Le territoire de Saint-Fiacre est une sorte de presqu'ile délimitée par deux cours d'eau : au nord, la Sèvre et au sud, la Maine. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la Sèvre se traversait à gué, en bac ou en barque. Un passeur, payé par la commune, embarquait les voyageurs au port de la Haie-Fouassière et les débarquaient, en face, au port des Luneaux, situé à un kilomètre du bourg. Dès 1864, le tracé du chemin de grande communication n° 74, prévoit le franchissement de la Sèvre entre La Haie-Fouassière et Maisdon, dont cette portion de territoire sera rattachée à Saint-Fiacre en 1930. En mars 1867, l'agent voyer inspecteur Eugène Orieux dresse les plans d'un projet de pont à 5 arches en plein cintre, de 10 mètres d'ouverture. En septembre 1867, un rapport de l'ingénieur Ch. Moreau, examinant le point de vue spécial de l'écoulement des eaux et de la navigation, émet quelques réserves quant aux contraintes que le projet induit sur le tracé du futur chemin de hallage. Le 7 août 1868, Eugène Orieux signe un nouveau projet de pont à 3 arches de 16,80 mètres chacune, sur une longueur de 69,40 mètres et une largeur de 4,20 mètres. Le projet est approuvé en préfecture le 24 février 1869. Les travaux sont adjugés, le même jour, à Michel Guillard, entrepreneur à Chantenay. Le devis estimatif prévoit que les dalles de la plate-forme seront extraites des carrières du port de la Haie-Fouassière et que les pierres de taille de granite seront prises dans les carrières de Nantes ou Chantenay. Le coût de la construction est estimé à 106 000 francs. Le 20 mai 1869, on révise la largeur du pont : elle est portée à 6 mètres entre les deux parapets afin d'aménager deux voies charretières ; l'entrepreneur accepte la modification qui est approuvée en préfecture le 2 juin 1869. La réception définitive des travaux a lieu le 9 octobre 1873. En 1946, lors de la visite quinquennale de l'ouvrage, l'agent de la subdivision de Vallet signale un pont en maçonnerie comportant 3 arches de 16,80 mètres d'ouverture et d'une longueur de 56,40 mètres. Le passage libre total entre les parapets est de 7,30 mètres : une chaussée de 5,30 mètres et deux trottoirs d'1 mètre.