C'est Joseph Toublanc qui crée un négoce de vins au lieu-dit les Ratelles, dans la première moitié des années 1920. Lui-même est originaire de Champtoceaux (Maine-et-Loire). Il fait construire la plupart des bâtiments actuels avant 1929, à l'extérieur du bourg. Une première série de cuves aériennes voit le jour en 1936 : l'inscription en façade suggère une construction par la société Martin, qui aurait été localisée sur le territoire de l'ancienne commune de Doulon – rattachée à Nantes en 1908. Les portes des trappes proviennent des "établissements Tottereau", société vendant du matériel de cave à Paris. Les autres cuves sont bâties selon une configuration proche, probablement dans la décennie qui suit, par l'entreprise Buciol de Vallet. Joseph Toublanc aurait avant tout vendu des muscadets ainsi que des vins rouges, en Bretagne.
Sa fille, Madeleine Toublanc, épouse Émile Giraud en 1948 : celui-ci reprend l'affaire de son beau-père. Tandis que la famille Toublanc ne possédait pas de vignes, Émile Giraud hérite d'une exploitation familiale. Ainsi c'est à des fins de vinification que le laboratoire est aménagé : il n'était pas utilisé pour le négoce car les vins que recevaient les Giraud étaient prêts au conditionnement. Il s'agissait dans une grande majorité de vins rouges de table, de l'Aude et de l'Hérault, parfois d'Italie. Le reste était constitué des muscadets et des gros-plants issus de leur propre production et complétée de celle d'autres viticulteurs. Tous étaient livrés en citerne : le vin était mis en bouteille sur place. Les Giraud se chargeaient ensuite de la livraison en barriques (parfois en demi ou en quart de barrique) ou en casiers bois de 15 bouteilles. Ils avaient une importante clientèle à Châteaubriant et sur la côte Atlantique (Pornichet, La Baule, Le Croisic) mais aussi à Paris (livré par les transports Charpentier, du Pallet), mais aussi dans un supermarché à Batz-sur-Mer. Les bouteilles étaient récupérées et lavées en partie sud-est du bâtiment. Les affaires sont suffisamment bonnes pour qu'Émile Giraud fasse construire les quais en partie ouest, afin de faciliter les livraisons et le chargement des casiers. Par la suite, le bâtiment ne connaît plus de modification.
Le fils d'Émile Giraud, Bernard Giraud, et sa belle-fille, Dominique Giraud, poursuivent l'affaire à ses côtés. Au cours des années 1970 et 1980 le déclin de la consommation de vins courants, qui était le cœur du commerce Giraud, menace l'activité. Dès lors l'activité se diversifie : face à l'essor de la mise en bouteille les établissements Giraud proposent un service de lavage des bouteilles aux viticulteurs. Cela ne se traduit pas par une modification du bâti, mais uniquement du travail qui y est effectué – les cuves sont de moins en moins usitées.
En 2005 le négoce Giraud cesse son activité. En l'absence de repreneur au sein de la famille les magasins sont vendus à un viticulteur de la Haie-Fouassière : à l'heure de l'étude, ils sont encore en usages.
Chargé de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais