Dossier thématique IA44005648 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, Les carrières des Pays de la Loire
Le schiste ardoisier
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Les carrières des Pays de la Loire

258 carrières de schistes ont été recensées en Pays de la Loire avec une scission géographique entre le nord où est exploité le schiste ardoisier (158 carrières) et la Vendée et le sud du Maine-et-Loire dans les Mauges où seules des carrières de schistes ont été repérées. Les carrières de schistes ardoisiers sont concentrées autour de 2 pôles importants, Trélazé (43 sites) et Renazé (50 sites), viennent ensuite les sites des communes de La Pouëze, Noyant-la-Gravoyère et Nozay. Outre l'importance historique des sites de Trélazé et de Renazé, le nombre important de sites recensés peut s'expliquer par l'inventaire systématique des puits et des chambres réalisés par le BRGM.

L'exploitation du schiste ardoisier est attestée depuis les XVe-XVIe siècles sur les communes de Trélazé et de Renazé. L'ardoise de Trélazé est à cette époque le matériau de couverture de référence sur l'ensemble des demeures royales et seigneuriales. A partir du milieu du XIXe siècle, l'exploitation s'industrialise et s'organise avec notamment la formation de la commission des Ardoisières d'Angers, concurrencée après 1894 par la Société Ardoisière de l'Anjou. Avant la première guerre mondiale, l'extraction et la confection d'ardoise est à son apogée. Ainsi en 1903, les trois principaux pays producteurs d'ardoises sont le Royaume-Uni (33 millions de francs), la France (18 millions de francs) et les Etats-Unis (15 millions de francs). La part du département de Maine-et-Loire dans la production générale de la France représente 9 millions de francs, dont plus des deux tiers reviennent au centre ardoisier d'Angers. Le nombre d'ouvriers occupés à l'industrie ardoisière en France est d'environ 9 000, dont près de 5 000 dans le département de Maine-et-Loire et environ 3 200 sur le centre d'Angers. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'ardoise angevine est concurrencé par l'ardoise espagnole qui extraite à l'horizontal et peu profondément. Les sites ferment alors progressivement à partir des années 1970 : Renazé (1975), Combrée (1982), Noyant-la-Gravoyère (1999). Trélazé, dernier site exploité par les « ardoisières de Trélazé » a fermé ses portes en 2014.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle

Les sites ardoisiers sont les sites qui offrent le plus de vestiges mobiliers (treuils, chevalements, machines d'extraction et ateliers de taille) et de vestiges bâtis (cabanes de fendeurs, atelier de débitage).Les ardoisières étaient exploitées sur de grandes profondeurs. En effet, elles s'intègrent dans un groupe de trois synclinaux très redressés donnant des pendages atteignant souvent la verticale. Cette morphologie a obligé très vite à approfondir démesurément les carrières à ciel ouvert par abattage en gradins droits descendants puis à établir des chambres souterraines. Dès la fin du XVe siècle, une des ardoisières de Trélazé atteint une profondeur de 25 mètres et en 1665, celle de Terre-Rouge 65 mètres. La technique d'abattage en gradins droits à ciel ouvert est le seul utilisé jusqu'en 1840 dans tous les bassins et perdure jusque dans les années 1950 en Loire-Atlantique. Ce mode d'extraction est abandonné progressivement car les éboulements de parois sont nombreux. Aujourd'hui, la plupart de ces carrières ont rebouchées ou ennoyées ne laissant apparaître que les parties supérieures des gradins.

Les outils ou machines nécessaires à l'extraction ont toutes disparues. En revanche, de nombreux treuils à structure métallique ou en bois ont été recensés à Nozay et de Marsac-sur-Don. L'extraction souterraine est présente sur les secteurs de Trélazé (10 sites sur 21), Noyant-la-Gravoyère, La Pouëze et Renazé. La méthode en descendant sous voûte apparait au XVIIIe siècle et est généralisée à partir du milieu du XIXe siècle. Aujourd'hui quelques excavations ont été ennoyées mais la plupart reste en l'état. Leur existence est signalée par la présence de chevalement en surface. Cet édifice construit sur l'ouverture du puits servait à remonter les hommes et les blocs. Construits dans un premier temps en bois comme à la Pouëze, ils sont progressivement remplacés par des chevalements métalliques à partir de 1909. Nous en avons recensé 12 (10 en Maine-et-Loire à La Pouëze, Trélazé, Noyant-la-Gravoyère et 2 en Mayenne à Renazé). Ils sont accompagnés par les bâtiments abritant la machine d'extraction.

Les ardoisières de Misengrain à Noyant et celles de Bel-Air possède encore les ateliers de débitage des blocs d'ardoise. Dans la région de Nozay, quelques cabanes de fendeurs d'ardoises ou de palis construites à partir des déchets ont été conservées.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général