Dossier d’œuvre architecture IA44008978 | Réalisé par
Plotard Rémi (Contributeur)
Plotard Rémi

Chargé de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais

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  • enquête thématique départementale, Pays du vignoble nantais
Établissement vinicole de négociant, établissements Giraud
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du vignoble nantais
  • Commune La Haie-Fouassière
  • Lieu-dit les Ratelles
  • Adresse 35 rue du Bois-Geffray
  • Cadastre 2022 ZR 48
  • Dénominations
    établissement vinicole
  • Genre
    de négociant
  • Appellations
    Établissements Giraud

C'est Joseph Toublanc qui crée un négoce de vins au lieu-dit les Ratelles, dans la première moitié des années 1920. Lui-même est originaire de Champtoceaux (Maine-et-Loire). Il fait construire la plupart des bâtiments actuels avant 1929, à l'extérieur du bourg. Une première série de cuves aériennes voit le jour en 1936 : l'inscription en façade suggère une construction par la société Martin, qui aurait été localisée sur le territoire de l'ancienne commune de Doulon – rattachée à Nantes en 1908. Les portes des trappes proviennent des "établissements Tottereau", société vendant du matériel de cave à Paris. Les autres cuves sont bâties selon une configuration proche, probablement dans la décennie qui suit, par l'entreprise Buciol de Vallet. Joseph Toublanc aurait avant tout vendu des muscadets ainsi que des vins rouges, en Bretagne.

Sa fille, Madeleine Toublanc, épouse Émile Giraud en 1948 : celui-ci reprend l'affaire de son beau-père. Tandis que la famille Toublanc ne possédait pas de vignes, Émile Giraud hérite d'une exploitation familiale. Ainsi c'est à des fins de vinification que le laboratoire est aménagé : il n'était pas utilisé pour le négoce car les vins que recevaient les Giraud étaient prêts au conditionnement. Il s'agissait dans une grande majorité de vins rouges de table, de l'Aude et de l'Hérault, parfois d'Italie. Le reste était constitué des muscadets et des gros-plants issus de leur propre production et complétée de celle d'autres viticulteurs. Tous étaient livrés en citerne : le vin était mis en bouteille sur place. Les Giraud se chargeaient ensuite de la livraison en barriques (parfois en demi ou en quart de barrique) ou en casiers bois de 15 bouteilles. Ils avaient une importante clientèle à Châteaubriant et sur la côte Atlantique (Pornichet, La Baule, Le Croisic) mais aussi à Paris (livré par les transports Charpentier, du Pallet), mais aussi dans un supermarché à Batz-sur-Mer. Les bouteilles étaient récupérées et lavées en partie sud-est du bâtiment. Les affaires sont suffisamment bonnes pour qu'Émile Giraud fasse construire les quais en partie ouest, afin de faciliter les livraisons et le chargement des casiers. Par la suite, le bâtiment ne connaît plus de modification.

Le fils d'Émile Giraud, Bernard Giraud, et sa belle-fille, Dominique Giraud, poursuivent l'affaire à ses côtés. Au cours des années 1970 et 1980 le déclin de la consommation de vins courants, qui était le cœur du commerce Giraud, menace l'activité. Dès lors l'activité se diversifie : face à l'essor de la mise en bouteille les établissements Giraud proposent un service de lavage des bouteilles aux viticulteurs. Cela ne se traduit pas par une modification du bâti, mais uniquement du travail qui y est effectué – les cuves sont de moins en moins usitées.

En 2005 le négoce Giraud cesse son activité. En l'absence de repreneur au sein de la famille les magasins sont vendus à un viticulteur de la Haie-Fouassière : à l'heure de l'étude, ils sont encore en usages.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 20e siècle

Les chais du commerce Giraud s'étendent sur une soixantaine de mètres, sur un axe est/ouest le long de la départementale 359 au lieu-dit les Ratelles. Construits quasi-exclusivement de plain-pied, ils sont accessibles par leurs deux extrémités. Le béton est principalement mis en œuvre (notamment sous forme de blocs) et les façades ne présentent pas d'ornementation. Le couvrement est partagé entre une charpente bois et un coffrage en béton. Si une grande part de la façade donnant sur la route est aveugle, de larges baies éclairent l'extrémité ouest du bâtiment. C'est en effet là que se situe le quai, tandis que des cuves occupent le reste de l'espace, empêchant le percement d'ouvertures.

Le quai possède la spécificité d'être protégé, en intérieur (on retrouve cette disposition au négoce Guéry, à la Chapelle-Heulin [non étudié]). Il donne sur une zone de stockage des matières sèches, qui a également été occupé par un ensemble de machines pour l'embouteillage et l'étiquetage ; un petit laboratoire est accessible de cette zone (utilisé pour l'activité viticole uniquement) ; des trappes sont visibles donnant accès à des cuves enterrées d'une centaine d'hectolitres chacune. Le reste du bâti se divise entre une partie dédiée à la cuverie et une autre au lavage des bouteilles (plus aucune machine n'est en place). La section "stockage des vins" s'ouvre sur un espace libre permettant l'installation de cuves mobiles en résine ou en inox. Puis une première série de cuves en béton, munie de jauges, s'aligne jusqu'au fond du bâtiment. Elles ont la spécificité de posséder un système de débordement : la cuve la plus à l'Est est remplie la première, après quoi elle débordera dans sa voisine suivant la dénivellation du terrain. Toute la série de cuves aériennes peut ainsi être remplie depuis l'extrémité est des chais. Des cuves aériennes supplémentaires occupent une extension du bâti, au sud : des fenêtres à encadrement de briques, qui n'ont pas été condamnées, y sont encore visibles.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    tuile creuse mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée surélevé
  • Couvrements
    • dalle de béton
    • charpente en bois apparente
  • Autres organes de circulation
    rampe d'accès
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents figurés

  • IGN, Id. de mission C0615-0171_1945_FRANCESUD-OUEST5063_0138, vue aérienne des Ratelles, La Haie-Fouassière, 1945.

Documents multimédia

  • Témoignage de Dominique Giraud, épouse de Bernard Giraud ; 15 mars 2022. (Musée du Vignoble Nantais du Pallet).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Syndicat Mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais
Plotard Rémi
Plotard Rémi

Chargé de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais

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