Dossier d’œuvre architecture IA44004553 | Réalisé par
Lelièvre Françoise
Lelièvre Françoise

Chercheur, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.

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  • inventaire topographique
Usine dite usine Kuhlmann, rue Ferreol-Prezlin, Paimbœuf
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Paimbœuf (commune)
  • Commune Paimbœuf
  • Adresse rue Ferreol-Prezlin
  • Cadastre 1810 321 à 341; 1999 A 3ème feuille 677 à 686 ; 1351 à 1356  ; 1934 à 1944  ; 2119 à 2126
  • Dénominations
    usine
  • Précision dénomination
    de produits explosifs, d' acide sulfurique, d'engrais
  • Appellations
    dite usine Kuhlmann
  • Destinations
    détruite

En 1895, le ministre de la guerre Alexandre Millerand charge René Moritz pour le service des Poudres de créer de nouvelles usines de produits chimiques destinées à la fabrication d'explosifs. Le site de Paimbœuf accueille en 1915 une unité de production de dinitrophénol dans les locaux d'une raffinerie de sucre désaffectée implantée en 1881 entre la voie de chemin de fer et le coeur de l'actuel lotissement du Bois Gautier ; le chlore, l'acide sulfurique, l'acide nitrique sont produits sur un terrain bordant la Loire en amont de la ville. Edmond Libert, ingénieur des Arts et Manufactures, ancien directeur des usines de constructions métalliques Baudon à Lille-Ronchin, est chargé de la construction des bâtiments pour lesquels il fait venir un millier de tonnes d'acier d'Angleterre. Il commence par la construction d'un atelier de fabrication de charpentes métalliques qui devient en 1916 la société des Ateliers de Constructions de Paimbœuf (ACP). L'Etat achète la même année l'unité de production d'acide sulfurique qui devient une annexe de la Proudrerie nationale du Ripault. En 1919, la production cesse. Les terrains sont vendus par la direction des Poudres aux établissements Kuhlmann (17 ha) qui, à partir du site de production d'acide sulfurique loué à l'Etat lance en 1920 un atelier de superphosphate dont la production s'arrête vers 1934. En 1939 la société Kuhlmann est chargée par le service des Poudres de la modernisation de l'unité de production d'acide sulfurique. Le procédé, dit par contact, remplace celui de la chambre à plomb précédemment utilisé. Un premier atelier est mis en service après la guerre, enrichi d'un second en 1963. En 1937, une unité de production de plomb tétra éthyle (PTE) ouvre sous le contrôle d'une société franco-américaine constituée à cette occasion, la Société Technique de l'Amélioration des Carburants (la STAC). L'usine financée à égalité par les sociétés Kuhlmann et l'Ethyl Export Corporation est une première en Europe. Le processus de fabrication nécessite la construction de quatre bâtiments principaux voués, le premier à la fabrication de l'alliage plomb-sodium, le second à la production de PTE, le troisième à la fabrication du mélange nécessaire à l'utilisation du PTE et le quatrième, destiné à la récupération du plomb, les boues de plomb étant séchées et stockées sous la forme de lingot (dit saumon de plomb. 45 à 50kg). Les bâtiments construits en béton armé ou en charpente métallique sont achevés en 1940, dont le bâtiment administratif subsistant encore actuellement. Les entreprises Fives-lille et Halberg fournissent les autoclaves ; les établissements Levivier de Valenciennes et Brissoneau les alambics, les trémies et les réservoirs de chlorure d'éthyle. L'usine est alors cédée au Service des Essences de l'Armée. Freinée par la guerre, la production de plomb tétra éthyle reprend en 1946, la STAC prenant alors le nom de Société des Produits Chimiques Ethyl-Kuhlmann. Elle est bientôt complétée par une unité de production de plomb tétra méthyle en 1962. Dans le même temps, est mise en route en 1940 à l'est de l'étier, la construction d'un atelier de production d'ammoniac à partir du gaz à l'eau. Au sud-ouest du site, ouvre en 1958 un atelier de production d'acide sulfamique suivi cinq années plus tard d'un atelier de fabrication d'engrais (sulfate d'ammoniaque, urée). Un stockage de soufre alimente un nouveau procédé de fabrication d'acide sulfurique. En 1966, l'usine devient la propriété d'Ugine-Kuhlmann (fusion avec la Société des Produits Azotés et Ugine) ; son exploitation a été confiée au groupe de la Société des Usines Chimiques Ugine-Kuhlmann. A partir de 1963, la Société de Produits Chimiques Ethyl-Kuhlmann devient la Société de Produits Chimiques Octel-Kuhlmann (filiale d'Octel Company, d'Atochem et de Rhône Poulenc), cette dernière ayant racheté le terrain et l'usine de plomb tétra éthyle au Service des Essences de l'Armée. Elle devient actionnaire et gestionnaire du site, exploite les ateliers plomb pour son compte et les ateliers acide sulfurique, altofane (1976), détartrants et alcali pour le compte d'Atochem. En 1978, les ateliers de production d'ammoniac et d'urée sont détruits ; suit en 1988, l'arrêt de la production d'acide sulfamique et de sulfate d'ammoniaque puis l'arrêt de la production d'acide sulfurique en juillet 1991. Malgré d'importants travaux pour automatiser le processus de fabrication du plomb tétra éthyle, la production, qui couvrait alors 78% des besoins français, est arrêtée en 1993 à la suite d'une mesure émanant de la communauté européenne interdisant, pour des raisons de pollution, l'ajout de plomb à l'essence. En 1998 l'usine ferme ses portes. Deux sociétés occupent actuellement les seuls locaux subsistants : l'une, le bâtiment de l'administration, la seconde, le bâtiment de la salle de contrôle principal.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle

En 2009, la société Octel devenue Innospec France SA est propriétaire avec la société Rétia (filiale de Total) des terrains sur lesquels subsistent, si l'on se réfère au plan général d'implantation du site mis à jour en 1989, la maison du gardien, le bâtiment administratif et le laboratoire derrière lequel se trouvent le bâtiment de la sécurité. Restent également la salle de contrôle principal, le bâtiment abritant le poste incendie et le local compression air et les deux logements d'ingénieurs situés de part et d'autre de la voie d'accès à l'usine.

  • Murs
    • ciment
    • béton
    • métal
    • pierre
    • brique
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives de la société Octel-France-usine de Paimbœuf.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : 210 J 1 à 210 J 2049
  • Champ-de-Mars. 1919 : Cession par la commune à la Société des produits chimiques

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : 7 O 33
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Lelièvre Françoise
Lelièvre Françoise

Chercheur, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.

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