Dossier d’œuvre architecture IA85001792 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Commune de Luçon
Usine, Quai est du Port
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Luçon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Luçon (commune) - Luçon
  • Commune Luçon
  • Adresse Quai est du Port
  • Cadastre 1845 E 859  ; 2005 AK 324 etc

La grande usine du port a été construite par Gaudineau et les frères Labbé en 1860 et considérablement agrandie en 1864, comme le prouvent les matrices cadastrales. Ses activités étaient celles d'une huilerie, d'une minoterie et d'une distillerie. Vu son caractère polluant, la fabrication d'engrais animalisés - souhaitée à cet endroit par les industriels et, apparemment, parfois pratiquée - posait de gros problèmes sur le site du port, proche des maisons ; pour cette raison, Gaudineau et les frères Labbé édifièrent une usine d'engrais animalisés près du barrage de la Coupe, suite à l'autorisation qui leur fut accordée en 1857. Précisons que pour le fonctionnement de l'usine du port, le rôle du Canal Labbé, creusé à partir de 1848 par MM Labbé, Gaudineau et Phelipon, sera essentiel. L'usine édifiée en 1860 figure sur un plan de 1863. L'usine agrandie en 1864 est représentée sur les plans de 1882 et 1883, ainsi que sur une lithographie postérieure à 1864 et un dessin de 1884 ; le bâtiment existe toujours, englobé dans les constructions de l'usine actuelle. Par les délibérations du Conseil municipal, nous savons qu'un incendie survient en janvier 1881, mais nous en ignorons l'ampleur ; en particulier, nous ignorons s'il y a un rapport entre ce sinistre et le changement d'affectation de l'usine, aménagée en sucrerie (à partir de betteraves) en 1882, sans modifier la structure du bâtiment. La demande d'autorisation est faite en septembre 1882 par MM Poléma et Labbé, respectivement directeur et président de la Société anonyme des Sucreries de Vendée ; celle-ci leur est accordée par le préfet en janvier 1883 et, à cette date, la sucrerie fonctionne déjà. L'activité de la sucrerie cesse en mars 1883, notamment en raison de la difficulté de cultiver des betteraves sucrières en Vendée. Les matrices cadastrales font état d'une démolition partielle pour Xavier Labbé en 1884 ; cette mention est, elle aussi, délicate à interpréter, les bâtiments ayant conservé leur ancienne emprise. Après avoir changé de propriétaires, l'usine fait faillite en 1885 et, la même année, est vendue par adjudication. Par la suite, ses activités seront diverses : fabrique de caséine, de poudre de lait, laiterie-fromagerie. Après un profond remaniement de l'ancien bâtiment et une vaste extension des locaux, c'est aujourd'hui l'une des usines de l'entreprise laitière EURIAL. Quant à la maison Labbé, autrefois située au nord de l'usine et aujourd'hui détruite, elle était de peu antérieure au cadastre de 1845 et avait été reconstruite ou agrandie en 1863. Elle figure sur le plan de 1883, avec son remarquable jardin anglais ; celui-ci, probablement magnifié, est représenté sur une lithographie. Les seuls vestiges de cette demeure sont la fontaine du jardin, placée à l'entrée de l'usine actuelle, et l'un des murs des communs.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1860, daté par source
    • 1864, daté par source
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 1413 et 1416. Matrices du cadastre de 1845, en particulier les Registres présentant les augmentations et diminutions survenues dans la contenance et les revenus portés sur les matrices cadastrales.

    - En 1863 pour la parcelle E 859 : mention de nouvelle construction d'usine, achevée en 1860, pour les frères Labbé et Gaudineau (impôt foncier de 750 francs).

    - En 1867 pour la parcelle E 859 : mention d'augmentation de construction d'usine, achevée en 1864, pour les frères Labbé et Gaudineau (impôt foncier passant de 750 à 1500 francs).

    - En 1887 pour la parcelle E 859 : mention de démolition partielle d'usine, en 1884, pour Xavier Labbé (impôt foncier réduit à 700 francs).

    - En 1866 pour la parcelle E 861 : mention d'augmentation de construction de maison, achevée en 1863, pour Philippe Labbé (impôt foncier passant de 262 à 350 francs).

  • Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128. Série 1 D. Délibération du Conseil municipal, le 23 janvier 1881 : mention d'un incendie à l'usine de Mr Labbé, qui laisse sans travail 40 pères de famille.

  • Archives départementales de la Vendée ; 5 M 180. Dossier sur l'usine à sucre Poléma et Labbé.

    - Le 5 septembre 1882 : lettre de MM Poléma et Labbé, directeur et président de la Société anonyme de sucrerie de Vendée, au préfet : la sucrerie va s'établir dans un bâtiment appartenant autrefois à Mr Labbé jeune, président actuel, où se trouvait une minoterie, une huilerie, une distillerie agricole et une fabrique d'engrais (industries autorisées). Rien ne change quant aux dispositions des terrains attenants, qui appartiennent à Labbé. La nature des opérations de sucrerie, à partir de betteraves, est décrite en détail. Le maire est favorable à la sucrerie. Une enquête a lieu en 1882. L'autorisation préfectorale est accordée le 29 janvier 1883, mais la sucrerie fonctionne déjà.

    - Le 28 octobre 1882 : lettre du sous-préfet au préfet : la sucrerie va recevoir une médaille d'or ; accusé de réception de la médaille, qui est remise au maire.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 E 47/138 (étude Logé, à Luçon). Actes des 27 septembre 1883 (adjudication non fructueuse) et 6 janvier 1884 (adjudication fructueuse), concernant la vente des propriétés de Mr Philippe Labbé, réparties en 15 lots. L'usine (sucrerie), bien que représentée sur les plans, ne fait pas partie des propriétés vendues ; en revanche, la maison et son jardin, la métairie de Saint-James, la moitié du Petit canal Labbé frères et l'usine à noirs et engrais de la Coupe en font partie.

Bibliographie

  • FERRE, Maurice. Luçon, son canal et son port. Les ambitions déçues du commerce luçonnais. Association culturelle du pays mareuillais, numéro hors-série, 1993.

    p. 80
  • HURON, Laurent. De quelques usines et du paysage. 303. Arts, Recherches et Créations, 2005, n° 85

    p. 50-61
  • WILLIAUME, Raymond. L'industrialisation à Luçon au XIXe siècle, le rôle du canal Labbé. 303. Arts, Recherches et Créations, 1998, n° 58

    p. 53-59

Documents figurés

  • Plan partiel du Canal Labbé. Dessin aquarellé, vers 1850. (Archives départementales de la Vendée ; Série S).

  • Plan du port, du canal de Luçon et du canal des Hollandais. Dessin aquarellé, par Dabin, architecte, le 2 juillet 1860. (Archives départementales de la Vendée ; 5 MM 180:29).

  • L'usine Labbé et ses abords ; Lithographie, après 1864. (Mairie de Luçon).

  • Plan du quartier du port. Dessin aquarellé, 27 septembre 1883. (Archives départementales de la Vendée ; 3 E 47:138).

  • L'usine, devenue sucrerie. Dessin au crayon, par L. Grimaud, 8 septembre 1884. (Collection particulière).

    Collection particulière
  • Plan du port, 12 janvier 1863. (Archives départementales de la Vendée ; 5 MM 180:29).

  • La sucrerie Poléma et Labbé et ses abords. Dessin aquarellé, 10 septembre 1882. (Archives départementales de la Vendée ; (Fi) 5 M 180:47).

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
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