Dossier d’œuvre architecture IA49010688 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
École de filles, actuellement école maternelle de La Colline, 34 à 42, avenue Rochechouart, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur canton Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 34 à 42 avenue Rochechouart
  • Cadastre 2009 D 716
  • Dénominations
    école
  • Genre
    de filles
  • Appellations
    école de La Colline
  • Destinations
    école maternelle
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, cour, préau

Cette école relève d'une structure assez typique des nombreuses autres construites dans les premières décennies de la IIIe République : l'organisation des bâtiments atteste d'une grande rationalisation des espaces ; par ailleurs, le plan du pavillon dédié aux logements de la directrice et des sous-maîtresses témoigne de ce que l'attente sociale et politique est alors celle d'un fort niveau d'engagement personnel du corps enseignant.

Ce bâtiment est notable par le classicisme de son vocabulaire architectural. Les enduits qui recouvraient les moellons ont été récemment ôtés, perturbant la lisibilité de la plastique murale ; de même, les bossages en table ont été lissés en des joints pleins et gras. La restitution de son enduit de chaux, outre une protection des moellons de tuffeau, permettrait de lui rendre son dessin architectural initial.

Après les lois scolaires des années 1881-1886, la commune de Fontevraud est dans l'obligation, d'une part, de renvoyer les Sœurs de la Congrégation de la Charité de la Présentation de la Sainte Vierge, dont la maison-mère était à Tours, qui jusqu'alors assuraient la scolarisation primaire des filles et la garderie des très jeunes enfants, et, d'autre part, de répondre aux exigences qui dénoncent comme insalubres les locaux de cette école des filles et classe enfantine.

Sur l'emplacement (discuté) d'un terrain proche du centre du bourg, le Conseil municipal décide donc en 1893 (délibérations des 25 mai et 30 août) de construire une école primaire de filles, comprenant le logement des nouvelles institutrices, qui puisse également disposer d'une classe enfantine. Les plans (datés du 23 juin 1894) sont dressés par l'architecte saumurois Ernest Audouin et la réception des bâtiments intervient à l'été 1896.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'école fut réquisitionnée par les troupes allemandes à usage d'infirmerie ; les classes furent alors accueillies dans le boulodrome du bourg.

En 1952, il est décidé de construire une extension à l'école, sur une parcelle voisine, au nord. L'architecte angevin Frédéric Le Sénéchal dresse en 1954 les plans de la classe enfantine, du nouveau logement de la directrice et du nouveau préau. La réception des travaux a lieu en juin 1959.

Par la suite, du fait de la réutilisation de l'entrée de cette extension en nouvelle salle de classe, une courte liaison (à usage de vestibule d'accès) est bâtie pour joindre l'ancienne école et la nouvelle. Par ailleurs, l'introduction de la mixité scolaire se traduisit par la réaffectation de l'ensemble en école maternelle.

L'école de filles comprenait les locaux scolaires, les logements de la directrice et de deux sous-maîtresses et une cour avec préau.

Le bâtiment est constitué d'une longue aile en rez-de-chaussée, au nord, qui compte trois salles de classe en enfilade (dont une, à l'origine, accueillait l'école enfantine), accotée à un pavillon, au sud, qui abritait le logement de la directrice de l'école (rez-de-chaussée, 1er étage) et les logements des deux sous-maîtresses (comble). Bien que ces deux éléments qui le composent soient nettement distingués (hauteur, largeur, baies, toitures) ils sont toutefois unifiés par le bandeau de niveau du pavillon qui se prolonge pour former l'encadrement haut des baies de l'aile des salles de classe. De même, l'harmonie entre ces deux corps est assurée par un identique traitement des façades (appareils, enduit). L'ensemble est construit selon un axe longitudinal nord-sud, afin de disposer d'un éclairage naturel bilatéral sur ses façades est et ouest, ce qui relève des préconisations en matière d'architecture scolaire au XIXe siècle. La maçonnerie est en tuffeau, avec moellons (autrefois enduits) en gros-œuvre et moyen appareil pour les chaînes et le décor architectonique (moulurations, encadrements des baies et corniche).

Afin de souligner la distribution des salles, l'aile des classes est rythmée par des chaînes et jambes (à bossage en table), et des baies (fenêtres sur rue, fenêtres et portes sur cour). Ces baies sont couvertes d'une plate-bande cintrée et accueillent des huisseries traitées en croisées. Le toit, couvert d'ardoises, est à longs pans et à pignon découvert, au nord. La porte latérale (aujourd'hui condamnée) est encadrée d'un chambranle à bossage en table ; elle est couronnée d'un édicule à corniche segmentaire sur corbeaux moulurés, adouci de volutes, qui interrompt la corniche de l'édifice. Le tympan de l'édicule accueille un cartouche au texte aujourd'hui effacé, mais qui devait être le mot "école". Ouvrant sur un corridor, cette porte était l'accès principal de l'école et permettait aux élèves de passer de la rue vers la cour de récréation. De cette cour, les élèves accèdent à chacune des salles de classe (qui communiquent entre elles intérieurement).

Le pavillon réservé au logement du personnel compte trois travées ordonnancées, lesquelles, appareillées, se détachaient nettement de l'enduit mural, de même que les cordons de moulurations, les chaînes d'angle (à bossages en table) ou la corniche.

Les travées latérales sont valorisées. Elles sont percées de baies assez larges, à chambranles à fasces, dont celle de l'étage carré est plus particulièrement soulignée, avec d'une part une allège ornée de deux disques compartimentés par de petits pilastres toscans et, d'autre part, une corniche à modillons à glyphes surmontée, au niveau du surcroît d'un panneau à bossages en diamants rentrants. Une lucarne à fronton-pignon coiffe l'ensemble.

La travée axiale est moins haute et n'est percée, à l'étage et au comble, que de petites baies, qui n'éclairaient que des cabinets. Elle est cependant soulignée par un léger ressaut, par un traitement en bossages continus en table, par la présence de la date d'achèvement du gros-œuvre (1894), portée au surcroît, ainsi que par l'élégant œil-de-bœuf sur petit attique, à fronton-pignon segmentaire, flanqué d'ailerons à volutes et coiffé d'un amortissement.

Un escalier en charpente, tournant à retour avec jour, sous la cage duquel se faisait aussi l'accès au sous-sol, assurait la distribution entre les espaces de vie (au rez-de-chaussée) et les chambres (étage et comble). La structure générale du pavillon n'offrait pas une réelle distinction entre le logement de la directrice et les deux chambres à cabinet des sous-maîtresses, assimilables à celles de pensionnaires de leur hôte. Par ailleurs, le salon de la directrice faisait aussi office de parloir, mêlant donc espaces privés et professionnels.

L'extension de 1954-1959, destinée à accueillir la nouvelle classe enfantine, est bâtie en béton armé. Un corps, sur rue, accueille à l'étage le logement de la directrice et en-rez-de-chaussée l'entrée-préau (aujourd'hui salle de classe). En retour postérieur, ce pavillon est lié par une courte aile (à usage de vestiaire) à un corps de bâtiment en rez-de-chaussée, qui accueille la salle de classe, dont la façade semi-circulaire sur cour est formée d'une claire-voie sur bahut. Si les toitures d'ardoise sont encore une concession à la tradition régionale, cet ensemble relève d'un net modernisme géométrique (fenêtres et surtout porte), souligné par la forte saillie du bandeau qui encadre les baies.

La cour conserve le préau originel, de faibles dimensions, en charpente, ainsi qu'un second, très ample, construit en béton en même temps que la nouvelle classe enfantine à la fin des années 1950.

  • Murs
    • enduit
    • moyen appareil
    • moellon
    • béton armé
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée, sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée, élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • toit en pavillon
    • toit conique
    • croupe brisée
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; O 559. Communes. Fontevraud-l'Abbaye : école maternelle (1887-1888) et école de filles (1892-1896).

  • Archives municipales de Fontevraud ; 4 M. Ecole de filles.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers