Dossier d’œuvre architecture IA44007262 | Réalisé par
Pineau Ludivine (Contributeur)
Pineau Ludivine

En stage au Pôle Inventaire du 6 juillet au 4 septembre 2020.

Tuteur de stage : Julien Huon.

Mission : Étude sur les résidences de villégiature du XVIe au XXe siècle dans les communes de Mauves-sur-Loire, Thouaré-sur-Loire et Sainte-Luce-sur-Loire.

Formation : Master recherche Histoire de l'Art, parcours Histoire, Théorie et Critique de l'Architecture à l'Université de Rennes 2.

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  • inventaire topographique, rives de Loire
Château de la Droitière
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rives de Loire
  • Commune Mauves-sur-Loire
  • Lieu-dit
  • Adresse 330 rue des Frères-Fleury
  • Cadastre 2000 AP 1

Au XVIIe siècle, La Droitière appartient à la famille Barbot. Ces négociants nantais construisent une maison noble en 1669. Celle-ci serait la base du château actuel. Par la suite, La Droitière devient la propriété de la famille Bazille, eux aussi négociants nantais et transformateurs. En 1732, Marie Bazille épouse Louis Thiercelin, également issu d'une famille de négociants originaire d'Orléans.

En 1783, Marie-Flore Thiercelin épouse François Guillet de la Brosse, capitaine aide-major des milices de Saint-Domingue, issu d'une famille de négociants installée à Nantes depuis 1730. En 1786, François achète une charge de conseiller-secrétaire du roi à la Chancellerie de Bretagne et dans le même temps rachète le château de La Droitière à la famille de sa femme. Suite à cet anoblissement, il engage des travaux sur le château et le parc de La Droitière. On observe la date de 1788 au milieu du fronton brisée de la lucarne axiale sur la façade est du château. Il remanie les intérieurs, embellie les façades et construit deux pavillons à l'ouest du château dont le plus au nord était la chapelle. Cette dernière est bénie le 21 juillet 1789. Ces travaux sont attribués à l'architecte nantais Mathurin Crucy. Cette affiliation peut s'avérer correcte puisque le fronton soutenu par quatre colonnes sur la façade ouest du château présente des caractéristiques similaires à celui de la Chambre des Comptes de Bretagne à Nantes, dont le gros œuvre est attribué à Crucy.

En 1805, Julien Guillet de La Brosse se marie et habite au château de La Droitière où il organise de nombreuses réceptions mondaines. Ensuite, Victoire Guillet de La Brosse, épouse M. Montsorbier en 1842. Leur fille, Victoire-Marie, se marie à Arthur de Cornulier-Lucinière en 1861. Cependant, celui-ci vend rapidement la propriété de sa femme aux frères Fleury (Jules et Victor) en 1867. Les frères Fleury sont originaires du Nord et travaillent dans le domaine de la finance à Paris : Victor est banquier et Jules est agent de change. Victor Fleury est marié à Mathilde Verne, sœur du célèbre écrivain Jules Verne. A partir de 1872, Victor entreprend plusieurs travaux sur le château. Il ajoute deux pavillons et remplace les armoiries de la famille Thiercelin par un "F". L'architecte en charge de ces modifications est Jourdan Blondel. De même, le parc est agrandi et restructuré dans la mode "anglaise". De nouvelles essences, récemment importées, sont plantées dans le parc. Victor Fleury était membre de la société d'acclimatation de Nantes. Il devient également maire de la commune de Mauves-sur-Loire en 1870. A son décès, en 1886, son frère aîné Jules continue d'habiter le château de La Droitière où il y décède en 1907. C'est la nièce de Jules Fleury, épouse de Maurice Douault, qui récupère La Droitière.

Cependant, vers 1930, un diplomate anglais, M. Gosling achète La Droitière et réalise quelques aménagements comme les écuries pour ses chevaux de course. De même, entre 1932 et 1936 il essaye de faire du château de La Droitière une "maison de cure". Dès 1937, La Droitière devient un sanatorium pour femmes. Quelques constructions sont ajoutées pour les besoins de l'activité. En 1963, le CHU de Nantes devient propriétaire des lieux et restructure complètement les intérieurs du château en 1964. De plus, l'Unité de Soins Normalisés est construit et inaugurée en 1974.

Depuis 2018, l'association des amis du Parc et du Château de la Droitière s'attache à restaurer le château et valoriser l'ensemble du site, notamment par l'ouverture au public du parc.

Le domaine de La Droitière se situe tout à l'est de la commune de Mauves-sur-Loire et domine l'ensemble de celle-ci ainsi que la vallée de la Loire au sud.

Le château possède un plan rectangulaire sur quinze travées. Il y a trois niveaux dont un sous combles. Le rez-de-chaussée est légèrement surélevé, on y accède par trois marches. A l'origine le château du XVIIIe siècle était composé de seulement neuf travées dont les deux travées aux extrémités de la façade est, sur cour, sont légèrement en ressaut par rapport à la partie centrale, formant ainsi des avant-corps. Les trois travées supplémentaires sont rajoutées au cours du XIXe siècle : une tourelle carrée en retrait d'un pavillon sur deux travées qui, lui, fait saillie par rapport au reste de la façade. Les chaînages d'angles et les encadrements des ouvertures sont en pierre de taille de tuffeau. La toiture est soulignée par des bandes horizontales et une corniche à denticules. Le château du XVIIIe siècle, sur sa façade est, est surmonté par cinq lucarnes dont deux se trouvent sur les avant-corps. La lucarne axée à l'entrée est une lucarne-fronton. A sa gauche on trouve une souche de cheminée. La porte d'entrée possède une imposte arrondie, le tout encadré par deux colonnes à chapiteau dorique soutenant une frise et un balcon. La façade ouest, sur jardin, est la plus travaillée. La partie centrale est rythmée par quatre colonnes à chapiteau ionique qui supportent une frise et un fronton droit exposant auparavant les armoiries des Thiercelin et arbore depuis la deuxième moitié du XIXe siècle un "F" pour la famille Fleury. Entre ces colonnes, on trouve trois portes au rez-de-chaussée dont l'axiale est coiffée d'une imposte arrondie. Au deuxième niveau il y a trois portes-fenêtres avec un garde-corps de balcon en ferronnerie. Les pavillons ont deux portes donnant sur le jardin. La toiture de la façade ouest est percée de six lucarnes. Le faîtage des toitures est décoré par des crêtes en zinc et des épis aux sommets des arêtes. Les pavillons du XIXe siècle possèdent deux travées aux deux premiers niveaux. Les portes-fenêtres du deuxième niveau ont un garde-corps de balcon en ferronnerie. Au troisième, seule une travée subsiste et se situe au centre du pavillon. Cette lucarne pendante rompt un grand fronton et elle est elle-même surmontée d'un fronton en plein-cintre.

Le château est encadré côté est par deux ailes en retour d'équerre en forme de L qui étaient auparavant les communs. L'espace entre les deux retours d'aile est fermé par une grille et un portail en ferronnerie.

A l'ouest du château, il ne subsiste qu'un seul pavillon qui borne la pièce découverte du jardin.

  • Murs
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • État de conservation
    mauvais état
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Représentations
    • fronton, colonne, ordre ionique, monogramme, armoiries symbole maçonnique,
  • Précision représentations

    La façade ouest du château présente un fronton soutenu par quatre colonnes. Les colonnes ont un chapiteau ionique, couronné d'une abaque moulurée supportée par deux petits enroulements, présentant en son centre une fleur, des oves et dards, des perles et pirouettes ; chacune des quatre volutes donne naissance à deux chutes de feuilles. Les chapiteaux soutiennent une architrave à trois fasces puis une frise et une corniche à denticules. Les deux rampants possèdent une cimaise à denticules dont le sommet est occupé par une palmette. Le tympan du fronton est décoré par un grand cartouche qui présente le F monumental de la famille Fleury. Ce monogramme dissimule plusieurs symboles maçonniques comme le point, le triangle et le compas. Deux branches de chêne avec leurs glands se déploient depuis la base du cartouche.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une association

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3P98/2. État des sections de Mauves-sur-Loire, 1834.

  • AD Loire-Atlantique ; L 1637. État et dénombrement des citoyens de la municipalité de Mauves en 1790, septembre 1790.

Bibliographie

  • Les Annales de Nantes et du Pays nantais. Canton de Carquefou (II), n° 142, 1966.

    p. 9-10 et 23-24
  • BERNARD, Jean. Le Temps qui Passe, Mauves-Histoire, Si Thouaré m'était conté. Entre Erdre et Loire au début du siècle, 1992.

    p. 64

Documents figurés

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 7 P 3208. Cadastre de Mauves-sur-Loire, section D1, 1832.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Pineau Ludivine
Pineau Ludivine

En stage au Pôle Inventaire du 6 juillet au 4 septembre 2020.

Tuteur de stage : Julien Huon.

Mission : Étude sur les résidences de villégiature du XVIe au XXe siècle dans les communes de Mauves-sur-Loire, Thouaré-sur-Loire et Sainte-Luce-sur-Loire.

Formation : Master recherche Histoire de l'Art, parcours Histoire, Théorie et Critique de l'Architecture à l'Université de Rennes 2.

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Articulation des dossiers
Parties constituantes