Dossier d’œuvre architecture IA85002067 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Tuilerie, briqueterie ; route de La Rochelle
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune L'Île-d'Elle
  • Lieu-dit
  • Adresse route de La Rochelle
  • Cadastre 1834 D 822  ; 2017 AD 250

Cette ancienne tuilerie était l'un des établissements industriels les plus importants de la commune de L'Île-d'Elle, parmi ceux, nombreux, qu'elle comptait encore à la fin du 20e siècle. En 1837, le conseil municipal passe un marché avec Joseph Goudy, entrepreneur à la tuilerie et chef tuilier, pour la fourniture de tuiles nécessaires à couvrir les murs du cimetière (alors au pied de l'église). Le recensement de 1846 mentionne, au lieu-dit la Tuilerie, le même Joseph Goudy, tuilier et chef de l'usine, avec un chef d'atelier et quatre ouvriers. Le recensement de 1851 fait état de la "grande rue du village du quartier des tuileries", soit l'actuelle route de La Rochelle. Y vivent Joseph Goudy et Pierre Maussimeau, maîtres tuiliers, le second originaire de Libourne, avec chacun quatre ouvriers. En 1856, Joseph Goudy est toujours tuilier dans le quartier de Bellevue, avec trois ouvriers et trois apprentis. Il n'est ensuite plus répertorié.

Les recensements de 1861 et 1866 mentionnent en effet désormais deux tuiliers et leurs familles : Guillaume Fabarez (1826-1913), originaire des Hautes-Pyrénées, et Pierre ou Léger Célérier, avec de deux à trois ouvriers. En 1862 et 1864, Guillaume Fabarez paie un droit à la commune pour extraire la terre nécessaire à la fabrication de ses tuiles. Le 31 décembre 1865, Pierre Célérier demande l'autorisation de construire un four à chaux et à tuiles à 40 mètres de la route départementale. Au recensement de 1872, Guillaume Fabarez est désormais tuilier avec Philippe Berton et un ouvrier (Célérier a, entre temps, créé sa propre tuilerie, à l'Audairie, actuellement 13 rue du Stade). Veuf, Fabarez se remarie en 1881 avec Marie Bonneau, épicière, elle-même veuve d'André Rousseau, aubergiste. Le recensement de 1891 les mentionne, avec André Rousseau fils (1875-1958), issu du premier mariage de Marie Bonneau.

Celui-ci, d'abord "commis aux écritures" pour Fabarez, reprend la tuilerie et, en 1934-1935, selon le cadastre, il la fait agrandir. La tuilerie prend alors sans doute pour l'essentiel son aspect actuel. Equipée de machines pour le malaxage et le façonnage mécaniques, elle devient la première de la région. Entre 1925 et 1948, près de 5700 tonnes de tuiles issues de la tuilerie Rousseau sont expédiées via le port de Marans, dont 984 pour la seule année 1932. L'entreprise se spécialise aussi dans la production de briques. D'abord extraite sur le coteau de L'Île-d'Elle, la terre l'est ensuite dans un terrain acheté à Marans, au lieu-dit les Ecluzeaux (aujourd'hui carrière communale, le long de la route D 938 ter). Patron tuilier, André Rousseau est maire de L'Île-d'Elle de 1919 à 1944, ce qui parachève son ascension économique et sociale. Quant à sa seconde épouse, Marthe Charpentier, elle développe un élevage de poules de Marans, appelé "élevage des Tuileries". André Rousseau meurt en 1958. Devenue Société céramique de la Sèvre dès avant 1956, l'entreprise fermera en 1973.

L'ancienne tuilerie est établie le long de la route de La Rochelle, entre celle-ci au sud et la voie ferrée au nord. Désaffectée, elle comprend de vastes corps de bâtiments en brique, avec toits à longs pans sur charpente métallique. Un seul, au nord-ouest, possède un toit à shed. Le corps de bâtiment sud, au plus près de la route, est équipé d"un quai de chargement à deux rampes.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • shed
  • État de conservation
    désaffecté, menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée. 5 M 170. 1838-1928 : hygiène et santé publique, établissements classés, commune de L'Île-d'Elle.

  • Archives départementales de la Vendée. 6 M 181 et 182. 1836-1911 : recensements de la population de L'Île-d'Elle (en ligne sur le site internet des Archives départementales de la Vendée).

  • Archives départementales de la Vendée. 1 O 365. 1816-1932 : édifices et services publics de L'Île-d'Elle, chemins de fer (1904-1926), moto-pompe incendie (1931), réseau distribution électrique (1932), canaux et routes d'eau (1844-1924), inondation dans les marais de la Sèvre (1910), gestion occulte du maire (1816-1817), pétition de propriétaires concernant des terrains appartenant à l'État près de l'écluse du Gouffre (1913-1914).

  • Archives départementales de la Vendée. 3 P 1222 à 1228, 3559. État de section et matrices des propriétés du cadastre de L'Ile-d'Ellle, 1835-1958.

  • Archives municipales de L'Île-d'Elle. Dossier "Vie économique".

  • Informations, documentation et notes de dépouillements d'archives fournies par M. René Durand (1924-2018), Marans.

  • Informations, documentation et notes de dépouillements d'archives transmises par M. Daniel Goguet (L'Île-d'Elle).

Documents figurés

  • Plan cadastral de L'Île-d'Elle, 1834. (Archives départementales de la Vendée, 3 P 111).

Annexes

  • Préparation et mise en oeuvre des tuiles de L'Île-d'Elle, souvenirs de René Durand (1925-2018), de Marans (Archives privées).
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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