Dossier d’œuvre architecture IA49010726 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Manoir dit de Beaurepaire ou du Grand-Beaurepaire, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Lieu-dit Beaurepaire
  • Cadastre 1813 A4 130 à 137 ; 2011 A 1067, 1069, 1310
  • Dénominations
    manoir
  • Appellations
    manoir de Beaurepaire ou du Grand-Beaurepaire

Le Grand-Beaurepaire est, avec Mestré, l'un des deux manoirs que l'abbaye possédait dans la paroisse même de Fontevraud. Beaurepaire semble, par ailleurs, procéder d'une politique de défrichement et d'exploitation de la forêt de Fontevraud conduite par l'abbaye au moins dès le XIIIe siècle.

Malgré l'état très dégradé du manoir, on peut encore percevoir sa structure de la fin XVe ou du début XVIe siècle, voire son état antérieur (peut-être du XIVe ou du XVe siècle). Le logis présente ainsi des espaces très hiérarchisés, articulés notamment autour de la belle tourelle octogonale placée au centre de la façade du logis.

Le Grand-Beaurepaire conserve, enfin, des éléments architecturaux notables, comme ses cheminées et surtout des huisseries de la première moitié du XVIe siècle encore en place.

Le domaine de Beaurepaire

Dans l'état actuel des recherches, la plus ancienne mention du toponyme de Beaurepaire remonterait à 1230, où il se rapporte à des labours que l'abbesse Alix de Bretagne concède au prieur du couvent de Saint-Jean-de-l'Habit. Il est probable que Beaurepaire, mot qui renvoie à l'univers du Moyen Âge courtois, fut à l'origine un domaine constitué lors de défrichements de la forêt de Fontevraud, sans doute au XIIe ou au début du XIIIe siècle.

En 1301, le Petit-Beaurepaire est mentionné comme aboutissement d'un chemin, ce qui d'une part, implique que le Grand-Beaurepaire doit aussi exister à cette date et, d'autre part, peut laisser présumer que Beaurepaire est alors déjà un lieu-dit habité. Dès le début du XIVe siècle, au moins, on note que Beaurepaire est géré en deux entités, le Petit et le Grand Beaurepaire, qui désignent des bâtiments voisins destinés à des activités agricoles liées en grande partie à l'élevage et à l'exploitation forestière.

Le statut de Beaurepaire n'est pas précisé dans la documentation la plus ancienne, mais dès le début du XVIIe siècle et jusqu'à la Révolution, alors qu'il était affermé, le domaine fut désigné régulièrement comme "terre et seigneurie" du Petit comme du Grand-Beaurepaire et les textes décrivent ainsi chapelle et garenne (dont le nom est resté dans la toponymie), éléments qui caractérisent souvent un fief constitué autour d'un manoir.

Il semble donc qu'il s'agissait d'un fief qui dépendait de l'abbaye de Fontevraud, puis fut déclassé en métairie peut-être dès le XIVe siècle puisque dans un document comptable de l'exercice 1400-1401 du manoir de Mestré figure la mention de dépenses de mobilier pour "l'oste de Metré et de Beaurepère" chargé de visiter le domaine. De même, au milieu du XVe siècle des soeurs fontevristes (qui n'appliquent alors plus la règle à la lettre et s'affranchissent parfois de la contrainte claustrale) semblent l'administrer elles-mêmes, comme "gouverneresses". Au début du XVIe siècle, cette gestion est assurée par un religieux de l'abbaye. Dans l'état actuel des recherches, la première mention explicite d'un fermier date de 1544. Les deux domaines, d'abord baillés à part de fruits, sont par la suite baillés à ferme. Ils furent gérés de manière indépendante, à l'exception de quelques périodes où ces deux entités furent réunies aux mains d'un même fermier.

Lors de l'épidémie de peste de 1639, Beaurepaire (comme d'autres sites à l'extérieur du village) fit office de maladrerie où des personnes contaminées furent mises en quarantaine pour éviter de propager la contagion. Le registre paroissial où était tenu la comptabilité des sépultures mentionne les cas de six personnes qui, décédées là entre avril et mai, furent inhumées dans des champs des environs, du fait de l'impossibilité de transférer leurs corps dans le cimetière du bourg. C'est sans doute du fait de cet épisode qu'il est parfois évoqué l'hypothèse que Beaurepaire ait pu être un lieu initialement consacré par l'abbaye à l'accueil de pèlerins, pauvres ou malades.

Le Petit-Beaurepaire

Dès la fin du XVIe siècle, on note que le domaine du Petit-Beaurepaire, vaste, est fortement orienté vers l'exploitation forestière : des enquêtes et procès témoignent alors de la coupe des arbres comme de la commercialisation et de la mise en oeuvre du bois pour des travaux de menuiserie et de charpente à Fontevraud et dans les paroisses environnantes. En 1589, le fermier du Petit-Beaurepaire est alors l'officier forestier de l'abbaye et son domaine comprend, au voisinage même du Grand-Beaurepaire, un logis et des bâtiments agricoles (grange, étables, toit à porcs), avec une cour entourée de fossés, remplacés par des murs pour se protéger des "loups et aultres bestes sauvaiges. Associant logis et étable, le bâtiment principal mesure 30 pieds de long et 18 de large, soit 10x6 m ; il ne compte qu'un rez-de-chaussée, surmonté d'un grenier et est couvert de tuiles et d'ardoises. Ces bâtiments firent l'objet de plusieurs campagnes de travaux d'entretien entre la fin du XVIe et le milieu du XVIIe siècle (après 1589, 1613, 1649-1650). En 1727, les bâtiments du Petit-Beaurepaire semblent nécessiter d'importants travaux : il se peut que le choix s'imposa alors de les détruire, puisqu'en 1729 on trouve mention de la vente des matériaux du Petit-Beaurepaire et qu'en 1730 soit évoqué "l'emplacement où estoit bastye la maizon de ladite seigneurie". L'arasement des structures doit avoir été complet, puisqu'en1747, le procès-verbal de visite de la métairie signale, "premièrement, qu'il ne reste aucun vestige de bastimens de la susdite seigneurie, que l'emplacement où l'on prétend qu'étoit anciennement la maison contient environ une boissellée est en frische où il y a plusieurs chesnes et ormeaux troignards dont les troignes sont de différents âges".

Les baux du Petit-Beaurepaire qui se succèdent jusqu'à la Révolution ne montrent plus qu'une activité d'exploitation forestière pour ce domaine, où l'on peut, d'ailleurs, noter quelques innovations sylvicoles à la demande de l'abbesse, comme la constitution d'une peupleraie en 1772 : "seront tenus les preneurs de planter dès l'année prochaine au tems des avents le nombre de quatre à cinq cents pieds de peuplier d'Italie dans les endroits qui leur seront indiqués de la part de maditte abbesse qui leurs fournira lesdits arbres".

Le Grand-Beaurepaire

Si la présence d'éléments bâtis sur le site doit être plus ancienne, la première mention retrouvée date des années 1446-1447, où il est question d'un "hostel du Grand Beaurepaire", dont des religieuses de l'abbaye sont "gouverneresses" et qui correspond à un premier état du grand logis à tourelle encore visible de nos jours.

Le Grand-Beaurepaire comporte des bois dont on tire un revenu substantiel, mais l'exploitation sylvicole y est moins exclusive qu'au Petit-Beaurepaire et est en particulier tournée vers l'élevage, bovin, ovin et porcin. Du fait de sols assez pauvres, la céréaliculture n'est ici que complémentaire (méteil, seigle, avoine) et en partie à destination du bétail. Quelques vignes complètent l'ensemble.

L'aspect actuel du logis semble relever d'un remaniement de la seconde moitié du XVe ou du début du XVIe siècle d'un bâtiment plus ancien qui dans son état antérieur devait disposer d'une tourelle d'escalier placée au centre de la façade sud et pourrait avoir été érigé au XIVe ou au XVe siècle.

Selon toute vraisemblance, le logis, sa cour et ses dépendances étaient entourés au moins dès le XVe ou XVIe siècle d'une palissade ou d'un mur d'une hauteur suffisamment dissuasive pour se prémunir d'un coup de main de bande armée. L'absence, à cette époque, de toute ouverture au rez-de-chaussée des façades extérieures, côté sud et ouest de cet édifice, correspond à ce souci d'une protection minimale.

Au milieu du XVIIe siècle, la présence d'une chapelle (sans doute plus ancienne) est évoquée parmi les bâtiments qui constituent le Grand-Beaurepaire. Située à faible distance, au nord du logis, cette chapelle placée sous le vocable de Saint-Antoine est voûtée.

Quelques remaniements interviennent au XVIIe siècle, dont le percement d'une porte (date portée : 1646) dans le mur sud du logis pour accéder à un jardin situé hors de l'enclos, effaçant le caractère sinon fortifié, du moins défensif du site. Une autre porte, toujours en façade sud, est sans doute ouverte dans ces mêmes années et ce percement est peut-être à l'origine de l'effondrement de l'angle sud-est du logis, nécessitant une reprise de maçonnerie et l'ajout d'un puissant contrefort angulaire. L'angle sud-ouest est aussi doté d'un contrefort, mais moins imposant et de type cornier, qui semble plus ancien et contrebute le dévers du gouttereau.

Vers la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle (avant 1708), une étable est construite entre la chapelle et le logis, formant une aile en retour d'équerre au nord-est dont l'usage est réservé par l'abbaye afin d'y abriter ses bœufs à engraisser. À cette date, la salle haute située à l'est, qui était sans doute à l'origine la plus importante, devait être délaissée, peut-être à la suite de son effondrement partiel, et le toit de l'étable qui vient flanquer le logis supprime l'usage de la grande croisée, au nord, qui donne dès lors dans le comble.

D'autres dépendances sont aussi mentionnées, notamment dans le procès-verbal de visite de 1757 : une salle basse du logis accueille un pressoir et un cellier, il est fait mention d'une cave et d'un puits dans le jardin et, à l'ouest de l'enclos on trouve également des logements de manouvriers agricoles, une bergerie, une étable et une grange ; ce même texte évoque aussi le fait que l'on accède à l'enclos manorial, ceint d'un mur de pierre, à l'est par un portail à porte charretière et porte piétonne et à l'ouest par une simple porte charretière.

Affermés jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, les domaines du Grand et du Petit-Beaurepaire furent saisis comme biens nationaux en 1790 et vendus le 12 messidor an IV (30 juin 1796).

Le plan cadastral de 1813 montre qu'à cette date, l'organisation générale est restée la même, si ce n'est que la chapelle, qui menaçait ruine en 1757, a déjà disparu. La très faible imposition fiscale du manoir portée à l'état des sections du cadastre napoléonien laisse à penser que le manoir était déjà en ruine au début du XIXe siècle : des traces de rubéfaction importantes sur les maçonneries de l'escalier et des salles hautes attestent qu'un incendie des parties hautes dut se produire, vraisemblablement dans les années 1790-1810.

Le logis du Grand-Beaurepaire continua d'être le siège d'une exploitation agricole au XIXe siècle, pour devenir une maison d'habitation au XXe siècle. Les bâtiments connurent des transformations. En partie ouest de l'enclos manorial, d'anciennes dépendances habitées au début du XIXe siècle sont agrandies en 1866, avant d'être abandonnées et ruinées au cours du XXe siècle. Le manoir, en partie ruiné, n'est plus habité dès le XIXe siècle pour être utilisé comme dépendances et sa vis s'effondre vers 1920. L'aile nord-est du manoir, initialement à usage de grange devient habitable un peu avant 1842, puis est prolongée en 1878 et à nouveau en 1886, pour être encore accrues dans les années 1950 et dans les années 1980 ; ces extensions constituent aujourd'hui la seule partie habitée de l'édifice.

Une large partie des anciennes possessions forestières de Beaurepaire font désormais partie du camp militaire de Fontevraud-l'Abbaye.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 15e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 16e siècle
    • Secondaire : 17e siècle
    • Secondaire : limite 17e siècle 18e siècle
    • Secondaire : limite 18e siècle 19e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1646, porte la date
  • Auteur(s)

Beaurepaire est situé en lisière de la forêt de Fontevraud et la trame parcellaire qui l'environne traduit aujourd'hui encore une installation très certainement liée à une clairière de défrichement médiévale, formant grossièrement un quadrilatère de près de 300x600 mètres ceint de fossés encore visibles sur les clichés aériens de la première moitié du XXe siècle.

La plateforme quadrangulaire de près d'un demi-hectare (90x60 m) qui accueillait l'ensemble manorial se perçoit encore partiellement à des vestiges de fossés et de murs de clôture, dont les imposants piédroits de la porte charretière l'ancien portail est. Cet espace formait une cour close au pourtour ponctué de bâtiments dont certains sont encore en place. Parmi eux, le manoir du Grand-Beaurepaire est nettement dégradé, mais sa structure demeure très lisible. Il en va autrement des dépendances, détruites ou très ruinées.

Le logis occupe l'angle sud-est de cette parcelle. Il est construit en moellons équarris de tuffeau, avec parement extérieur en moyen appareil de tuffeau pour le gouttereau nord et les pignons est et ouest, façades qui sont visibles depuis les voies d'accès qui mènent au manoir.

En faisant abstraction de l'aile en retour d'équerre qui aujourd'hui flanque la partie est de la façade antérieure, on peut restituer l'organisation du logis à l'aide essentiellement des éléments en place, mais aussi de quelques compléments d'information issus du procès-verbal de visite de 1757.

La façade principale, au nord, comprend en son centre une tourelle d'escalier octogonale demi-hors-oeuvre située au droit du mur de refend qui divise l'édifice. De chaque côté de la tourelle, on compte au rez-de-chaussée une porte surmontée d'une imposte (éléments encore lisibles en partie est) et à l'étage carré une grande croisée.

La tourelle, comme les grandes croisées, résultent d'un remaniement de cette façade, sans doute à la fin du XVe siècle ou au tout début du XVIe siècle, ce qui se traduit par des discontinuités dans les assises de l'appareil de tuffeau.

Le gouttereau sud du logis semble d'ailleurs conserver la trace d'une première tourelle d'escalier hors-oeuvre qui desservait les salles à l'articulation du mur de refend : on distingue ainsi au rez-de-chaussée les coups de sabre qui correspondraient à deux anciennes portes, dont l'une, au niveau de l'actuel petit cellier, devait intérieurement être couverte en plein-cintre. À l'étage, les anciennes portes, murées, sont aujourd'hui plus lisibles, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il s'agit là vraisemblablement d'un état antérieur à la fin du XVe siècle ou à la première moitié du XVIe siècle, lorsque cette tourelle est détruite au profit de l'actuelle, édifiée en façade nord.

Cette nouvelle tourelle, très ostentatoire, abritait une vis de tuffeau (aujourd'hui disparue) et distribuait l'ensemble des pièces du logis. On y accède par une porte sur cour, couverte d'un arc segmentaire, elle même surmontée d'une fenêtre encadrée d'un cavet et couverte d'un linteau orné d'une accolade. En partie haute, la tourelle était percée de trois petites baies quadrangulaires dont une seule subsiste, qui est encadrée d'un chanfrein.

Le logis est à l'origine un bâtiment de plan allongé, de près de 16,5x7 m soit environ 80 m2 au sol, qui comprend un rez-de-chaussée et un étage carré. La partie haute de l'édifice est détruite et, pour le couvrir en appentis à moindre coût, les murs sont en partie détruits pour former une pente depuis le haut de la façade au nord vers le mi-niveau de l'étage carré au sud. On ne sait si l'étage était constitué de salles hautes sous charpente ou si le bâtiment comptait dès l'origine un étage de comble, ce qui est toutefois très probable puisque la tourelle d'escalier semble se poursuivre jusqu'au niveau de ce qui serait un grenier. De même, si le couvrement originel a disparu pour laisser place à un toit en appentis assurant aujourd'hui un couvert provisoire en bac acier, il est vraisemblable que le manoir disposait d'un toit à longs pans (dont un entrait de la charpente est conservé en remploi) et était couvert d'ardoises.

Le rez-de-chaussée et l'étage se composent chacun de deux salles, séparées par un épais mur de refend et dépourvues de communications entre elles, la distribution entre les salles n'étant assurée que par la seule tourelle d'escalier. En bas se trouvent la pièce de service et les communs et à l'étage carré les chambres.

Au rez-de-chaussée, la salle est n'était que très peu ajourée et ouvrait au nord, en façade principale, par une porte surmontée d'une imposte toutes deux chanfreinées et aujourd'hui murées ; au sud une autre porte, qui semble avoir été percée postérieurement, donne sur un jardin hors de l'enclos manorial. Cette salle fut divisée en deux (sans doute au XVIIe ou au début du XVIIIe siècle) par une cloison en pierre de taille de tuffeau établie à l'aplomb de la poutre, pour accueillir d'une part un pressoir, d'abord casse-cou puis à vis métallique et une enchère, d'autre part un petit cellier accessible depuis la tourelle d'escalier. Une porte, basse et couverte intérieurement en plein cintre et obstruée sans doute très anciennement, était ouverte dans le mur sud du cellier et devait ouvrir sur une ancienne tourelle d'escalier dans un état antérieur du manoir.

La salle ouest, elle aussi accessible depuis la tourelle par une porte chanfreinée, est dotée contre le pignon ouest d'une cheminée dont le faux-manteau et la hotte sont portés par d'imposantes consoles sur pyramidions inversé et tailloirs cubiques. Le faux-manteau, en arc segmentaire, est souligné d'un corps de mouluration et fut rétréci plus tard par un rabat maçonné. Le contre-coeur présente un remaniement qui correspond à la bouche (aujourd'hui murée) d'un four à pain disparu. La salle disposait d'une porte en façade principale, disparue et remplacée aujourd'hui par une large porte charretière coulissante. Une autre porte ouvre à l'ouest sur la cour de l'enclos manorial ; côté intérieur, son encadrement est chanfreiné et elle est couverte d'un linteau alors qu'à l'extérieur elle est couverte d'un arc segmentaire. Au sud, une dernière porte est due à un remaniement ; son linteau porte la date de 1646.

L'étage carré, desservi par la tourelle, compte deux pièces.

La salle haute à l'est est la plus importante : dans la tourelle, sa porte d'entrée chanfreinée est distinguée par une accolade qui orne son linteau et la salle dispose d'une grande croisée plus large que celle de la salle ouest, aux encadrements moulurés et dotée de coussièges. Elle prend aussi le jour par une demi-croisée à l'est, à encadrements chanfreinés ; ce n'est sans doute que plus tard qu'une demi-croisée supplémentaire fut percée dans le mur sud. Une grande cheminée s'appuie sur le pignon est, avec piédroits sommés de pyramidions inversés avec tailloirs moulurés ; le reste du manteau ainsi que l'ancienne hotte ont disparu lors d'un remaniement de la cheminée. Vestige d'un état plus ancien du manoir, une porte, obstruée, devait donner accès à une ancienne tourelle d'escalier, au sud.

La salle haute à l'ouest est accessible depuis la tourelle par une porte à encadrement chanfreiné. Elle dispose d'une cheminée dont seuls les piédroits sont bien conservés, formés d'une colonne engagée sommée d'un pyramidion inversé portant un tailloir cubique mouluré. De même que les cheminées précédentes, elle présente des caractéristiques de la seconde moitié du XVe ou du début du XVIe siècle. Une petite fenêtre ouvre au sud et une porte haute à l'ouest, ces deux baies correspondant à des percements tardifs. Comme dans la salle est, une porte obstruée au sud, près du mur de refend, devait donner accès à une ancienne tourelle d'escalier.

Parmi les huisseries conservées dans le logis, certaines concordent avec la description qui en est faite en 1757 ; celles de la croisée de la salle haute occidentale, certes dégradées, sont remarquables et correspondent à un remaniement de la baie sans doute survenu dans le second quart du XVIe siècle. Cette croisée à quatre volets est en effet sans vitrerie (archaïsme), avec châssis battant (archaïsme) à volet intérieur à recouvrement (apparition fin second quart du XVIe), avec châssis jointifs et sans contre-feuillure (archaïsme) et volets ferrés par des fiches (apparition second quart du XVIe).

L'ancienne étable à bœufs gras, construite en moellons de tuffeau, est devenue resserre et habitation. Plusieurs baies ont été remaniées ainsi que la distribution intérieure. Le toit, couvert d'ardoises, est à pignon nord découvert et la charpente à fermes et pannes, ponctuellement reprise, conserve son contreventement à croix de Saint-André. La configuration de cette charpente montre que la toiture était liée à celle du manoir, vraisemblablement par des noues, et permet de percevoir la disposition du couvrement du logis.

Les extensions successives de cette étable, au nord, sont construites pour l'une en moyen appareil de tuffeau, l'autre en moellons et l'ensemble a été unifié par un nouvel agrandissement en béton couvert d'un enduit de ciment et un rehaussement des toitures.

Des dépendances occidentales, seules demeurent des ruines, où l'on perçoit des structures en moyen appareil de tuffeau construites au XIXe siècle pour agrandir des bâtiments plus anciens élevés en moellons de tuffeau.

  • Murs
    • béton
    • ciment
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise, métal en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    en rez-de-chaussée, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon découvert
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-œuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
    • escalier hors-œuvre
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 6. Notaires. Bail pour 9 ans du Grand Beaurepaire (10 mars 1708).

    AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 29. Notaires. Bail de la métairie du Grand-Beaurepaire pour 300 lt. (19 décembre 1781).

    AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 31. Notaires. Bail du Petit-Beaurepaire pour 400 lt.(15 juillet 1789) ; bail du Grand-Beaurepaire pour 300 lt. (29 décembre 1789).

    AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 217. Notaires. Bail de la métairie du Petit-Beaurepaire (21 décembre 1783).

    AD Maine-et-Loire. 1 Fi 34. Fonds iconographique. Plan géométrique de la ferme de Mestré sur laquelle la colonie agricole de Fontevraud est établie (sans date, milieu du XIXe siècle).

    AD Maine-et-Loire. 101 H 8. Abbaye de Fontevraud. Pièce 10 : mémoires de travaux et réparations au Grand-Beaurepaire (1652-1653).

    AD Maine-et-Loire. 101 H 9. Abbaye de Fontevraud. Pièce 9 : mémoires de travaux et réparations aux métairies, dont le Grand-Beaurepaire (1652) AD Maine-et-Loire. 101 H 29. Abbaye de Fontevraud. Pièce 10 : charte relative à une pièce de terre à Beaurepaire (1230).

    AD Maine-et-Loire. 101 H 47. Abbaye de Fontevraud. Mémoires de travaux au Grand-Beaurepaire (1652-1653 ; prolongement de bail de Beaurepaire (29 novembre 1789).

    AD Maine-et-Loire. 101 H 160. Abbaye de Fontevraud. LARDIER, Jean (dom). Thrésor de l'ordre de Font-Evraud disposé en 3 volumes. Volume 1. Contenant l'inventaire des registres et extraits de conseil des abbesses pour les affaires qui regardent l'abbesse & le temporel de ladite abbaye par ordre alphabétique du temps de M. Jeanne Baptiste de Bourbon, XXXII. Abbesse, chef & générale dudit ordre, manuscrit, Fontevraud, 1649. Folios 75v et 219v.

    AD Maine-et-Loire. 101 H 187. Abbaye de Fontevraud. Procès verbal de visite de la métairie du Petit Beaurepaire (9, 10 et 13 juillet 1627).

    AD Maine-et-Loire. 109 H 1. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Beaurepaire, pièces diverses : revenus de la métairie du Grand-Beaurepaire (1647-1651) ; réparations faites en 1649-1650 au Petit-Beaurepaire (1649-1651) ; réparations faites en 1656 au Grand-Beaurepaire (1649-1651) ; état et consistance du Petit Beaurepaire (31 mai 1730) ; bail du Petit Beaurepaire (12 juin 1730) ; prolongement de bail du Petit-Beaurepaire (9 août 1734) ; bail du Petit Beaurepaire (23 octobre 1747) ; procès verbal de visite de la métairie du Petit Beaurepaire (7 octobre 1748) ; procès verbal du Petit-Beaurepaire (21 décembre 1756) ; procès verbal de visite de la métairie du Grand-Beaurepaire (19 avril 1757) ; bail du Petit Beaurepaire (9 avril 1764) ; démission de bail du Petit Beaurepaire (1765) ; bail du Petit Beaurepaire (30 janvier 1772) ; bail du Petit Beaurepaire (21 décembre 1783).

    AD Maine-et-Loire. 109 H 2. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Beaurepaire, pièces diverses : procès verbaux de visite du Petit-Beaurepaire (20 juin et 30 juillet 1589) ; bail du Petit-Beaurepaire (13 septembre 1727) ; quittance de revenus de la vente des matériaux du Petit-Beaurepaire (1729).

    AD Maine-et-Loire. 181 H 10. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Mestré : comptes (1392-1493).

    AD Maine-et-Loire. 1 Q 213. Biens nationaux. District de Saumur, procès-verbaux d'estimation des biens mobiliers de 1ère origine : commune de Fontevraud (27 novembre 1790).

    AD Maine-et-Loire : 1 Q 1558. Biens nationaux. Séquestre. District de Saumur, créances de 1ère origine : Fontevraud. Etat des dépendances de l'abbaye de Fontevraud (1789-1790).

    AM Fontevraud-l'Abbaye. E 1 / 7. État civil. Registre paroissial : sépultures (1639-1652).

Bibliographie

  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 volumes, Paris-Angers, 1874-1878. Article Beaurepaire, vol. 1 (1874).

    p. 266
  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 volumes, Paris-Angers, 1874-1878. Article Hireau, vol. 2 (1876).

    p. 359

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers