Dossier d’œuvre architecture IA49010691 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Voie ferrée de la ligne de Tramway de Saumur à Fontevraud
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Archives départementales de Maine-et-Loire

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Dénominations
    voie ferrée
  • Appellations
    ligne de Tramway de Saumur à Fontevraud
  • Parties constituantes étudiées

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la mise en place de réseaux ferroviaires régionaux suscita divers projets de liaisons en Saumurois. Le 8 décembre 1879, Onésime François Louis Monprofit, ingénieur civil demeurant à Saumur, propose un avant-projet de tramway (conçu avec l'ingénieur G. Broca) à la Préfecture de Maine-et-Loire pour l'ouverture d'une ligne Saumur/Saint-Hilaire-Saint-Florent/Fontevraud. Localement, le projet bénéficie de soutiens importants : une première demande de desserte ferroviaire avait déjà été formulée, en vain, dès 1870 par des notables de Fontevraud, lors l'enquête publique sur le tracé de la ligne du chemin de fer Saumur-Poitiers. En effet, les enquêtes alors réalisées montrent que les déplacements des populations locales généreraient un trafic voyageur non négligeable, que compléterait un trafic marchand important, lié à la diffusion des productions locales (agricoles, viticoles, mais aussi extraction de tuffeau) et à l'activité de la Maison centrale de Fontevraud. En outre, une telle ligne induirait des dynamiques locales (notamment touristiques).

Déclaré d'utilité publique, le réseau des Tramways de Saumur est donc concédé par décret du 9 janvier 1883 à Onésime François Louis Monprofit, ingénieur civil demeurant à Saumur, qui est tenu de construire la ligne en quatre ans. Il s'agit d'une concession qui impose 3 voyages minimum par jour dans chaque sens, 8 voitures au plus, avec une vitesse n'excédant pas les 20km/h, normes qui demeureront jusqu'à la fin de l'exploitation de la ligne. Par rapport au projet initial de Monprofit, quelques différences sont apparues, notamment la décision de ne pas desservir l'intérieur de la prison, par crainte des évasions.

L'essentiel de la construction de la ligne est réalisé en 1885-1886, mais l'achèvement tarde. N'ayant pas mené à terme les travaux prévus, le concessionnaire est déchu par arrêté ministériel du 7 septembre 1888, décision entérinée en Conseil d'État le 13 juillet 1892. Plusieurs projets se succèdent alors jusqu'à ce qu'un décret du 8 janvier 1896 concède le réseau à la ville de Saumur et approuve l'accord passé préalablement, le 14 novembre 1895 entre le maire de Saumur et la Compagnie Française des Voies ferrées économiques. Cette compagnie devient ainsi rétrocessionnaire de l'exploitation pour 60 ans. Les travaux sont achevés et la ligne est inaugurée le 6 novembre 1896.

Un décret du 29 août 1905 valide le transfert de concession de la Compagnie Française des Voies ferrées économiques à la Compagnie des Tramways de Saumur et extensions.

Après avoir été constamment déficitaire, l'exploitation cesse le 31 mai 1920 et cette compagnie est mise en liquidation judiciaire. Une procédure est engagée en 1923 qui conduit à une décision de déclassement de la ligne le 26 septembre 1923. Cependant, face aux protestations des opinions publiques des communes traversées par la ligne Saumur-Fontevraud, l'exploitation de la ligne est reprise et concédée par la ville de Saumur à la Société Baert et Verney. Une révision des voies et du matériel est entreprise en juillet 1924 (remplacement de traverses, restauration et remplacement d'automotrices et wagons) et l'exploitation de la ligne Saumur-Fontevraud reprend le 26 juillet 1924 (trafic voyageur) et le 1er janvier 1925 (trafic marchand).

Cependant, le rapide essor du transport automobile entraine l'abandon de l'exploitation de la ligne le 12 novembre 1929. Le réseau des tramways de Saumur et banlieue est définitivement déclassé par décret du 29 avril 1930. Le réseau ferré et la plupart des installations ferroviaires sont démontés dans les années qui suivent.

Réseau

Le réseau des Tramways de Saumur s'articulait sur deux lignes. La ligne de Saumur à Saint-Hilaire-Saint-Florent (longueur : 5km754,10) part de la gare de Saumur-Orléans, traversait la Loire et la ville, se raccordait par un embranchement à la gare de Saumur-Etat, traversait le Thouet pour desservir les communes de Bagneux et de Saint-Hilaire-Saint-Florent. La ligne de Saumur à Fontevrault (longueur : 15km080,15) se détachait de la première devant le Théâtre de Saumur et dessert la rive gauche de la Loire jusqu'à Montsoreau, où elle tournait à angle droit pour se diriger sur Fontevrault. Le réseau était presque entièrement établi sur des voies publiques : routes nationales 138 et 147 et route départementale 14.

Des extensions à cette ligne de tramway seront envisagées à plusieurs reprises, mais jamais réalisées. Ainsi, en 1906, est conçu un projet d'embranchement de Montsoreau à Chinon, qui fut abandonné après 1915. De même, un projet d'extension de Fontevraud à l'école de la Réforme de Saint-Hilaire, formulé en mars 1919, est abandonné par décision ministérielle du 29 juillet 1919.

Rails

Les systèmes ferroviaires utilisés dépendaient du tracé : le système Broca, avec rails à gorge, était réservé aux traversées des villes ou portions du trajet où le tramway circulait sur la chaussée, tandis qu'ailleurs était adopté le système Vignole, sur traverses et ballast.

Voitures et matériel roulant

En 1896, les locomotives étaient des modèles Pinguely bicabine, que vinrent compléter ou remplacer des automotrices Purrey, en 1907, et des automotrices Baer et Verney en 1924. Au sein de convois qui ne devaient pas excéder 60 mètres, soit 8 voitures, les wagons offraient une grande diversité et répondaient à des usages variés : voitures de voyageurs à portes latérales, baladeuses (pour l'été), wagons de marchandises (fermés, à plateforme ou en tombereau) ou encore wagons cellulaires (pour le transport des prisonniers de la maison centrale de Fontevraud).

Dessertes à Montsoreau et Fontevraud-l'Abbaye (cf. "textes associés" : description du projet d'exécution, en 1896)

Les communes de Montsoreau et Fontevraud-l'Abbaye disposaient de plusieurs dessertes, d'importance variée selon une typologie propre à la ligne : arrêts facultatifs (montée et descente de seuls voyageurs), haltes (voyageurs et bagages) ou stations (tous les services). Au fil de l'exploitation, certains furent modifiés.

- La Maumenière (arrêt facultatif, non prévu initialement, mais créé à la demande des habitants par arrêté préfectoral du 25 novembre 1908, puis supprimé par arrêté préfectoral du 7 avril 1917 pour être remplacé par l'arrêt du Pont de Montsoreau) ;

- Pont de Montsoreau (arrêt facultatif non, prévu initialement, mais créé par arrêté préfectoral du 7 avril 1917 lors de la construction du pont) ;

- Montsoreau (station). Cette gare était réduite et il n'en reste rien ; octogonal, le kiosque-abri à voyageurs élevé en 1906 était celui de la station de la place Bilange à Saumur (remplacée par la station installée en 1905 sous les arcades du théâtre), remonté à Montsoreau. Après démantèlement de la ligne, cette gare de voyageurs est baillée par la commune comme boutique de photographe de 1935 à 1945, puis fut détruite dans les années 1960.

- Chaumont (initialement halte, transformée en simple arrêt facultatif par décision du 28 avril 1897, du fait d'une trop faible fréquentation) ;

- Les Roches (arrêt facultatif, non prévu initialement, mais créé par décision du 28 avril 1897, pour desservir le nord de l'écart des Roches et les écarts de la Socraie, des Coteaux, du Peuil et des Ecoteries) ;

- Le Bas d'Enfer (arrêt facultatif) ;

- Fontevrault (station). La gare de Fontevraud, terminus de la voie, disposait d'infrastructures importantes, qui furent démontées en 1934 pour la plupart (seule demeure le kiosque).

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire. 110 S 1. Chemins de fer. Tramways, Saumur et banlieue. Etablissement (1893-1901).

  • AD Maine-et-Loire. 110 S 2. Chemins de fer. Tramways, Saumur et banlieue. Construction (1897-1909).

  • AD Maine-et-Loire. 110 S 3. Chemins de fer. Tramways, Saumur et banlieue. Construction (1901-1903).

  • AD Maine-et-Loire. 110 S 4. Chemins de fer. Tramways, Saumur et banlieue. Construction : travaux et exploitation (1905-1906).

  • AD Maine-et-Loire. 110 S 5. Chemins de fer. Tramways, Saumur et banlieue. Construction : travaux et exploitation (1907-1919).

  • AD Maine-et-Loire. 110 S 6. Chemins de fer. Tramways, Saumur et banlieue. Concession Monprofit (1879-1898).

  • AD Maine-et-Loire. 110 S 7. Chemins de fer. Tramways, Saumur et banlieue. Tramways : Angers, Saumur et affaiers diverses (1906-1927).

  • AM Montsoreau. Monuments histotriques / Tramway. Pièces relatives à la ligne de Tramway de Saumur et banlieue (fin XIXe-1ère moitié XXe siècle).

Bibliographie

  • BOYER, André. Le tramway Saumur-Fontevraud, 1896. Art et Découverte, Montsoreau, 1979.

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine