Émile Cormerais (1913-2001) est probablement viticulteur avant tout, dès 1936. Il se lance dans le commerce de vins en 1942 au plus tard. Le bâtiment de magasin est créé avant 1944. Les revenus générés pendant l'Occupation l'amène à être inquiété peu de temps avant la Libération.

Ce sont pour beaucoup des vins rouges qui sont stockés dans le magasin des établissements Cormerais : l'achat de vins d'Algérie permettait des coupages avec les vins rouges locaux, moins forts, pour la création de cuvées de vins de table. Des vins rouges du sud de la France étaient également achetés et récupérés sur place en camions citernes. Ces vins étaient surtout embouteillés dans des litres étoilés, ou mis en fûts. Le vin était livré par camions jusqu'en Bretagne.

Émile Cormerais aurait possédé plus de 50 hectares de vignes, dont il revendait probablement la production à sa société de négoce. Ses chais demeurent de petite taille : la récolte 1962, notamment, aurait été si exceptionnelle qu'elle l'aurait amené à louer le château d'eau de Clisson pour y stocker du vin. Le négoce aurait employé jusqu'à une douzaine de salariés, dont 4 à 5 chauffeurs, ainsi que des employés de bureaux et de chais.

En 1964, sans qu'il soit possible de dire si cela est lié à la réduction des importations de vins algériens, Émile Cormerais ferme son négoce et se reconvertit dans le courtage en vins et la vente à la propriété. L'affaire est vendue à deux frères arrivés d'Algérie. Les bâtiments sont actuellement propriété d'un viticulteur.