Dossier d’œuvre architecture IA72058819 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Presbytère, actuellement maison, 16 avenue de Bretagne
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - La Ferté-Bernard
  • Commune Sceaux-sur-Huisne
  • Adresse 16 avenue de Bretagne
  • Cadastre 1831 A2 358  ; 2018 AB 534
  • Dénominations
    presbytère
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, dépendance

Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Vincent du Mans cite déjà au milieu du XIe siècle un presbytère à Sceaux, alors cédé par le seigneur Hubert Le Clerc à l'abbaye de Tuffé. Sa localisation est toutefois inconnue. S'il n'en est plus question jusqu'à la fin du Moyen Age faute de documents, en revanche plusieurs curés de Sceaux sont cités dès le XIIe siècle.

Il est probable que la maison actuelle remonte au XVIe siècle, comme l'indiquent la forte pente du toit, les quelques ouvertures chanfreinées parfois murées et la fenêtre à larmier en accolade et culots sculptés visible sur la façade arrière. Surtout, l'inscription sur un linteau de fenêtre remployé dans la maçonnerie "M M LIGOT P(RETRE) CURE DE S(CEAUX) 1594" fait peut-être référence à la construction ou tout au moins au remaniement du bâtiment et au commanditaire des travaux. Marin Ligot fut curé de Sceaux de 1584 à 1618. La position d'une des cheminées et la présence d'une ancienne chaîne d'angle dans la maçonnerie indiquent que la maison fut agrandie à une période indéterminée.

Le presbytère est saisi comme bien national à la Révolution. Les domaines de la cure sont aliénés dès 1790, tandis que le presbytère est vendu le 5 août 1797 à un certain René Haudebourg (également acquéreur des dépendances de l'ancienne Cour seigneuriale). Le procès-verbal d'estimation indique : "la maison cy-devant presbitairale [...] composée d'un corps de bâtiment de 47 pieds de longueur, sur 23 pieds de largeur, distribué dans la partie basse d'une cuisine avec four au derrière [...], un petit escalier sous lequel se trouve une petite laitterie et un petit cellier, une salle [...], plancher sur toute la longueur de ladite maison formant grenier pour la majeure partie et le surplus distribué d'une petite chambre à feu et une petite chambre froide, ledit corps de bâtiment construit à mur et couvert en bardeau à trois chevrons sous latte". Une cour, des jardins, un toit à porcs et une grange située le long de la route, en partie en pan de bois et également couverte en bardeaux, complétaient l'ensemble.

Peu après, le presbytère échoit à un certain Vallée. Autorisé par un décret de 1810, le conseil municipal décide de le racheter pour le réaffecter au logement du curé. En 1811, il obtient du propriétaire la vente du presbytère sous seing privé. Toutefois, le paiement de la totalité du prix se fait attendre et le sieur Vallée refuse de concéder un acte de vente devant notaire. Un long contentieux s'engage entre les deux parties. En 1823, une ordonnance royale permet à la commune à s'imposer pour compléter le prix de la vente. En 1831, le conseil municipal est autorisé à traduire en justice le sieur Vallée : celui-ci est contraint à la vente par un jugement du tribunal civil de Mamers du 4 décembre 1832.

L'acquisition est suivie d'une importante campagne de travaux de réparations, dont témoigne une seconde inscription sur la façade, "MR BERGER CURE DE SCEAUX 1836". Celle-ci inclut sans doute le percement de la plupart des ouvertures actuelles (certaines ont été remaniées à la fin du XXe siècle ou au début du XIXe siècle). L'emprise de la maison reste inchangée comme l'indique le plan cadastral napoléonien de 1831. Un hangar est construit avant 1834, un mur de clôture est aménagé autour du jardin, alors beaucoup plus vaste qu'aujourd'hui, en 1843. Il est également fait état de la construction d'un bassin en 1866.

Dans la 2e moitié du XIXe siècle, et malgré plusieurs réfections, l'état du presbytère devient alarmant : ses murs menacent ruine, le curé change plusieurs fois de chambre et abandonne sans doute les combles, et il est même dit que le plancher s'est effondré sous les pieds de la servante qui est tombée dans la cave. En 1878, il est envisagé par la municipalité d'acheter, pour servir de nouveau presbytère, une belle maison bourgeoise de construction récente, située route de Saint-Maixent (actuellement rue de l'École). Le projet est presque abouti lorsque celui-ci est remis en cause, selon les écrits de l'époque suite à "l'attitude regrettable à tous égards" du curé Briant lors de la célébration du 14 juillet 1880. Terriblement froissé par le prêtre, le conseil municipal décide de reporter l'acquisition au remplacement du curé, et le projet est finalement complètement abandonné.

On se contente donc d'une restauration à l'économie de la couverture de la vieille maison, réalisée en 1880-1881. Un plan de l'époque figure une lucarne au-dessus de la porte principale, ainsi qu'un fournil à l'arrière, aujourd'hui disparus. En 1902, le presbytère est décrit comme comprenant "un rez-de-chaussée, deux mansardes et un grenier ; une cave à deux compartiments et un caveau ; deux portes, six fenêtres, une porte de cave, la porte principale est celle de la salle à manger ; au milieu du bâtiment, la salle à manger, à gauche de cette salle la chambre du curé, au fond un corridor, au bout du corridor une chambre, à l'autre extrémité la cuisine, à droite de celle-ci une petite salle servant de bureau, dans le corridor un escalier bois conduisant aux mansardes et au grenier, une des mansardes sert de chambre de domestique".

A la suite de la séparation de l’Église et de l’État, le bâtiment perd sa fonction de presbytère. Il est loué à des particuliers pour servir de maison, par exemple à un hongreur en 1922. Deux portions du jardin sont vendues en 1924 et 1925 pour permettre la construction de nouvelles maisons. Le presbytère est finalement vendu à son tour par la commune en 1934, à la famille Bouvet. Un maréchal puis un garage automobile occupent ensuite les lieux. Quelques ouvertures sont percées ou remaniées dans la 2e moitié du XXe siècle. C'est aujourd'hui une simple maison.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle, 2e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1594, porte la date
    • 1836, porte la date

Orienté au sud-ouest, l'ancien presbytère, de plan rectangulaire, est construit en rez-de-chaussée, en partie sur une cave. La haute toiture pentue est couverte de tuile creuse. La façade principale, simplement ornée d'une corniche de briques, présente trois ouvertures avec porte au centre, ainsi que la trace d'une petite fenêtre murée. Un linteau de baie chanfreiné remployé présente une inscription, un cœur, une croix et un entrelacs gravés. Une autre inscription est visible sur une autre pierre dans la maçonnerie. La façade arrière a conservé une fenêtre pourvue d'un appui mouluré et ornée d'un larmier en accolade sur culots sculptés de motifs végétaux. En-dessous, la porte d'accès à la cave est chanfreinée. Les traces d'une petite fenêtre en arc déprimé et d'un chaînage dans la maçonnerie sont également visibles.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : en charpente
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement géométrique, croix, entrelacs, coeur
    • ornement végétal
  • Précision représentations

    Linteau orné d'un entrelacs, d'une croix et d'un cœur.

    Baie à larmier en accolade reposant sur des culots sculptés de motifs végétaux.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; E-Dépôt. 1833-1926 : registres des délibérations du conseil municipal de Sceaux-sur-Huisne.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 340/7. 1811-1934 : presbytère de Sceaux-sur-Huisne.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Q 145. 1797, 29 juillet et 5 août : estimation et vente du presbytère de Sceaux-sur-Huisne comme bien national.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Q 388. 1790, 21 décembre : procès-verbal de mise en vente du prieuré et du domaine de la cure de Sceaux-sur-Huisne.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 V 1. 1846 : renseignements statistiques sur les églises et presbytères de la Sarthe.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 V 2. 1807-1811 : subventions ou secours accordés par le Gouvernement (ou d'autres administrations) pour les acquisitions, constructions et réparations des presbytères et églises de la Sarthe.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 Z 389 et 390. 1813-1939 : sous-préfecture de Mamers, commune de Sceaux-sur-Huisne.

  • Archives diocésaines du Mans ; boîte 1389. Papiers concernant la paroisse de Sceaux-sur-Huisne.

Documents figurés

  • 1880 : plans dressés pour le projet d'échange du presbytère de Sceaux-sur-Huisne avec la maison Loriot. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 340/7).

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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