Dossier d’œuvre architecture IA49010689 | Réalisé par
  • inventaire topographique
École de garçons, actuellement école primaire, 49 avenue Rochechouart, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 49 avenue Rochechouart
  • Cadastre 2009 D 1327
  • Dénominations
    école
  • Genre
    de garçons
  • Destinations
    école primaire
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, cour, préau, jardin, communs

Cette école offre un exemple, rare à Fontevraud-l'Abbaye, de construction de style Art déco, en vigueur du milieu des années 1920 à la fin des années 1930. Le pavillon d'habitation témoigne plus fortement encore que l'école des emprunts classiques qui nourrissent ce style architectural et en tempère ici la modernité. Une telle concession, sur rue, a peut-être été faite pour mieux se fondre à l'environnement bâti, puisque l'on est ici à proximité de l'école de filles ou de maisons de notables de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle où les citations classiques sont plus affirmées.

Du fait du mauvais état et des dimensions devenues insuffisantes de l'école de garçons, qui ne comprend que deux salles de classe, le conseil municipal décide en 1932 d'acquérir un terrain pour y bâtir un nouveau groupe scolaire de garçons, de trois classes, avec emplacement prévisionnel d'une extension ultérieure pour une quatrième classe. Le projet inclut aussi un pavillon pour loger le personnel enseignant et des équipements nécessaires aux élèves (préau, W.C., etc.).

De premiers plans sont dressés (datés du 10 août 1932) par l'architecte de la ville de Saumur, Jean Hénin, dont les devis prévisionnels sont approuvés par délibération du Conseil municipal du 1er janvier 1933.

Le projet n'a pas de suite immédiate, sans doute du fait de la crise économique qui commence alors à frapper durement la France.

Du fait d'observations du Comité départemental des constructions scolaires, le projet initial est alors modifié et de nouveaux plans sont établis par l'architecte saumurois René Delamotte (datés du 17 avril 1934). Les premières dispositions sont pour l'essentiel maintenues, mais des éléments sont supprimés : la salle de culture physique (jugée non indispensable) et les celliers-bûchers (remplacés par des caves prévues dans le pavillon d'habitation). Les travaux ne sont pas lancés pour autant, même si le projet reçoit fin 1934 le soutien de la Chambre de Commerce de Saumur, qui y voyait un moyen de "combattre le chômage dans notre arrondissement" et souhaitait hâter la construction "pour que nous ayons notre part au plan Marquet des grands travaux".

En août 1936, suite au risque d'effondrement du carrelage d'une classe de l'école de garçons ayant nécessité un étayage, le maire de Fontevraud renouvelle sa demande de construction d'une nouvelle école auprès des services préfectoraux. La commune obtient le 7 janvier 1937 l'autorisation ministérielle, assortie d'une subvention de l'État à hauteur de 67% du coût des travaux, au titre de la loi du 18 août 1936 votée par le gouvernement du Front populaire dans le cadre du plan des Grands Travaux contre le chômage, qui prévoit notamment l'emploi de chômeurs sur le chantier.

La campagne de construction est engagée dès le printemps 1937 et achevée au début de l'année 1938. En cours de chantier, des éléments du plan de 1934 sont révisés, semble-t-il sans réfection du plan, qui aurait sans doute retardé la construction devenue urgente). Ces adaptations concernent tant le plan d'ensemble (nouvelle implantation de l'école, du pavillon et de la clôture, car le plan parcellaire de l'architecte comportait des erreurs de levée) que le décor des bâtiments (plus moderniste que le parti pris plutôt néo-régionaliste choisi initialement).

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'école fut réquisitionnée par les troupes allemandes à usage d'infirmerie ; les classes furent alors installées dans le jeu de boule de fort.

L'école connut des transformations dans la seconde moitié du XXe siècle. Au milieu des années 1950, une extension de l'école, avec acquisition d'une parcelle voisine, est décidée afin d'établir une quatrième classe dans le prolongement du bâtiment existant, dans le respect du style d'origine : les plans, datés du 30 août 1957 en sont dressés par l'architecte saumurois Jean Gounaud et la réception définitive du bâtiment intervient le 22 septembre 1960.

D'autres éléments sont aussi ajoutés dans la seconde moitié du XXe siècle (bibliothèque-centre documentaire ; salle de classe en préfabriqué ; aménagement d'une terrasse devant le pavillon). Par ailleurs, l'introduction de la mixité scolaire se traduisit par sa réaffectation en école primaire.

Le bâtiment qui abrite les salles de classe est en rez-de-chaussée. De plan rectangulaire régulier allongé, il compte quatre salles en enfilade (trois, à l'origine) et est construit selon un axe longitudinal nord-sud, afin de disposer d'un éclairage naturel bilatéral sur ses façades est et ouest. L'accès à chaque salle de classe se fait directement depuis la cour de récréation.

Le gros-œuvre est en moellons enduit, sauf en ce qui concerne le solin, formé d'un bandeau de béton qui souligne l'homogénéité des niveaux de sols de l'école et du pavillon, compensés le cas échéant, du fait de la pente qui s'accentue à l'est, par un soubassement de moellons non enduits. Le toit, couvert d'ardoises, est à longs pans et à croupes. Les façades est et ouest sont, seules, percées de baies, portes ou fenêtres larges (voire étroites, à l'est, quand elles correspondent à des portes en façade ouest). La composition murale est rythmée par ces baies, dont l'encadrement est légèrement rentrant, avec un traitement des fasces verticales pour évoquer des pilastres portant le linteau dont les chapiteaux sont rendus par deux briques. Les appuis de fenêtre, saillants, sont portés par des modillons semi-cylindriques sur lesquels joue la lumière. L'allège est soulignée par un panneau en table qui répond à celui qui orne les dessus de porte. Ce vocabulaire architectural, hérité des canons anciens mêlés à des lignes modernes et épurées, est caractéristique du style Art déco, utilisé ici.

Le pavillon d'habitation était initialement prévu pour loger le directeur de l'école (rez-de-chaussée), un adjoint marié (grand appartement de l'étage) et un adjoint célibataire (petit appartement de l'étage). Bâtie, elle aussi, en gros-œuvre de moellons, enduit, cette maison est de plan rectangulaire régulier et compte un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble à surcroît. Les quatre angles présentent une chaîne à bossages en table portant un entablement au vocabulaire moderniste, la façade principale, à l'est, qui donne sur la rue, est la seule à porter un décor architectonique notable, les autres étant simplement couvertes d'un enduit. Ainsi, les baies, ailleurs dotées en guise de chambranle d'un simple ressaut, sont ici couvertes d'un linteau à agrafe en volute stylisée et disposent, comme pour les salles de classe, d'un appui de fenêtre soutenu par des modillons semi-cylindriques. La travée centrale, plus étroite, est cependant mise en valeur de diverses manières : elle est en léger ressaut, est coiffée d'un fronton (qui porte la date de 1937, achèvement du gros-œuvre) et est traitée en bossages continus en table. Un tel traitement, classique, est une citation évidente de la travée centrale de l'école de filles, située de l'autre côté de la rue. En façade, la porte, réservée au directeur, donnait à l'origine sur un perron ; elle ouvre aujourd'hui sur une terrasse dont le soubassement sert de garage.

L'accès aux logements se fait en façade arrière. Un escalier dans-œuvre, tournant à retour avec jour, assure la distribution entre niveaux.

Le toit, couvert d'ardoises, est à longs pans et à croupes, avec, au nord et au sud, une lucarne rampante. En façade est, le toit a été récemment percé de prises de lumière en chiens-assis (citations du fronton qui orne cette face de la toiture), afin de rendre le comble habitable.

La cour de récréation dispose encore du préau et du petit édifice initialement à usage de W.C. et buanderie des enseignants ; des bâtiments fonctionnels plus récents y furent aussi construits.

  • Murs
    • béton
    • calcaire
    • brique
    • enduit
    • bossage
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée, sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire. O 559. Communes. Fontevraud-l'Abbaye : construction d'un groupe scolaire de garçons : délibérations municipales, projet, rapports, plans, devis, courriers, travaux, etc. (1932-1938).

    AM Fontevraud. 4 M. Ecole de garçons.

Bibliographie

  • CHARISSOUS, Raymond. Chroniques du village de Fontevraud. Tapuscrit multigraphié. Fontevraud-l'Abbaye : 1993.

    p. 29
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers