Dossier d’œuvre architecture IA49010687 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 6 avenue Rochechouart, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 6 avenue Rochechouart
  • Cadastre 1965 F1 115  ; 2009 F 115
  • Dénominations
    maison

Outre son décor architectural typique de l'éclectisme du Second Empire, qui en fait l'une des maisons les plus décorées de Fontevraud-l'Abbaye, cette maison est intéressante par l'adaptation de son plan aux parcelles voisines et à l'alignement. La fonction dévolue aux espaces, contrainte par le plan et ordonnée par la distribution intérieure, est représentative des usages sociaux de la bourgeoisie rurale qui s'affirme en cette seconde moitié du XIXe siècle. Cette maison présente ainsi une nette hiérarchie des espaces domestiques, semi-publics, privés et intimes.

À la suite de la disparition de l'abbaye, le secteur où fut érigée cette maison fut très transformé, entre la fin du XVIIIe et le milieu du XIXe siècle. Sur l'emplacement d'une maison démolie vers 1850, Georges Haas, marchand de serges à Fontevraud, édifie des étables à chevaux, qu'il supprime quelques années plus tard pour construire cette maison, dont le gros-œuvre est achevé en 1865 (date portée).

Dans les dernières décennies du XXe siècle, les espaces du rez-de-chaussée sont affectés à des fonctions commerciales : auto-école, puis chambre d'hôtes et salon de thé.

Du fait des édifices auxquels elle s'adosse et du tracé de la rue, le plan de cette maison est irrégulier, en pentagone allongé. Contraint par une surface modeste et complexe, l'architecte a mis en valeur ce bâtiment par un vocabulaire recherché.

La maison est construite en moyen appareil de tuffeau. La façade sur rue est pratiquement seule visible. Convexe, elle présente trois travées ordonnancées, à droite, qu'une brisure sépare d'un corps triangulaire d'une travée, à gauche.

Le rez-de-chaussée est traité tel un soubassement rattrapant la déclivité du sol ; il est orné de bossages continus en table et couronné d'une corniche qui supporte des pilastres d'ordre colossal. Ces pilastres corinthiens, cannelés, sont ornés en leur centre d'un médaillon à fleuron ; ils soulignent les angles et la brisure de la façade et soutiennent un entablement à architrave à deux fasces (dont celle du bas est fleuronnée), frise nue et corniche denticulée.

L'angle aigu du corps triangulaire est traité tel un pilastre renaissant, avec un décor de moulures, rinceaux, fleurons et, au centre, un médaillon orné d'un visage féminin.

Les fenêtres et les portes du rez-de-chaussée sont couvertes d'un linteau de bois. Les portes-fenêtres de l'étage noble ouvrent sur d'étroits balcons de fer forgé à motifs de rinceaux et à colonnettes d'angles. Les dessus de portes-fenêtres sont ornés de fleurons et rinceaux et coiffés de corniches. Sur la partie droite de la façade, la corniche de la baie axiale est mise en valeur par un ressaut que porte l'agrafe, elle-même amplifiée en un modillon à volute, où l'on peut lire un E chargé d'une bande. Sur le pan gauche, le dessus de porte-fenêtre porte un cartouche où figure la date de 1865.

Les fenêtres du second étage sont engagées dans l'entablement, jusqu'à la corniche.

Les huisseries de la baie qui surplombe l'entrée principale ont, semble-t-il, conservé les petits-bois d'origine qui dessinent des motifs géométriques, avec triangles et losanges de verre coloré.

Si les façades sont traitées en continuité, la couverture est composite. Le corps triangulaire, coiffé d'un attique, est ainsi couvert d'une terrasse, alors que la partie principale du bâtiment, qui offre un étage de comble, dispose d'un toit à longs pans et croupes brisés, couvert d'ardoises. Une lucarne, coiffée d'un épi de faîtage, est pratiquée dans ce comble et permet l'accès de plain-pied à la terrasse.

Dans les étages supérieurs, la maçonnerie est en bon état à l'exception de quelques éléments du décor sculpté, notamment composant le pilastre de droite. En rez-de-chaussée, le parement est davantage dégradé et a été repris en plusieurs endroits : la partie basse, à droite comme à gauche, a reçu un enduit traité en faux opus incertum et l'encadrement de la fenêtre droite a été remanié et traité en harpe.

Les volumes intérieurs sont de très faible dimension. Après les remaniements successifs, la distribution intérieure, qui ordonnait des espaces nobles et des espaces de service, a été quelque peu modifiée. L'entrée principale ouvre sur un vestibule qui de part et d'autre distribue deux pièces (à l'origine, des salles de réception : salle-à-manger et salon) ; ce vestibule abrite un escalier dans-œuvre en charpente, tournant à retours et avec jour, doté d'une rampe d'appui sur élégante ferronnerie. Aux étages, les paliers donnent sur des chambres. Le comble devait abriter une chambre de bonne et des espaces utilitaires. Au rez-de-chaussée et au 1er étage, ces pièces disposent d'une cheminée, placée contre le mur aveugle de la façade postérieure. Le corps triangulaire comportait, en rez-de-chaussée l'ancienne cuisine, commandée par la salle à manger, mais qui avait un accès propre sur rue, et, à chaque étage, un cabinet de toilette commandé par une chambre.

  • Murs
    • bossage
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • croupe brisée
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • tête de femme
    • ordre colossal
    • rinceau
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire, Angers. 3 P 5 / 146 / 2. Cadastre. Augmentations-diminutions (années fiscales 1853 et 1869) ; matrices : page 406 (parcelle n° 1009-bis).

    AD Maine-et-Loire. 3 P 5 / 146 / 3. Cadastre. Matrices : pages 493 et 727.

    AD Maine-et-Loire. 3 P 5 / 146 / 5. Cadastre. Matrices : page 1353.

    AD Maine-et-Loire. 3 P 5 / 146 / 9. Cadastre. Matrices : cases 66 et 387.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers