Dossier d’œuvre architecture IA44005629 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, Les carrières des Pays de la Loire
Carrières littorales de Batz-sur-Mer
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Les carrières des Pays de la Loire
  • Commune Batz-sur-Mer

Les exploitations du granite de Batz, qui remontent certainement à plusieurs siècles comme le prouvent des vieilles demeures locales (notamment au Croisic), semblent avoir été particulièrement actives au XIXe siècle. Selon la tradition, les extractions ont pu pallier l'inactivité des paludiers lors des mauvaises saisons de récolte du sel. La grande jetée du Croisic (858 mètres), construite entre 1824 et 1844, a été en partie édifiée avec le granite de Batz. Le phare de La Blanche (1862-1865) a fait appel à la même roche. Il en est de même pour le phare du Grand Charpentier (1884-1887). Les carrières de Batz ont aussi livré des matériaux aux chantiers de construction des villas de La Baule et de diverses stations balnéaires avoisinantes. La date de l'arrêt des extractions reste inconnue. A noter que la gare de La Baule-Escoublac, édifiée dans les années 1920, a fait appel au granite de Huelgoat (dans le Finistère) et non au granite de Batz, pourtant beaucoup plus proche. Par ailleurs, l'examen lithologique des tombes dans les cimetières (notamment au Croisic) confirme pleinement l'abandon de la pierre locale et son remplacement par divers granites bretons (Ploumanac'h, Lanhélin, Gris celtique), français (Tarn) et étrangers (Labrador de Norvège, Brun baltique, migmatites de l'hémisphère sud).

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 1er quart 20e siècle

Si les carrières ouvertes dans le granite de Batz à l'intérieur des terres ne présentent guère de particularités originales, si ce n'est leur étonnante densité, il en est tout autrement pour les sites d'extraction échelonnés sur le littoral. Selon les points, les modalités d'exploitation suivantes ont été observées : partie haute de l'estran parsemée de mares anguleuses marquant l'emplacement des blocs excavés ; extraction à la fois sur l'estran et au-delà d'un mur de protection vers l'intérieur ; falaise largement éventrée au-dessus de l'estran ; carrière ouverte un peu en arrière de la falaise proprement dite. L'ensemble le plus impressionnant est situé juste à l'est du Petit Casse-Caillou. Peut-être que ce toponyme évoque justement ces extractions. A cet endroit, tout le platier était un chantier d'extraction. Un peu en arrière s'ouvrait une vaste carrière, au front de taille vertical, dont le fond est aujourd'hui occupé par une plage. La carrière communique avec le large par une sorte de goulet artificiel. Les témoignages des extractions sont matérialisés par les trous pour l'emplacement des coins (verticaux ou horizontaux), plus fréquemment par les trous de perforation à la barre à mine, plus encore par la morphologie nettement anthropique du rivage (mares aux contours géométriques, gradins abrupts des fronts de taille), ainsi que par l'aspect très sain de la roche attaquée en profondeur.

Bibliographie

  • CHAURIS, Louis. Anciennes carrières de granite en Loire-Atlantique (Massif armoricain). Bulletin périodique de l'A.S.B.L. "Les amis du Musée de la Pierre", décembre 2003.

    p. 65-102
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général