Dossier d’œuvre architecture IA44004426 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique
Porte de ville dite porte Vannetaise
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guérande - Guérande
  • Commune Guérande
  • Adresse Ville intra-muros

La porte Vannetaise est généralement considérée comme le plus ancien vestige de l'enceinte urbaine bâtie en 1343 par Jean de Montfort. Aucun document ne vient cependant étayer cette hypothèse. On ne trouve pas de mention de cette porte qui est condamnée à l'époque moderne. C'est en 1778 que le conseil municipal de Guérande décide de la réouverture de « la porte Vannetaise qui est bouchée depuis très longtemps. L'année suivante, le chevalier de Sécillon est autorisé à la faire ouvrir et à établir « une chaussée de 10 pieds en dehors de la dite porte et en même largeur en son niveau, et un touque d'un pied de large sur la hauteur qui paraîtra le demander ». En dédommagement, la communauté lui fait don des matériaux provenant de la démolition des deux voûtes basses qui reliaient les tours du côté de la rue Vannetaise.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 4e quart 15e siècle

La porte Vannetaise, ouverte au nord de la ville, est un châtelet d'entrée qui se raccorde de façon assez maladroite à l'enceinte urbaine. À l'Ouest, la muraille vient se coller à la porte par un pan coupé.

Les deux tours qui encadrent le passage d'entrée sont de plan semi-circulaire. Elles apparaissent élevées en un appareil assez grossier de moellons de granit chaîné à mi-hauteur par une arase de pierre de taille. Les murs latéraux du passage d'entrée sont en revanche en bel appareil de pierres de taille. Ils se prolongent en façade en un léger ressaut qui correspond peut-être à l'encadrement qui accueillait le tablier un pont-levis. Les fossés au-devant de la tour sont désormais comblés, et masquent toute la base. Ni le passage d'entrée, ni les deux portes qui y donnent ne conservent leurs niveaux de circulation d'origine. Il apparaît manifestement que le sol a été surélevé d'au moins 1 m.

Les deux tours présentent une distribution intérieure assez complexe, qui résulte certainement d'au moins deux étapes de construction. On peut parler de tours jumelles tant leurs dispositions sont similaires : la salle basse, sur un plan demi-circulaire, est voûtée en berceau. Elle possède trois archères disposées en éventail : une archère à ébrasement très étroit pointée vers le passage d'entrée, une archère presque frontale et la troisième légèrement décalée. Ces archères sont à ébrasement simple, couvertes d'une voussure segmentaire. Les fentes de tir sont longues et étroites, dépourvues de dispositif d'extrémité. L'appui, formé d'une simple marche, semble avoir été surélevé a posteriori. On ne décèle par la présence de plongée vers l'extérieur. Une quatrième ouverture, très différente, apparaît sur le côté : un orifice circulaire, taillé entre deux pierres presque au niveau du sol, s'ébrase vers l'extérieur en une large canonnière rectangulaire. Les dispositions des archères sont strictement symétriques d'une salle à l'autre. En revanche, le percement des canonnières montre que dans les deux cas, on s'est adapté au tracé de l'enceinte voisine afin d'en assurer un flanquement optimal. Ces canonnières tardives (fin XVe siècle au plus tôt) ont probablement été percées après coup comme en témoigne le parement intérieur assez perturbé. Les deux salles, au rez-de-chaussée des tours, sont accessibles par une porte ménagée dans le mur de gorge. Elle ne donne pas ou plus - directement sur l'extérieur, mais sur un escalier droit qui, dans l'épaisseur de l'enceinte, permet de rejoindre le sommet de la porte. En face de chaque porte, une fente de jour éclaire le passage. Chaque escalier prend son départ dans le passage d'entrée principal, par une ouverture sous un linteau porté par des coussinets (sous arc de décharge à l'Est).

Depuis le passage d'entrée principal de la porte Vannetaise, on pouvait donc accéder directement aux salles basses des tours, ou au sommet. Ce passage ne conserve que deux des trois arcs mentionnés à l'époque moderne. Les deux premiers en façade, sont en tiers point et espacés par un large orifice : un assommoir. Il était commandé par la salle de garde qui devait exister probablement au-dessus du passage mais dont on ne relève aucun vestige : toute la partie haute a été arasée, puis restaurée. Le passage présente, à sa sortie vers l'intérieur de la ville, des glissières de herse, avec les vantaux derrière et les trous pour loger la barre de blocage. L'ensemble semble très homogène. En revanche, les deux massifs latéraux contenant les escaliers peuvent avoir été appliqués a posteriori à la gorge de la porte. Ils ont été écrêtés et taillés en glacis lors de la destruction de la voûte qui devait les réunir.

Quilgars affirme que la porte Vannetaise a été découronnée de la triple rangée de mâchicoulis qui la surmontait. Nous n'en avons pas trouvé la trace, mais cette hypothèse de restitution nous paraît plausible. La porte Vannetaise apparaît en effet comme un ouvrage assez trapu et strictement défensif, conçu pour contrôler l'entrée tout en assurant la continuité de la circulation sur le chemin de ronde de l'enceinte. Rien ne permet d'imaginer plusieurs étages à usage résidentiel comme sur la porte Saint-Michel. On pourrait restituer tout au plus une salle de garde. Notons enfin de nombreux problèmes archéologiques visibles à l'intérieur des tours (reprises, ouvertures biaises, traces de feuillures, fente de jour bouchée) qu'il est difficile d'analyser sans des relevés précis de l'ouvrage.

  • Murs
    • granite
    • moellon
    • pierre de taille
    • moyen appareil
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1877/07/14
  • Référence MH

Cette porte est un jalon important dans l'histoire des fortifications de Guérande. Elle est datée traditionnellement des premières fortifications de 1346 ; Alain Gallicé a récemment proposé de la faire remonter au début du XIIIe siècle, au vu des disposit

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique. C 175.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique. C 182.

Bibliographie

  • CAROFF, Ch. Les fortifications de Guérande. Les cahiers des amis de Guérande, n° 21, 1974-1975.

    p. 27.
  • IZARN, Armand d´. Procès-verbal de lecture d´un fragment de notes sur Guérande et ses environs. Bulletin archéologique de l´association Bretonne, 4e volume, 1ère livraison, 1852.

    p. 64.
  • LA BORDERIE, Arthur de. L´architecture militaire du Moyen Âge en Bretagne. Mayenne, imp. Manutention, 1991.

    p. 19.
  • QUILGARS, Henri. Topographie historique de la ville de Guérande. L´écho de la presqu´île guérandaise, 6 avril 1979.

  • QUILGARS, Henri. À travers la ville de Guérande : guide historique et archéologique contenant un plan de la ville. Nantes : Librairie Durance, 1913.

    p. 10-11.

Documents figurés

  • Plan sommaire, dressé par Scullo (Ville de Guérande, services techniques).

  • Porte Vannetaise, coupe dans la partie intramuros ; plan du rez-de-chaussée ; plan du niveau supérieur, dressé par H. Chouinard, 1985 (devis 85/01).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Ville de Guérande