Dossier d’œuvre architecture IA44008977 | Réalisé par
Plotard Rémi (Contributeur)
Plotard Rémi

Chargé de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais

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  • enquête thématique départementale, Pays du vignoble nantais
Établissement vinicole de négociant, établissements Olivier, actuellement entrepôt commercial et garage de réparation automobile
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du vignoble nantais
  • Commune Haute-Goulaine
  • Lieu-dit la Laise
  • Adresse 92 route du Pont-de-l'Ouen
  • Cadastre 2022 AL 15-16, 199, 230-231
  • Dénominations
    établissement vinicole
  • Genre
    de négociant
  • Appellations
    Établissements Olivier
  • Destinations
    entrepôt commercial, garage de réparation automobile
  • Parties constituantes non étudiées
    maison

Jules Olivier Joseph (né en 1898), père, débute une activité commerciale au lendemain de la Première Guerre mondiale. Blessé de guerre, il confie l'exploitation de ses vignes à des ouvriers et développe surtout la vente de ses propres vins. Il prend une licence de marchand de vin en 1936 et commence à acheter des vins d'autres viticulteurs ; mais il meurt dans un accident de la route en 1941.

Son fils, Jules Olivier Augustin (né en 1926), ne reprend pas immédiatement le commerce paternel, du fait de son jeune âge. À son retour du service militaire, en 1947, il décide de vendre lui-même le vin stocké dans la cave familiale. Connaissant un certain succès et manquant de vins, il commence à en acheter aux voisins. Il prend une carte de négociant en 1948 et établit une véritable comptabilité à compter de 1950. Alors qu'il utilisait la cave de ses parents (4 cuves de 40 hectolitres et des barriques), il fait construire une première série de cuves en 1952 au lieu-dit la Laise, non loin de la demeure familiale : il s'agit du premier des cinq bâtiments, le plus proche de la route. Il permet le stockage de 500 à 600 hectolitres de vin. Les bâtiments qui occupaient cette zone (visibles sur une vue aérienne de 1950) sont détruits au fur-et-à-mesure de l'extension des bâtiments de négoce.

Jules Olivier poursuit et accroît l'activité viticole de son père : il atteint les 38 hectares de vignes. Cela n'est cependant pas sans poser problème : la nécessité de séparer clairement les vins de négoce et ceux issus d'une activité viticole lui cause des difficultés avec l'administration. À partir de 1965, il parvient à obtenir l'usage des bâtiments viticoles en face de sa propre entreprise, rue de la Haute-ville. Il y loge alors les vins issus de ses propres vignes et sa société viticole prend alors le nom de "Olivier de Hauteville". Dès lors la cuverie du site de la Laise n'accueille plus que des vins de négoce.

Cette cuverie s'accroît fortement en 1964, avec l'ajout de deux nouveaux bâtiments ; puis d'un troisième au milieu des années 1970. Elle ne s'agrandit plus après cela. En 1968, la maison d'habitation, qui jouxtait les chais, au sud-ouest, est convertie en bâtiment de bureaux où travaillent jusqu'à 5 employés. Une trentaine d'autres employés travaillent aux chais et au transport. Le rachat de la clientèle de plusieurs autres négociants (établissements Pesnot au Loroux-Bottereau, Renaud à Nantes, Libeau à Carquefou, Robert à la Haye-Fouassière, Gautier-Audas à Haute-Goulaine…) ainsi que la création de plusieurs succursales (Pontorson, Muzillac, Brissac-Quincé) donne une dimension nationale au "groupe Olivier", qui emploie jusqu'à 100 salariés. C'est une grande variété de vins français qui est travaillée, ainsi que des vins algériens jusqu'en 1965. La société de Jules Olivier est avant tout celle d'un "négociant-embouteilleur", avec une clientèle dans tout le nord-ouest de la France. Il vend donc essentiellement des vins en bouteille (rarement du vrac) aux cafés, hôtels et restaurants, mais aussi à d'autres grossistes.

Au milieu des années 1990, alors que les marchands de bières tentent de s'emparer de la distribution des vins, le groupe Olivier se diversifie en commençant à vendre de la bière et d'autres boissons. En 2002 la société "Jules Olivier Vins Fins SARL" s'associe à plusieurs autres acteurs de la distribution pour devenir "Jules Olivier Distribution". En 2012 l'activité prend fin sur le site de la Laise, qui est depuis utilisé comme entrepôt. Les derniers actifs de l'entreprise passent entre les mains de Atlantique Boissons, à Nantes.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle

Les chais du négoce Olivier se dressent au lieu-dit la Laise, sur la route du Pont de l'Ouen. Ils se constituent pour l'essentiel d'un ensemble compact de cinq corps de bâtiments, entourés d'une cour et d'une voie de circulation. Chacun de ces bâtiments est couvert de toits à longs pans. Les pignons orientés au nord comportent portes de garages et quais. Ceux orientés au sud s'achèvent sur un bâtiment en appentis. Les quatre bâtiments les plus anciens sont en béton. Le cinquième est le plus imposant et est en tôle. Ils ne présentent aucun élément de décor. À l'ouest une maison d'habitation jouxte l'ensemble et a été reconvertie en bâtiments de bureaux. Le tout couvre 2500 mètres carrés.

Le bâti ancien est essentiellement dédié au stockage du vin : il s'agit de cuves aériennes (pour un total de 7000 à 8000 hectolitres de capacité), dont une partie sont en hauteur et desservies par des coursières en surplomb, munies de garde-corps, dégageant un espace de circulation en rez-de-chaussée. Les cuves sont carrelées et munies de jauges. La construction la plus récente (en tôle, au sud) n'a pas de cuves, mais un rez-de-chaussée dédiée au stockage temporaire de bouteilles – avant leur expédition. Le sous-sol est entièrement libre, à l'exception de piliers béton : il est utilisé comme stockage de bouteilles et matières sèches. Le lien entre les deux niveaux est assuré par un monte-charge en partie ouest. Le sous-sol est aussi accessible par des escaliers.

Les larges communications entre les différents bâtis avaient permis l'installation d'une chaîne d'embouteillage (qui n'est plus en place) automatisée : suivant une forme en "fer à cheval", cette chaîne permettait une efficacité maximale avec un seul poste de travail. Les cuves étant uniquement aériennes, elles permettaient, par gravité, d'amener le vin aux tireuses sans nécessité de pomper. L'ouvrier sur le poste de travail principal posait les casiers remplis de bouteilles vides qui étaient pris en charge par une "décaisseuse". Une fois toutes les opérations effectuées, une "encaisseuse" mettaient les bouteilles pleines en casier, qui était récupéré par le même ouvrier. Sans doute cette organisation spécifique, permise par le vaste espace disponible, explique-t-elle l'absence de cuves enterrées : l'objectif du négociant de conserver ses vins le moins longtemps possible était plus facile à atteindre dans de telles conditions, rendant les cuves souterraines et leurs capacités thermiques (conserver le vin frais) moins intéressantes.

  • Murs
    • béton
    • métal
  • Toits
    tuile creuse mécanique, métal en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en béton armé apparente
    • charpente en bois apparente
  • Autres organes de circulation
    monte-charge
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Vue aérienne de la Laise, Haute-Goulaine, 1950. (IGN ; id. de mission C1323_0011_1950_F1323-1623_0345).

Documents multimédia

  • Témoignages de Jules Olivier, négociant en vins ; 18 juin 2019 et 8 juin 2022. (Musée du Vignoble Nantais du Pallet).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Syndicat Mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais
Plotard Rémi
Plotard Rémi

Chargé de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais

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