Dossier collectif IA49010625 | Réalisé par ;
  • patrimoine industriel
  • enquête thématique régionale
Les maisons des industriels
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  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Communauté de Communes Moine et Sèvre

Parallèlement aux bâtiments de production et aux logements d'ouvriers, l'opération d'inventaire du patrimoine a permis d'identifier et de reconnaître de nombreuses maisons dites d'industriels qui présentent un véritable intérêt architectural. Celles-ci sont liées soit directement aux fondateurs des entreprises ou à leurs successeurs familiaux, soit à leurs cadres dirigeants. Si les plus anciennes datent du milieu du XIXe siècle, beaucoup ont été construites à partir des années 1930 et jusqu'à la fin des années 1950, période d'intense développement économique, notamment dans le secteur de la chaussure (Saint-Macaire-en-Mauges) ; quelques exemples plus récents évoquent le développement de l'habitat résidentiel au cours des années 1960-1970.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Le corpus étudié sur le territoire (29 sélections) laisse apparaître une grande diversité de formes et de styles, avec pour dénominateur commun la (plus ou moins grande) proximité de l'habitat et de l'activité artisanale ou industrielle. La maison de centre-bourg, accompagnée d'un commerce, d'une boutique-atelier ou d'un atelier de production en rez-de-chaussée ou dans la continuité de l'habitation, est bien sûr fréquente dans la seconde moitié du XIXe siècle. Mais la multiplicité des unités de production de taille modeste amène à retrouver cette disposition tout au long du XXe siècle, particulièrement dans l'industrie de la chaussure. Quand elles sont construites en périphérie du village, les habitations bénéficient d'un foncier disponible ; elles revêtent alors l'apparence, plus résidentielle, du pavillon ou de la "villa" suburbaine avec un jardin d'agrément qui peut assurer une transition végétale entre les différentes activités. Quelques exemples témoignent enfin d'implantations différenciées : c'est le cas de la maison Griffon, construite en écart alors que les bâtiments industriels sont situés dans le village de Torfou. La première génération de maisons d'entrepreneurs Les fondateurs des différentes entreprises du territoire sont principalement des artisans et des commerçants. C'est pourquoi leurs habitations sont des propriétés familiales construites en centre bourg. Elles reprennent, en plan comme en élévation, les caractères traditionnels de la maison de notable, à l'instar de la maison d'Henri Cavé (Roussay), élevée entre cour et jardin et construite en moellons et pierres de taille de granite ; ou bien celle d'Élie Durand (Saint-André-de-la-Marche) qui témoigne en façade d'un traitement décoratif et plastique soigné. En outre, certaines disposent d'un commerce en rez-de-chaussée, comme la chapellerie de René Mary (Saint-Macaire-en-Mauges). On retiendra aussi l'exemple du premier logement de la famille Bonnet-Allion (Le Longeron) construit face à la filature probablement vers le milieu du XIXe siècle : la demeure, édifiée sur un rez-de-chaussée surélevé, affirme en effet une écriture très classique dans le traitement des façades et de sa couverture en pavillon, couronnée par un lanterneau. La seconde et troisième génération Il faut toutefois attendre la seconde puis la troisième génération d'industriels pour voir apparaître une plus grande diversité de styles dans les habitations. À partir des années 1880, et surtout tout au long de la première moitié du XXe siècle, les architectes et les maîtres d'œuvre reprennent à leur compte les modes en vigueur pour la maison périurbaine. Un plan de distribution plus complexe (avec une organisation fonctionnelle privilégiant un mode de vie en lien avec l'environnement), l'asymétrie des élévations ou encore les décrochements de toitures sont alors les caractères principaux d'une architecture qui revêt ensuite des styles différents à l'instar de la maison balnéaire ou de villégiature. Implantées généralement à la lisière des villages ou en légère périphérie, exceptionnellement en centre-bourg (maison de René Mary à Saint-Macaire-en-Mauges), les propriétés les plus importantes sont construites sur de vastes parcelles qui permettent l'aménagement de parcs ou de jardins d'agrément. Réguliers ou paysagers, ces ensembles de verdure, plantés d'espèces communes (rhododendron, azalée, camélia) ou d'essences exotiques (arbousier, palmier) étaient parfois agrémentés de bassins et de fabriques, mais aussi de serres ou d'orangeries. A l'architecture pittoresque, illustrée par exemple par la maison de Georges Mary (Saint-Macaire-en-Mauges), succède le courant régionaliste inspiré des constructions traditionnelles des régions qu'il interprète de façon stéréotypée. Des références anglo-normandes sont ainsi choisies pour la demeure des Bonnet-Allion au Champblanc (Le Longeron) ou pour la maison de l'industriel Louis Pasquier (Saint-Macaire-en-Mauges). Le néo-basque est employé pour la maison de Bernard Pasquier (Saint-Germain-sur-Moine) ou celle de Louis Huchon (Saint-Macaire-en-Mauges). Construite entre 1948 et 1949 par l'architecte Henry Karcher, celle-ci témoigne même de la survivance du style jusqu'au début des Trente Glorieuses. Toujours à Saint-Macaire, la maison de la famille Hy, construite à la lisière du centre-bourg, semble plus tournée vers des références méridionales que l'on retrouve également dans les essences végétales choisies pour le jardin. Seule la maison d'Auguste Repussard (Saint-Macaire-en-Mauges) construite dans les années 1930-1940, s'inscrit dans la modernité du style Art Déco : volumes simples, surfaces planes, jeu de courbes et d'angles droits. Si quelques exemples témoignent du modernisme tempéré lié à la Reconstruction de l'Après Guerre (maison Bretaudeau à Saint-Macaire-en-Mauges), la seconde moitié du XXe siècle est plutôt marquée par une lente adaptation à l'évolution architecturale enclenchée au cours des années 1950 et qui s'est ensuite diffusée jusque dans les années 1970, sous l'influence d'architectes reconnus et appréciés des nouvelles générations. La maison de l'industriel Christian Chéné (Saint-André-de-la-Marche) conçue par l'architecte Francis Pierres et celle de Jean Chupin, conçue par l'architecte R. Lapied, sont des exemples de commande privée envers des architectes locaux désireux d'appliquer un programme moderne : une organisation simple, basée sur la fluidité des circulations, l'autonomie des espaces, la fonctionnalité des services et sur la générosité des espaces de vie ouverts sur l'environnement. Le recours à des architectes, pour élaborer et mettre en œuvre ces projets, témoigne ainsi d'une recherche de qualité, d'originalité et de modernité. Le plus souvent originaires de la région (Maurice Laurentin, R. Lapied, Henry Karchers), certains ont également travaillé pour les mêmes commanditaires à la réalisation de bâtiments industriels (Victor Rabjeau, Francis Pierres) ; à ce propos on signalera l'intervention d'une figure plus renommée, celle d'André Wogenscky, ancien collaborateur de Le Corbusier, qui travailla pour l'industriel Louis Chupin (Saint-Macaire-en-Mauges) à des projets de bâtiments industriels et construisit, outre un lotissement pour les cadres de sa société, sa résidence d'été à Saint-Brevin-les-Pins (inscrite MH).

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 0
    • repérée 0
    • étudiées 27

Bibliographie

  • COMMUNAUTE DE COMMUNES MOINE ET SEVRE, dir. EGONNEAU Maryline. Patrimoine industriel bâti "Etat des lieux XIXe - XXe siècles", printemps 2008.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Communauté de Communes Moine et Sèvre
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Ehlinger Maïté
Ehlinger Maïté

Contractuelle de mai à août 2017.

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