un rez-de-chaussée surélevé sur une cave semi-enterrée, d'un étage carré et d'un étage de comble mansardé. Il est doté d'une façade plate mais dont les trois travées centrales, encadrées de pilastres, précédées d'un emmarchement et pourvues à l'étage d'un garde-corps métallique, définissent l'axe de symétrie d'une élévation ordonnancée. Il est encadré par deux corps bas, en rez-de-chaussée et à étage en surcroît. La chapelle complète l'alignement à l'est. Le second-œuvre, qui se détache sur l'enduit de la maçonnerie en moellons, est réalisé en calcaire de Bernay taillé. L'inspiration néo-gothique de la façade du château vient essentiellement des fenêtres du premier étage, à traverse et demi-meneau, et des lucarnes à pignons fleuronnés. Ceux-ci portent les chiffres et au centre les armoiries de la famille qui les a fait réaliser. Le corps central comprend trois pièces. Les deux premières sont desservies par un couloir longeant la façade postérieure au nord. A l'ouest se trouve la salle à manger, au centre un grand vestibule où prend place l'escalier et à l'est le salon qui ouvre au nord sur la bibliothèque et le bureau. A l'étage se trouvaient en 1889 cinq chambres à cheminées et une chambre froide et, sous le comble, deux "mansardes" avec cheminée, sans doute des chambres de domestiques, et cinq mansardes froides. Le corps bas est est occupé au rez-de-chaussée et à l'étage par une chambre. Le corps ouest sert de commun : il abrite la cuisine, le remise et au bout dans une partie se distinguant par son toit plus bas terminé en croupe, l'écurie. La charpente est du type à chevron porteur, avec panne sous-faîtière. Les faux-entraits sont placés au-dessus de la panne sous-faîtière. Celle-ci est reliée à la panne faîtière par trois croix de Saint-André. La chapelle présente un vaisseau unique et un chevet plat. Ses chaînes d'angle sont en pierre de taille. L'encadrement de sa porte, le remplage de sa baie est, son clocheton et ses gargouilles lui confèrent un style néo-gothique. Le vitrail situé dans le tympan de la porte d'entrée de la chapelle contient à gauche les armoiries des Soucany de Landevoisin et à droite celles des Duchemin de Bois-du-Pin. Elles se rapportent donc à Renée Duchemin du Bois du Pin (1800-1855) et à son époux Armand Soucany de Landevoisin (178O-1864).

  • Murs
    • moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble, en rez-de-chaussée, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; B 1461. Procédure criminelle contre Julien des Lesnières, écuyer, seigneur du lieu de ce nom en Vaiges, condamné à avoir la tête tranchée pour faux-monnayage ; réquisitions aux procureurs fabriciens de St-Léger, Vaiges, Nuillé-sur-Ouette, la Chapelle-Rainsouin et Bazougers à effet de produire des hommes pour procéder à la démolition de la maison du condamné ; publication de la mise en vente des matériaux provenant de cette démolition. Mai 1600.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 E 8 713. Étude de Me Turquet, notaire à Laval. Château de Lesnières en Vaiges : vente de meubles de la famille de Landevoisin. 28-29-30 et 31 août 1889.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 447 J [non coté]. Titres et autres pièces concernant la terre de Lesnières en Vaiges, suivant les titres en marge ou à la teste de chaque pièce. [inventaire XVIe-XVIIIe s.].

  • Archives départementales de la Mayenne ; 447 J [non coté]. Titres de la métairie du Fé en Saint-Léger et de la closerie de Hermonnière en Vaiges. [Lesnières, terre, fief et seigneurie : inventaire XVIe-XVIIIe s.].

  • Archives départementales de la Mayenne ; 447 J [non coté] . Étude de Me Turquet, notaire à Laval. Vente de meubles au château de Lesnières, commune de Vaiges. 28-29-30 août [1889] et jours suivants s'il y a lieu. [affiche].

  • Archives départementales de la Mayenne ; 447 J [non coté]. Étude de Me Turquet, notaire à Laval. Vente, par la famille de Landevoisin à Mr Francis Robert, de la terre composée de Lesnières, située sur les communes de Vaiges et Saint-Léger. 8 septembre 1889.

    article 1
  • Archives départementales de la Mayenne ; 447 J [non coté]. Étude de Me Chasseboeuf, avoué à Laval. Purge d'hypothèques légales concernant la vente de la terre de Lesnières en Vaiges par la famille de la Barre à Mr Robert. le 2 novembre 1889. L'Avenir de la Mayenne, 3 novembre 1889, p. 4. [article de presse].

  • Archives départementales de la Mayenne ; 447 J [non coté]. Étude de Me Julliard, avoué à Paris. Vente sur licitation...en l'audience des criées du Tribunal civil de 1ère instance du département de la Seine...en trois lots, savoir...troisième lot : le domaine de Lesnières, communes de Vaiges et St-Léger...samedi 27 janvier 1906. Le Journal de Laval, 31 décembre 1905-7 janvier 1906, p. 3-4. [article de presse].

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé), GAUGAIN, Ferdinand (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : A. Goupil, 4 vol., 1900-1910.

    t. 2, p. 676 ; t. 4, p. 555
  • DAVELU, Pierre-François. Répertoire topographique et historique du Maine. 1766-1774. 582 p. [Ouvrage manuscrit, conservé à la médiathèque du Mans : ms 471 / microfilm 148].

    p. 490
  • GERAULT M. Notice sur Evron, son abbaye et ses monuments. Seconde édition. Laval : Sauvage-Hardy, 1840.

    p. 131
  • ROBERT, Jacques. Lettres d'un enfant. Première série. Paris : E. Lemerre, [ca 1896].

    lettre XXXVII, p. 118, 119
  • ROBERT, Jacques. Lettres d'un enfant. Nouvelle série. Paris : E. Lemerre, [ca 1901].

    lettre XXXVI, p. 270-281
  • ROBERT, Jacques. Régine [roman]. Laval : Imprimerie Moderne Beaumont, Kavanagh & Cie, 1909.

    p. 2-9
  • SERRIERE, Auguste de. Notice statistique et historique sur le département de la Mayenne, présentée au Conseil général par M. Félix Parrant, préfet, et publiée sous ses auspices. Laval : J. Feillé-Grandpré, 1840. 119 p.

    p. 85

Documents figurés

  • [Le château de Lesnières, à Vaiges]. S.d. [3e quart 19e siècle]. 1 phot. pos. (Collection particulière M. Luc, Guérande).

  • Vaiges (Mayenne). Château de L'Esnière. Laval : Hamel-Jallier et Cie, s.d. [ca 1910]. 1 impr. photoméc. (carte postale). (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 235 11).

  • Vaiges (Mayenne). Château de L'Esnière. S.d. [1er quart 20e siècle]. 1 impr. photoméc. (carte postale). (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 235 13).

  • Vaiges (Mayenne). Château de Lesnières. Sillé-le-Guillaume : Pavy-Legeard, s.d [ca 1910]. 1 impr. photoméc. (carte postale). (584). (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 235 14).

  • Vaiges (Mayenne). Château de Lesnières / photogr. par Abbé Gille. S.l. : s.n., s.d. [ca 1910]. 1 impr. photoméc. ; carte postale. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 235).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Mayenne
Foisneau Nicolas
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Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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Davy Christian
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