Dossier d’œuvre architecture IA49010759 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Ferme, actuellement maisons, 1 rue des Coteaux, 30 rue de la Socraie, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Lieu-dit les Coteaux
  • Adresse 30 rue de la Socraie , 1 rue des Coteaux
  • Cadastre 1813 D1 242 à 254 ; 2011 D 963 à 968, 970 à 975 et 1253 à 1256
  • Dénominations
    ferme
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, abri troglodytique, remise

Cet ensemble, constitué pour l'essentiel dans les années 1880, témoigne de ce qui fut une exploitation agricole à habitation traitée en maison de maître, avec des effets de mise en scène toujours perceptibles malgré le démembrement de la propriété. Le néoclassicisme prend ici des accents plus éclectiques.

Sur un site où préexistent des abris troglodytiques, dont les vestiges actuels ne permettent pas de penser qu'ils fussent habités, une première maison est édifiée avant le milieu du XVIIIe siècle, puis une seconde, au nord-est, avant le début du XIXe siècle. En 1813, une cour commune indivise entre huit propriétaires dessert ces maisons et abris.

Entre 1855 et 1884, ces divers biens sont patiemment rassemblés par un seul propriétaire, Pierre Couraillon, marchand de chevaux, tout d'abord au gré d'héritages, puis d'acquisitions. Au cours de ces années, certains de ces bâtiments sont alors amplifiés (1857) ou détruits (1877), puis de nouvelles constructions sont élevées en 1880 et 1884, pour constituer une ferme avec habitations et dépendances agricoles.

Depuis, cet ensemble a été démembré en plusieurs propriétés, une habitation supplémentaire a été construite au nord-est au début du XXIe siècle et les dépendances ont été transformées en espaces habitables qui abritent des chambres d'hôtes et salles de restauration.

Implanté à l'extrémité est du secteur bâti formé par les écarts alors réunis de la Socraie et des Coteaux, cet ensemble traduit la volonté du propriétaire de disposer à la fois d'une exploitation agricole, reléguée en fond de parcelle, et d'un habitat qui, par l'organisation du bâti et le traitement des façades principales, affiche une certaine notabilité par rapport au reste de l'écart.

Cette ostentation est mise en scène dès l'accès, commandé par demi-lune à porte cochère dont les piédroits octogonaux accueillent un décor particulièrement soigné, avec bossages continus en table, frises de tables rentrantes, corniches et amortissements.

Cette porte ouvre, depuis la rue des Coteaux, sur une cour où se dressent les façades principales de deux habitations, sur le côté, au nord-ouest, celle datée de 1880 et, face à l'entrée, au sud-ouest, celle datée de 1884. Cette dernière est dotée à l'est d'un flanquement plus bas d'un niveau. En prolongement postérieur se trouvent des bâtiments qui étaient à l'origine des dépendances agricoles, organisés selon un plan en L qui, enserrant cour et jardin, ferment la propriété et donnent, au sud-est, sur la rue de la Socraie.

Les maisons de 1880 et 1884 sont toutes deux construites en moyen appareil de tuffeau avec toit à longs pans couverts d'ardoises. Relativement modestes dans leurs proportions, elles se distinguent par un décor néoclassique dont les grandes lignes sont communes entre elles : les façades sont encadrées de pilastres qui portent un entablement, les baies de l'étage sont à encadrement mouluré avec dessus de fenêtre orné et couvert d'une corniche. Dans le détail, on note toutefois des variantes maniéristes dans cette mise en œuvre : la maison de 1880 se distingue par l'absence de décor au rez-de-chaussée puisque les pilastres n'encadrent que l'étage et reposent sur le bandeau d'appui ; le décor des dessus de fenêtre se limite à une table affleurée. La lucarne qui coiffe la façade principale de cette maison est plus originale : c'est ici que la date de 1880 est portée, au sein du jeu géométrique des petits-bois du vantail de la fenêtre où l'on peut aussi lire un D, une première lettre ayant disparu. Cette lucarne est par ailleurs couverte d'un fronton-pignon brisé en ailerons interrompus par une agrafe portant un amortissement en dé.

La maison de 1884, dont la date est portée dans un cartouche sur la frise de l'entablement, présente, elle, un dessus de fenêtre particulièrement maniériste à l'étage, avec un décor de cannelures et une agrafe formant console à une saillie de la corniche ; de même, on note une lucarne aux ailerons à amples volutes, couverte d'un fronton-pignon orné de fines denticules rampantes.

Moins haut d'un niveau, et sans doute initialement à usage agricole, le flanquement sud-est de ce corps de bâtiment présente en façade principale un même traitement du rez-de-chaussée, mais les chaînes en ressaut ne sont pas traitées en pilastres. Une seule une corniche couvre son élévation, où se distingue un faux-attique percé d'un jour au complexe remplage géométrique en étoile à quatre branches qu'entoure une mouluration circulaire.

Aujourd'hui habitables, les dépendances qui relevaient de cette ferme ont été édifiés en moyen appareil de tuffeau et couverts d'ardoises. Les bâtiments d'exploitation agricole qui prolongent la maison de 1884 étaient initialement à usage de granges et de remises. Dans la grande aile sud-ouest, autrefois étables à chevaux, sont conservés d'anciens râteliers et mangeoires. L'ensemble des baies de ces anciennes dépendances ont été transformées, dont les portes hautes devenues lucarnes.

A l'ouest, ouvrant sur une cour légèrement surcreusée et formant un coteau bas, on voit encore les vestiges des anciens abris troglodytiques, attestés au début du XIXe siècle et qui étaient sans doute dès l'origine à usage de stockage.

  • Murs
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire. 3 P 5 / 146 / 1. Cadastre. État des sections et matrices cadastrales (parcelles D 241 à D 254).

  • AD Maine-et-Loire. 3 P 5 / 146 / 4. Cadastre. Matrices.

    p. 932, continuée p. 923
  • AD Maine-et-Loire. 3 P 5 / 146 / 8. Cadastre. Augmentations-diminution (années fiscales 1883 et 1887) ; matrices (case 100).

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers