• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Usine Georget, 25 boulevard du Maréchal-Juin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Collection particulière
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 25 boulevard du Maréchal-Juin
  • Cadastre IW 3
  • Précisions anciennement commune de Chantenay
  • Dénominations
    usine de peintures et vernis, usine d'encres
  • Appellations
    Georget Fils et Cie, Valspar et Coates

La maison Georget, dont les papiers à en-tête précisent la date de fondation en 1842, réalise en 1854 le transfert de sa fabrique de vernis située au village des Fontenelles, à Vertou, dans la commune de Chantenay, au lieu-dit Chantier Jollet (actuel boulevard de Chantenay). Des constructions nouvelles sont implantées vers 1858, 1887 et 1901, le long du canal de Chantenay, plus à l'ouest, sur le lieu-dit des Chantiers Crucy. Jean-Baptiste Georget cède, en 1877, ses droits dans le fonds de commerce et l'établissement industriel de fabrication de vernis, employant une trentaine de personnes, à son fils Charles Constant. Un magasin, des bureaux et une maison appartenant à son frère Charles sont cadastrés chemin de la Tannerie, et ce, jusqu'en 1920. Vers 1909, l'acquisition d'un enclos de 2 550 m2, route de Roche-Maurice (actuel boulevard du Maréchal-Juin), au lieu-dit Vallée de Chantenay, est suivie de constructions pour une fabrique d'astrolin (type de vernis, cf figure 11) en 1903, puis des bureaux et magasins et un kiosque, en 1911. En 1930, le site occupe 6 500 m2 de terrain. Au début des années 1960, Georget fusionne avec Ripolin (Ripolin-Georget SA), puis avec Freitag en 1970 pour, finalement, devenir Ripolin SA en 1980. Dans les années 1990, Georget devient Sun Chemical et une partie de l'activité est délocalisée sud-Loire. La partie restante est rachetée par Valspar et devient Valspar Coates, puis Valspar Corporation. Le groupe Valspar est présent en Amérique, en Europe, en Asie et dans le Pacifique. En 2012, le site de Chantenay emploie 90 personnes (46 en production, 17 aux services administratifs, 23 au service technique, 4 au service commercial) sur une surface de 2,87 hectares. Le site produit surtout des enduits incolores et pigmentés pour le marché des boîtes de conserve (couleur or pour les boîtes de conserves, alu pour les boîtes de sardines et blanc pour les légumes), mais aussi des encres pour les bouchons de bouteilles de boisson. Les employés travaillent en 2/8, voire en 3/8.

Jean-Baptiste Georget et le vernis de Chantenay :

Né en 1811 à Rouen, Jean-Baptiste Georget exerce l'activité du commerce de rouennerie (textile coton) en Bretagne, en Anjou, puis à Nantes. Il développe, à la demande d'industriels de la conserverie, dont Pierre-Joseph Colin, parent par alliance, et Jules-Joseph Carnaud, un vernis destiné aux boîtes de conserve. Ce vernis de protection et de décoration, résistant à l'ébullition en autoclave, est très rapidement connu sous le nom de "vernis de Chantenay" : il permet de substituer aux étiquettes papiers "l'illustration directe" sur fer-blanc. L'entreprise de Georget prospère rapidement. En 1913, la manufacture de vernis, couleurs et encres d'imprimerie Georget fils produit des vernis pour impression sur métaux (sa spécialité), des couleurs et encres d'imprimerie, des vernis lithographiques, des vernis pour tôles et fers-blancs, des vernis pour peintres en bâtiments, des vernis pour carrosserie, des vernis pour ébénisterie et menuiserie, des vernis de toutes sortes à l'alcool et à l'essence, ainsi que des siccatifs, des peintures laquées, des huiles essences. Elle possède des dépôts à Milan, Gênes, Turin, des usines en France, Espagne et Belgique et est réputée à travers le monde. Membre de la loge maçonnique Mars et Arts de Nantes, Jean-Baptiste Georget succède à Théodore Dubigeon comme maire de Chantenay, de 1870 à 1881.

Des bâtiments originels de l'usine de fabrication de Georget, implantés au sud de la route de Roche-Maurice ex nihilo vers 1910 dans une parcelle en profondeur donnant au sud sur les voies ferrées de la ligne Nantes-Saint-Nazaire, ne subsistent en 2012 que deux bâtiments : un bâtiment d'accueil, au nord sur le boulevard Maréchal Juin, et un entrepôt en structure métallique et remplissage de parpaings couvert de 3 sheds compris aujourd'hui dans des bâtiments plus récents, au sud du site. À partir des années 1930, l'extension sur les parcelles adjacentes à l'est et à l'ouest du site en quadruple la surface. La construction de nouveaux bâtiments de production et d'administration comprend notamment : - un bâtiment de fabrication pour les encres aux lignes fonctionnalistes, construit en structure de béton banché en remplissage de parpaings, avec une structure de plancher formant caissons, - un bâtiment intégrant un laboratoire et un magasin général de grande surface, à étage à galerie périphérique, couverts de 4 sheds, - un bâtiment formant pavillon d'entrée du site au nord, réalisé en béton, en partie habillé de maçonnerie de pierre, couvert en tuile, - diverses extensions des bâtiments originels au sud. L'élargissement du boulevard du Maréchal Juin dans les années 1960 (de 9 à 28 mètres de large environ) occasionne la démolition d'un bâtiment à l'alignement et le calage du tracé du boulevard sur les bâtiments d'entrée de Georget. À la fin du XXe siècle, la modernisation de l'ensemble du site conduit à la destruction de nombreux bâtiments et cheminées datant des années 1910-1930, se trouvant alors au centre du site. Ces opérations dégagent des aires de rétention et de stockage, la réorganisation des déplacements à l'intérieur du site s'en trouve facilitée. Valspar travaille avec Crown (usine contigüe à l´est), comme Georget avec Carnaud à la fin du XIXe siècle, en distribuant directement du vernis à son voisin via un système de distribution partagé.

  • Murs
    • béton
    • moellon
    • parpaing de béton
  • Toits
    tuile mécanique, tôle ondulée, béton en couverture, ardoise, verre en couverture, béton en couverture, tôle nervurée, tôle ondulée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • shed
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • Autorisation commodo-incommodo de la préfecture de Nantes de 1854. (Archives municipales de Nantes, 2Z5I8).

Bibliographie

  • Entretien avec Sandrine Cointre, directrice de site Valspar Nantes, 2012.

  • gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LK7-13782 (B)

  • ROCHCONGAR, Yves, MACHELON, Jean-Pierre. Capitaines d'industrie à Nantes au XIXème siècle, Préf. MeMo ; E+PI, 2003.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012