Dossier d’aire d’étude IA72001363 | Réalisé par
Aquilon Stéphanie (Contributeur)
Aquilon Stéphanie

Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir

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  • inventaire topographique
Présentation de la commune de La Chapelle-Gaugain
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Vallée du Loir, Chartre-sur-le-Loir (La)
  • Adresse
    • Commune : La Chapelle-Gaugain

La paroisse de La Chapelle-Gaugain est située dans ce qui était sous l'Ancien Régime le pays du Bas-Vendômois, dans le comté de Vendôme, généralité d'Orléans. Elle dépendait du bailliage de Vendôme et relevait du diocèse du Mans, de l'archidiaconé de Château-du-Loir, du doyenné de Trôo avant 1640 puis de celui de La Chartre.

Salch a trouvé mention du feodum de la Rougeolière (seigneurie rurale) en 1233. La Rougeolière est un écart assez ancien.

L'église paroissiale Saint-Blaise date du XIIe siècle. La "terre, fief et seigneurie" de La Chapelle-Gaugain est attestée au moins à partir de 1378, le château est reconstruit à partir de la fin du XVe siècle par la famille de Ronsard. La seigneurie est élevée au rang de vicomté sous le nom de La Chapelle-Xaintrailles, en faveur de Jean de Rosselin de Xaintrailles, sieur de Rotton, par lettres patentes de février 1635, enregistrées le 24 mai 1641. Cependant l'appellation Xaintrailles disparaît au XIXe siècle.

Un collège [école d'Ancien Régime] a été fondé le 1er juin 1649 par Jacques Groisil, curé. Aucune trace n'a été retrouvée. Il s'agissait peut-être d'une simple salle dans une maison.

En 1776, le curé note sur le registre des Baptêmes, Mariages et Sépultures que « le froid a été extraordinaire cette année, le 26 janvier jusqu'au 3 février, et a fait périr plusieurs personnes ».

La chapelle Sainte-Catherine (non localisée, mais qui était peut-être un autel dans l'église paroissiale), fondée en juillet 1507 (?), était associée au lieu de la Rotelière, un écart, et formait un bénéfice avec 2 messes par an. Le bordage de la Chapelle [chapelle de Sainte-Catherine et Notre-Dame] est vendu le 12 mai 1791 comme bien national.

Indiqué sur la carte de Cassini au XVIIIe siècle, le lieu-dit Rue de Judée (à moins d'une erreur ?), à proximité du moulin de Bouclé, n'est pas mentionné sur le cadastre napoléonien.

Fiefs relevés : fief, terre et seigneurie de La Chapelle-Gaugain, relève de la baronnie de Bouloire ou de la châtellenie de Maisoncelles (?) ; le Tertre, qui appartient aux Pères bénédictins de Saint-Calais ; les Trois Seigneurs qui dépend de la baronnie de la Flotte à Lavenay [1/3 abbaye de St-Calais, 2/3 la Flotte, à l'abbé le tout par indivis OU selon Hallopeau : 1/3 seigneurie de Maisoncelles 1/3 la Flotte 1/3 abbaye Saint-Calais]. Droit de moyenne et basse justice. Tenu de Bouloire à cause de la seigneurie de Maisoncelles ; Launay fief et seigneurie ; fiefs et seigneuries de la Guitière et de la Rothelière, achetés par Claude de Ronsart le 3 décembre 1544 ; la Foucheraie, le Ruau, les Epinettes ; trois fiefs relevant de la châtellenie de Maisoncelles

Chartrier de Courtanvaux : fief des Epinettes, de la Chapelle Saintrailles, de la Guittière [devoirs féodaux dus par la marquise de Courtanvaux, réclamation de François de Saintrailles, 1700 1701].

La Chapelle-Gaugain comptait 138 feux (474 habitants) en 1762, 602 habitants en 1791, 700 en 1806, 962 habitants en 1812, le même nombre en 1821, 725 en 1831, 754 en 1841, 681 en 1851, puis oscille entre 500 et 600 habitants : 599 en 1861, 550 en 1872, 592 en 1881, 630 en 1891, 612 en 1901, 560 en 1911, 524 en 1921, 532 en 1931, 524 en 1946, 460 en 1968, 391 en 1975…

Les habitants vivaient de la terre (polyculture de céréales, un peu de vigne), avec quelques bestiaux, et dans le bourg les artisans travaillaient le fer, la pierre, le bois.

En 1813-1814, le cadastre napoléonien indique que 3 moulins à blé tournaient sur la rivière du Tusson, sur un bief de dérivation : le moulin de Riverel, le moulin de Bouclé ou Bougler (propriété du château de Courtanvaux à Bessé-sur-Braye), le Grand Moulin (initialement propriété de Launay puis du château de La Chapelle-Gaugain car il est mentionné sur la vente de 1834, déclaré transformé en bâtiment rural en 1901). Un quatrième moulin, sur une parcelle dite du Petit Moulin, avait déjà disparu.

Toujours sur le cadastre napoléonien, on compte environ 17 fermes isolées et 23 écarts (hameaux noyautés ou éclatés comptant au moins deux fermes), implantés en cul-de-sac, de part et d'autre de la route qui est un chemin à l'époque, ou le long de la route.

On relève en micro-toponymie les mentions de gué aux Bretons sur le chemin de la Chaintronnière ; de gué de la Roche, de pré de l'Arche (près du Grand Moulin). Il y avait un pont de bois sur le Tusson.

La commune était parcourue par de nombreux chemins :

chemin de Vancé à la Pigallière qui la borde au nord,

chemin de la Pigallière à Saint-Calais qui la borde au nord,

chemin de Saint-Calais à La Chapelle-Gaugain qui la borde à l'est,

chemin de la Derazerie à Saint-Calais et à la Pigallière,

chemin de Montumier qui la borde à l'est,

chemin de Vancé à La Chapelle-Gaugain,

chemin de Ruillé à La Chapelle-Gaugain,

chemin de La Chapelle-Gaugain à Bessé et Saint-Calais,

chemin de Lavenay,

chemin de la Chintronnière,

chemin de Vancé aux Ponts de Braye,

chemin de la Berthelière à la Rottelière,

vieux chemin,

chemin de la croix de la Chevrelle à Montumier,

chemin de Cogners à Lavenay,

chemin du gué de la Roche à Saint-Calais,

chemin du Parc La Mare à Montumier.

Les carrefours en campagne étaient : carrefour des Quatre Vents,

carrefour de la croix de la Durandière,

carrefour de la croix de la Chevrelle,

carrefour du Cormier.

On note aussi avec intérêt les appellations de la Croix Nivault, le Minerai, la Perrie, les Vieux Fours (cadastre napoléonien parcelles D 115 à 123), les Fosses (D 124 à 129).

Co-propriétaire du château de La Chapelle-Gaugain, le médecin Auguste Savardan (qui était fouriériste) écrit notamment dans un rapport au comice agricole de La Chartre, publié dans le Bulletin de la société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe en 1848 :

« La situation des habitations rurales, leur construction et leurs distributions (…) sont marquées au coin de l'imprévoyance et de l'ignorance la plus complète. Dans ce pays où règnent, pendant presque toute l'année le vent d'ouest et les plus trop fréquentes qu'il amène, rarement les maisons tournent le dos à cette cause puissante de détérioration et de maladies ; et quand, par hasard, la face d'une habitation regarde le soleil levant, c'est que la disposition du terrain ou toute autre raison, étrangère à l'idée de salubrité, en a été la cause.

(…) Partout les cheminées, sans proportions avec leurs usages et avec le pauvre feu qu'on y fait, sont d'immenses tuyaux servant toujours de passage au vent et à la pluie et fort rarement à la fumée. Celle-ci, répandue dans les maisons, oblige à tenir, constamment ouvertes, des portes pourtant toujours mal jointes, mais qui dans la plupart des lieux, sont le seul passage laissé à la lumière, que l'impôt des fenêtres fait en général proscrire des constructions rurales. Ce qui pourrait remédier au froid de ces habitations, ce serait les étables, qui souvent y sont contiguës (…). »

La commune compte alors 754 habitants. Il y a de 40 hameaux. 210 maisons, dont 158 ont des étables à vaches, 16 des étables à moutons, 70 des écuries et desgranges.

En 1957, le rapport sur la paroisse de La Chapelle-Gaugain, par le Révérend Père François-Xavier, capucin, aumônier des Sœurs franciscaines Servantes de Marie, chargé de la paroisse, établit pour la commune : 36 hameaux dont 2 sont inhabités, 6 qui ont plus de 6 foyers, 1 de 5 foyers, 3 de 4 foyers, 5 de 3 foyers, 10 de 2 foyers, 9 de 1 foyer. La commune compte 487 habitants, dont environ 403-410 sans la maison de retraite. Il y a 54 exploitants agricoles.

Dates portées : 1887 (3, rue de la Grille verte), 1894 (6, rue de Xaintrailles)

Architectes repérés : Travaillard Ferdinand (école, 1875), Fouquet Jacques (couvent, 1957).

La commune se situe en vallée du Loir, dans le sud de la Sarthe, en région Pays de la Loire. Elle a fusionné avec les communes de Lavenay, Poncé-sur-le-Loir, Ruillé-sur-Loir, pour former la commune nouvelle de Loir-en-Vallée au 1er janvier 2017, membre de la communauté de communes de Loir-Lucé-Bercé.

La Chapelle-Gaugain se trouve à 50 km au sud-est du Mans, 15 km de La Chartre-sur-le-Loir, 37 km de Vendôme (Loir-et-Cher). Petite commune rurale, elle compte 1 066 hectares, traversés par le Tusson, affluent de la Braye (affluent du Loir). Dans le village, l'Ehpad issu de la maison de retraite fondée par les Soeurs franciscaines Servantes de Marie installées à la fin du XIXe siècle à La Chapelle-Gaugain est très important. Des chambres d'hôtes sont établies dans les bâtiments historiques de l'ancien couvent. Au-delà, dans la campagne, l'habitat se répartit en fermes isolées ou hameaux de fermes (écarts de quelques unités d'habitation) - les fermes devenant des résidences principales ou secondaires pour la plupart.

La population en 2011 s'élevait à 327 habitants (INSEE).

Nombre de logements : 186 (INSEE, 2011).

Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives nationales ; X/1a/8654, folio 237 v. Paris, février 1635 : Lettres patentes de Louis XIII érigeant la seigneurie de La Chapelle-Gaugain en châtellenie et vicomté, en faveur de Jean de Rottelin de Saintrailles. - Enregistrées au Parlement de Paris le 24 mai 1641.

    folio 237 v
  • AD Loir-et-Cher ; E 122. 1321-1752, inventaire des titres et papiers du fief Mouton relevant de Saint-Calais.

    fiefs Mouton, la Durandière, la Martinière
  • Archives départementales de la Sarthe ; E 124. 1339-1689, inventaire des titres et papiers du fief des Trois-Seigneurs relevant de Maisoncelles, du fief de Girardet (ou Crueil) à Sougé relevant de Chalumeau (?), du fief de Thury relevant de Poncé.

    fiefs de l'Orazière et de la Vaulonnière relevant de Thury, mention des Chaudières à Poncé
  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 64/14. État des sections du cadastre de La Chapelle-Gaugain, 1813.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 64/15 et 16. Registres présentant les augmentations et les diminutions survenues dans les contenances et les revenus portés sur les matrices cadastrales, 1827-1882 et 1882-1911.

  • Archives départementales de la Sarthe ; G 1124. Chambre ecclésiastique : Pouillé du diocèse, fondations de chapelles... copie du XIXe siècle.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 13 F 305. Fonds Louis calendini. Dossier par commune : La Chapelle-Gaugain.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 486. Fonds Paul Cordonnier. Dossiers communaux : Beaumont-sur-Dême, La Chapelle-Gaugain, Chahaignes.

Bibliographie

  • Fonds Charles GIRAULT. Biens nationaux : notices de ventes des biens de 1ère et 2e origine, classées par districts. Volume 1 : district de Château-du-Loir... Vol. 3 : districts de Mamers, Sablé, Saint-Calais, Sillé-le-Guillaume. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 J 77 (2 Mi 93 et 95).

  • BERTIN, Serge (dir.). Le territoire partagé. Guide des cimetières de la Sarthe. Le Mans : éd. Cénomane, 2009.

  • CAUVIN, Thomas. Essai sur la statistique du département de la Sarthe. Le Mans : Monnoyer, 1834.

  • CAUVIN, Théodore. Géographie ancienne du diocèse du Mans. Le Mans : Gallienne, 1845.

  • CHARTIER, Janine, LOUVEAU, Annie. Lavoirs en Sarthe. Mulsanne : ITF Imprimeurs, 2015.

  • HALLOPEAU, Louis-Alfred. Le Bas-Vendômois de Montoire à La Chartre-sur-le-Loir, Excursions sur les rives du Loir et de la Braye au pays du poète Ronsard. La Chartre-sur-le-Loir : impr. et libr. J. Moire, 1906.

  • JAGUELIN, Thierry. Traces féodales dans le paysage de la Vallée du Loir sud Sarthe, 2 vol., 2014.

    vol. 1, p. 192-197
  • LE PAIGE, André-René (chanoine). Dictionnaire topographique, historique, généalogique et bibliographique de la province et du diocèse du Maine. Le Mans : Toutain ; Paris : Saugrain, 1777, 2 tomes. Réimpr. Mayenne : imprimerie de l'Ouest, A. Nézan, 1894.

  • PASTY DE LA HYLAIS, Emmanuel-Jacques. Le Bas-Vendômois historique et monumental, par l'auteur de l'inventaire des Trois-Ordres de l'ancienne châtellenie de Saint-Calais. Saint-Calais : Th. Peltier, 1878.

  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, suivi d'une biographie et d'une bibliographie. 6 tomes. Le Mans : Monnoyer ; Paris : Bachelier, 1829-1842.

    tome 1, pp. 313-316
  • PLESSIX, René. Paroisses et communes de France. Dictionnaire d'histoire administrative et démographique. Sarthe. Sous la direction de J.-P. Baret. Paris, éditions du CNRS, 1983.

  • VALLÉE, Eugène. Dictionnaire topographique du département de la Sarthe, comprenant les noms de lieux anciens et modernes, revu et publié par R. LATOUCHE. Paris, Imprimerie nationale, 1952.

Documents figurés

  • CASSINI DE THURY, César-François (de). Carte générale de la France. Flle 76e, gravée par N. Chalmandrier en 1765, [établie sous la dir. de C.F. de Cassini...]. Gallica. (Bibliothèque nationale de France).

    feuille 64 (levée 1760-1761)
  • Archives départementales de la Sarthe ; PC/064/001 à 007. Plan cadastral de La Chapelle-Gaugain, 1814.

  • Cours du Loir entre Vendôme et La Chartre, plan, ns, nd, [fin XVIIe ou début XVIIIe s. ?]. Échelle de 2 lieues, chacune de 2500 toises. (Gallica/Bibliothèque nationale de France, Paris).

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013, 2014
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays Vallée du Loir
Aquilon Stéphanie
Aquilon Stéphanie

Chargée de mission Inventaire du Patrimoine PETR Pays Vallée du Loir

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