Dossier collectif IA44004965 | Réalisé par
Aoustin Agathe
Aoustin Agathe

Chercheuse, Inventaire du Patrimoine, Service du Patrimoine, Région des Pays de la Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, patrimoine de la villégiature
Casinos de la Côte de Jade
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    casino
  • Aires d'études
    Patrimoine balnéaire

Avec l'hôtel et l'établissement de bains, le casino est un des trois équipements fondamentaux de la station balnéaire. Les premiers édifices appelés « casinos » apparaissent en 1859 et 1862 à Saint-Brevin-les-Pins et Pornic mais ne proposent aucun jeu d'argent, ce sont plutôt des lieux de distraction où se réunissent les baigneurs. Il s'en suit une période de forte construction entre 1875 et 1900. Quelques casinos sont encore édifiés après 1910 dans des stations tardivement touchées par le phénomène balnéaire (bourg de Saint-Brevin-les-Pins et Saint-Michel-Chef-Chef).

Jusqu'aux années 1870, le casino ne fonctionne pas de manière autonome, il est intégré soit à l'hôtel de voyageurs (Etablissement de la Terrasse, à Pornic, construit en 1830, remanié en casino en 1855) soit à une partie de maison de villégiature (Maison Masselin, à Saint-Brevin-les-Pins, 1862). Après 1870, d'autres casinos sont construits ex nihilo sur la Côte de Jade, certains se présentent sous la forme de simples baraquements en bois (casino Barathon (1876), casino Pommier (1885), casino Hervé (1891) à La Bernerie-en-Retz). D'autres sont édifiés en dur, mais affichent une pauvreté architecturale qui témoigne de leur caractère éphémère et du manque de moyens financiers de leur propriétaire. Sur la plage de La Noëveillard, à Pornic, un café-casino est construit en 1853. C'est un lieu où l'on vient se désaltérer et se divertir sous une large tente. En 1885, M. Pommier élève son casino sur la Grande Plage de La Bernerie. Le bâtiment est typique de l'architecture de villégiature traditionnelle, en pierre et brique, avec lambrequins sur un pignon couvert. On n'y retrouve pas le faste et la fantaisie qui caractérisent les casinos des sociétés de bains de mer. Ces établissements, modestes, sont généralement financés et gérés par des propriétaires locaux, qui étaient auparavant loueurs de cabines de bains ou cafetier. C'est le cas du Café de l'Océan à Tharon-Plage, transformé en casino par Adolphe Lebreton avec l'aide du Syndicat des Propriétaires en 1913. Deux casinos de La Bernerie-en-Retz sont construits par des menuisiers de la commune (casinos Pommier et Hervé).

Les sociétés de bains de mer sont à l'initiative des plus prestigieux établissements de loisirs de la Côte de Jade. Après avoir construit en 1829 un établissement de bains et l'Etablissement de la Terrasse, la Société de bains de mer chauds de Pornic finance les travaux du casino de La Noëveillard, en 1878. Pour cela, elle fait appel à l'architecte nantais Léon-Félix Lenoir qui dresse également le plan du casino de Gourmalon en 1885. Cet établissement est géré par la Société de Bains de mer froids de Pornic, filiale de la Société de bains de mer chauds. A Saint-Brevin-l'Océan, le casino de l'Hôtel de la Plage est financé par la Société des Terrains et Bains de mer de Saint-Brevin-l'Océan en 1886. Cette dernière, composée en majorité de Parisiens, fait appel à un architecte de la capitale, Maurice Chaize pour dresser les plans, les travaux sont exécutés par des entrepreneurs locaux.

Les premiers casinos proposent généralement des services de location de cabines de bains, de bacs d'eau chaude et de costumes de bain. A l'exception de Pornic et de Préfailles, aucun établissement de bains n'existe dans les autres stations où le casino occupe alors la fonction de bureau de location de cabines de bains.

Le casino, centre d'attraction de la station balnéaire, est souvent associé à l'hôtel de voyageurs, lorsqu'il ne propose pas lui-même des chambres à louer. Sur la Côte de Jade, les trois infrastructures spécifiques à la villégiature de bord de mer (hôtel-casino-établissement de bains) sont ainsi réunies en un seul à Préfailles où le casino est installé vers 1920-1930 dans une annexe de l'établissement de bains, construit en 1845. Le casino de Saint-Brevin-l'Océan, lui, est remanié en 1912 afin de devenir Grand Hôtel de la Plage et du Casino de Saint-Brevin-l'Océan.

Ces établissements offrent divers services. Un bar-restaurant, des salons de lecture, de musique, de billard et des fumoirs occupent généralement le rez-de-chaussée ou les parties annexes du bâtiment. Lieu de divertissement par excellence, le casino comprend généralement une salle de fête où peut jouer l'orchestre, plus tard des espaces fonctionnels différenciés font leur apparition pour des salles de cinéma, de théâtre, de concert, etc. Le dancing remplace progressivement les vastes salles de bal. Tous ne sont pas autorisés à proposer des jeux d'argent, 7 casinos y seront agréés sur la Côte de Jade.

Les casinos les plus luxueux possèdent un parc où leurs clients peuvent se promener (5 casinos), certains disposent de courts de tennis (casinos des Roches et casino de l'Océan à Saint-Brevin-les-Pins et casino de La Noeveillard à Pornic), mais ces lieux ont aujourd'hui été remplacés par des parkings pour pouvoir accueillir les clients qui ne résident pas dans la station balnéaire. Les casinos peuvent également mettre à la disposition des baigneurs des écuries ou des remises transformées en garages et des voitures pour rejoindre la gare et les excursions. Les établissements les plus prestigieux proposent des chambres avec eau courante, électricité et téléphone (casino de Gourmalon, Pornic).

Contraints d'évoluer avec leur temps et de répondre aux exigences nouvelles de volumes, de fonction et de style, nombre de casinos anciens ont aujourd'hui disparu. Parmi les dix-huit casinos repérés sur le littoral de la Côte de Jade, seulement un subsiste en conservant aujourd'hui sa fonction (casino du Môle à Pornic). Certains ont été transformés ou remaniés en immeuble, centre de thalassothérapie ou maison d'habitation.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Les stations de Saint-Brevin-les-Pins, Pornic et La Bernerie-en-Retz comptent chacune 5 casinos, les deux premières profitent des plus luxueux établissements. Les autres communes (Saint-Michel-Chef-Chef, Préfailles et Les Moutiers-en-Retz) ne disposent que d'un seul casino.

Les casinos sont majoritairement construits face à la mer sur le remblai ou directement sur la plage lorsque celui-ci n'existe pas. Cela explique que les casinos aient été détruits. La vue sur la mer reste un atout important. Seul l'Etablissement de la Terrasse et le casino du Môle à Pornic sont construits en pleine ville.

L'éclectisme caractérise le plus souvent l'architecture des casinos qui doivent afficher une certaine idée de luxe et de modernité. Les casinos offrent presque tous un style pittoresque, avec un décor plus ou moins fantaisiste et recherché. L'utilisation de la pierre, de la brique et du béton associés au fer et au verre offre aux architectes une grande liberté de création stylistique. Deux édifices sont construits avec une inspiration mauresque (casinos de Pornic par L.-F. Lenoir) alors que le casino des Roches à Saint-Brevin-les-Pins affiche des références coloniales et modernes. Beaucoup ne présentent aucune véritable recherche stylistique. Le casino de Saint-Brevin-l'Océan évoque le thème du Paquebot par son extension arrondie en rez-de-chaussée qui peut rappeler une proue de bateau. Parmi ces différences typologiques, des constantes peuvent être observées dans la disposition intérieure des casinos. Les salles de jeux sont souvent aménagées à l'étage alors que le rez-de-chaussée est réservé au café-restaurant, salons et fumoirs. Les éléments de construction permettant la transition entre l'intérieur et l'extérieur ainsi que la vue sur la mer sont largement privilégiés (terrasse, véranda, galerie, balcon) et les salles de jeux s'ouvrent vers le rivage par de larges baies, ce qui s'inversera progressivement.

Pour cette étude, 11 casinos ont été sélectionnés sur 18 repérés.

  • Typologies
    pittoresque ; mauresque
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 0
    • repérée 18
    • étudiée 11
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Aoustin Agathe
Aoustin Agathe

Chercheuse, Inventaire du Patrimoine, Service du Patrimoine, Région des Pays de la Loire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.