Dossier d’œuvre architecture IA49011193 | Réalisé par ;
Cussonneau Christian (Contributeur)
Cussonneau Christian

Ingénieur d'études au service régional de l'Inventaire.

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Vivier Clotilde (Rédacteur)
Vivier Clotilde

Stagiaire à la Conservation départementale du patrimoine (septembre 2022).

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Cavaca Marie-Charlotte (Rédacteur)
Cavaca Marie-Charlotte

Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2023-2026)

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  • inventaire topographique, Mauges-sur-Loire
Four à chaux du Lièvre, Montpellier
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mauges-sur-Loire
  • Commune Montjean-sur-Loire
  • Lieu-dit Montpellier
  • Cadastre 1966 AV 40 à 42, 50 à 52
  • Précisions nouvelle commune Mauges-sur-Loire

L'autorisation de construire le four du Lièvre fut demandée par Charles Pouplard le 30 juin 1831, et accordée par le Préfet le 18 février 1832 (Matrices cadastrales de Montjean, première imposition du four construit par Charles Pouplard en 1837). La construction intervient donc entre 1832 et 1837. Le four est acheté en 1840 par D. Audrieu de Cheptainville (Imposition en 1842). Racheté en 1869 par Adrien Sécher il est cependant signalé "hors service" à partir de 1848. Un logement de chaufournier est construit, avant 1840, au nord-ouest du four (cf. Doc. 1). L'exploitation progressive des carrières, partie ouest avant 1840 et partie est après cette date (cf. Doc. 1, lettres F et D), a décalé le chemin vicinal nord-ouest, vers l'ouest, au-delà de la "maison des fournelliers".

La tour tronconique, non contrefortée du four, mesurant 15, 50 mètres à la base, dont la partie inférieure est adossée vers le nord au rocher, présente un parement de moellons équarris schisto-gréseux, disposés en assises horizontales. La tour est couronnée de plusieurs rangs de tuffeau, en pierre de taille, dont le dernier, en partie manquant, laisse supposer un arasement. Au-dessus des ébraisoirs, une assise du même matériau, ceinture la tour. Une niche, également en tuffeau, a été aménagée au-dessus de l'ébraisoir axial, au tiers de la hauteur du four. La partie la plus large de la chambre de combustion, dont la robe a été démontée, est située à proximité du sommet actuel du four. Cette position anormale du "ventre" et l'arasement du parement constaté précédemment, indiquent que la chambre de combustion a été, en partie, démolie. La sole est détruite. Les encadrements des portes de déchargement, encore en place, sont en granit. Couverts de voûtes en canonnières en arcs brisés, les trois ébraisoirs présentent en plan, trois parties trapézoïdales, d'ouvertures différentes (cf. pl. II). Cette tripartition, correspond dans l'épaisseur du massif, à la présence de deux césures, visibles à la face interne des ébraisoirs. Ces deux ruptures qui semblent se prolonger profondément et de manière concentrique dans l'épaisseur du massif, correspondent à la présence de parements de moellons équarris, opposés et séparés par un faible interstice. Il apparaît donc que le massif du four pourrait être constitué de trois enveloppes concentriques (cf. Pl. II).

Dans l'axe, et l'arrière du four, se trouvent les vestiges d'une rampe (cf. Fig. 2). Sa face est, en partie entamée par les travaux de nivellement de la décharge municipale, montre, en coupe, des couches superposées, accumulées au fur et à mesure que l'on élevait la tour du four, lors de sa construction. La partie supérieure de la rampe est renforcée par un soutènement de pierres de tuffeau de taille, posées en assises horizontales. Vers l'ouest, (parcelle 40), s'étend une autre rampe qui rejoint le chemin rural dit du Petit-Lapin. Sa face sud est entièrement parementée en moellons équarris schisto-gréseux. À l'est du four, dans la parcelle 42, subsiste une structure constituée de deux murs, grossièrement parallèles, en moellons, orientés est-ouest et contenant un blocage de terre et de cailloux. Cette structure est traversée par un tunnel voûté en berceau, en plein-cintre, dont la partie nord est occultée par un éboulis. Vers l'est, dans le prolongement du parement sud, est visible la crète arasée d'un mur qui rejoint le flanc est du four (cf. Pl. I). Il s'agit des vestiges d'une troisième rampe. Au nord-ouest du four (parcelle 52), s'étend une carrière en partie comblée et servant actuellement de décharge municipale. Les anciens logements de chaufourniers, déjà existants en 1840 (cf. Doc. 1), ont été remaniés au XXe siècle (parcelle 51).

Si l'aspect extérieur du four du Lièvre montre peu d'originalité par rapport à celui des autres fours en tour de Montjean-sur-Loire, la structure interne de son massif semble au contraire être unique. Les trois enveloppes concentriques, qui apparemment le constituent, présentent exactement le même type de mise en œuvre et sont, à notre avis, contemporaines. Il s'agit donc là, d'un parti pris dès la conception du four. Ces trois enveloppes séparées par un léger interstice permettaient, lors de la chauffe, la dilatation fragmentées et décroissante du massif, évitant ainsi les lézardes du parement extérieur du four. Que ce soit à Maison-Blanche, à Châteaupanne (Jalousie et Clermont), au Rivage ou au Lion, on peut constater que dès avant 1829, les fours avaient du être ceinturés de contreforts dont la fonction était autant d'obturer les lézardes verticales survenues dans les parements, que de renforcer les tours. C'est sans doute l'observation de ces contreforts enserrant presque totalement la circonférence des fours cités ci-dessus, qui a amené le concepteur du Lièvre à imaginer cette structure tripartite du massif. Le parement du four ne présente effectivement aucune lézarde ; cependant, il semble avoir cessé de fonctionner en 1848 et une période d'activité aussi courte (10 à 12 ans) n'est sans doute pas probante pour démontrer ses qualités ou ses défauts. La rampe dont les vestiges sont visibles à l'arrière et dans l'axe du four, est la rampe initiale ; elle figure sur le plan de 1840 (cf. Doc. 1). Elle permettait de charger dans le four, la pierre provenant de la carrière nord-ouest ("F" sur le plan de 1840 et partie ouest de la parcelle 52 sur le plan cadastral de 1966). Entre 1840 et 1848, la mise en exploitation de la partie est de la carrière (marquée "D" sur le plan de 1840 et partie est de la parcelle 52 sur le plan cadastral de 1966) entraina la suppression du chemin nord, son déplacement vers l'ouest (parcelle 51), et la destruction partielle de la première rampe. Une seconde rampe construite à l'ouest, permettait d'accéder au sommet du four et de continuer à exploiter la partie ouest de la carrière. En même temps, ou peu après, mais toujours avant 1848, une troisième permettant d'exploiter plus aisément la partie est de la carrière. Le deuxième four, dont l'autorisation de construction était demandée le 19 mai 1840 par D. Audrieu de Cheptainville ne fut jamais construit.

  • Murs
    • schiste moellon
    • grès moellon
    • tuffeau pierre de taille
    • granite
  • État de conservation
    mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Dossier ouvert en 1985 par Jean-Louis Kerouanton et Christian Cussonneau et complété en 2023 par Marie-Charlotte Cavaca.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 50 M 19. Avis défavorable du Maire de Montjean au sujet de la construction d'un four à Montpellier, 18 février 1832.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 50 M 19. Autorisation préfectorale pour la construction d'un four à chaux à Montpellier, donnée à Charles Pouplard, 18 février 1832.

  • Archives départementales Maine-et-Loire ; 50.M.19. Demande de construction de deux fours à chaux demandée par la Compagnie des Mines de Montjean représentée par Daniel Audrieu de Cheptainville, agent général de la dite compagnie, le 19 mai 1840.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; P 333. Matrices cadastrales de la commune de Montjean.

    folio 758

Documents figurés

  • Plan de situation des fours de Montpellier annexé à la Demande de construction de deux fours à chaux (à Montpellier et au Cerisier) par la Compagnie des Mines de Montjean du19 mai 1840, échelle 1/ 2 500. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 50 M 19).

Date(s) d'enquête : 1985; Date(s) de rédaction : 1985, 2022, 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
(c) Commune de Mauges-sur-Loire
Cussonneau Christian
Cussonneau Christian

Ingénieur d'études au service régional de l'Inventaire.

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Vivier Clotilde
Vivier Clotilde

Stagiaire à la Conservation départementale du patrimoine (septembre 2022).

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Cavaca Marie-Charlotte
Cavaca Marie-Charlotte

Chargée d'études commune de Mauges-sur-Loire (2023-2026)

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