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  • patrimoine industriel, Les carrières des Pays de la Loire
L'extraction du granite
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    Les carrières des Pays de la Loire

La région Pays de la Loire comprend de nombreux massifs granitiques exploités soit en carrières, soit en taille de blocs affleurant : la presqu'île guérandaise avec notamment les carrières du littoral de Batz-sur-Mer ; une zone s'étendant du Choletais jusqu'à Pontchâteau avec les carrières de Saint-Macaire-en-Mauges, Vigneux-de-Bretagne et Lavau-sur-Loire et des zones de ramassage autour de Coron ; le massif granitique autour de la Roche-sur-Yon en Vendée ; les carrières de Bécon-les-Granits en Maine-et-Loire ; le nord de la Mayenne.

Jusqu'au XVIIIe siècle, l'exploitation du granite est réalisée essentiellement pour les besoins locaux dans la construction (entrées de portes, soubassement, dallage) ou pour différents objets mobiliers et outils tels que les auges ou les rouleaux. Quelques carrières se distinguent par la qualité de leur granite comme les perrières d'Orvault exploitées depuis le XVe siècle. Les archives montrent quelques mentions de carrières pour la construction de route comme l'exploitation de la carrière de la Métairie à Sacé en Mayenne où le granite est employé pour la construction de la route Paris-Brest dès 1753. A partir des années 1830-1840, l'Etat entreprend de grands travaux d'aménagements (ponts, ligne de chemin de fer, ports, pavage systématique de rues) qui nécessitent de grandes quantité de pierre dure. C'est l'apogée de l'exploitation du granite avec un grand nombre d'ouverture de carrières. Ainsi, le granite de Lavau est utilisé pour la construction des bassins des chantiers navals nazairiens (1856 et 1881), le canal maritime de Basse-Loire, le viaduc de l'Erdre sur la ligne de Nantes à Châteaubriant. L'extraction du granite du littoral de Batz-sur-mer permet la construction de la grande jetée du Croisic (858 mètres, 1824-1844), des phares de La Blanche (1862-1865) et du Grand Charpentier (1884-1887). Autre exemple de construction avec le granite d'Avrillé utilisé pour le phare des Barges du port des Sables. Dans les années 1850-1860, la commune de Bécon-les-Granits ne compte pas moins de 8 carrières avec une cinquantaine d'ouvriers. Dans le nord de la Mayenne, de nombreux sites sont ouverts à partir des années 1860, avec des tailles variables allant de 2 ouvriers pour une production de 40 m3 de pierre de taille et 20m3 de moellons à la carrière du bourg à Montourtier à 40 ouvriers pour une production de 300 m3 de pierre de taille et 2 000 m3 de moellon à bâtir à la carrière de la Roche à Commer. Après une baisse considérable d'activité pendant la première guerre mondiale due à la mobilisation des carriers, les carrières de granite reçoivent un nombre important de commandes pour les monuments aux morts. Des liens s'établissent entre les granitiers de la région. Ainsi dans les années 1920, Pierre Gillard est propriétaire-exploitant d'une carrière à Bécon-les-Granits dans le Maine-et-Loire et de deux carrières en Loire-Inférieure, à Batz-sur-Mer et Lavau-sur-Loire.

Passées ces commandes, la période 1925-1945 est plus difficile. Le granite local est concurrencé par les granites bretons (Ploumanac'h, Lanhélin, Gris celtique) et étrangers (Labrador de Norvège, Brun baltique, migmatites de l'hémisphère sud). Sur la côte, la gare de La Baule-Escoublac est édifiée avec du granite de Huelgoat. Les sites ferment notamment au nord de la Mayenne. L'activité connait un sursaut avec la reconstruction : 200 ouvriers travaillent dans les carrières de Bécon-les-Granits et en 1955, on trouve le même nombre d'ouvriers à Lavau-sur-Loire. Mais rapidement le granit se voit concurrencé par le ciment pour les bordures et pierres tombales. Les entreprises ferment : 1980, Lavau-sur-Loire ; 1992, Bécon ; 1995, Les Cerqueux.

Il subsiste aujourd'hui une seule entreprise travaillant le granit comme pierre de taille à Coron. Les carrières exploitent le granit concassé pour l'empierrement des routes ou le ballast de chemin de fer : L'Angibourgère à la Tourlandry (Maine-et-Loire), 7 en Vendée, 1 en Loire-Atlantique à Vallet.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle

En fonction des gisements, l'extraction du granit a laissé des paysages très différents. La majorité des sites sont des fosses aux parois abruptes ennoyées (carrières de Bécon-les-Granits, 49) et des carrières à flanc de coteau (carrière de Miséry, Nantes ou carrières de Batz-sur-Mer, Loire-Atlantique). On trouve quelques sites de roches d'affleurements (La Tourlandry, Maine-et-Loire) ou de rivières (carrière de l'Ambouanière, Chaillé-sous-les-Ormeaux, Vendée).

L'exploitation du granit a laissé peu de traces de mobilier. Deux grues ou chèvres, destinées à remonter les blocs le long de parois verticales ont été recensées à Bécon-les-Granits et dans la carrière de granit la Faverie du Buron à Vigneux-de-Bretagne en Loire-Atlantique. Seul le site de l'Airandière a conservé un nombre important de mobilier et de bâtiments (concasseur de pierre, forge, magasin, atelier de taille, de polissage, de sciage, fondations de la réserve d'eau et transformateur électrique).

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2015
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