Dossier d’œuvre objet IM49002550 | Réalisé par
  • recensement des peintures murales, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
Monument aux morts, église paroissiale Saint-Laurent de Saint-Laurent-des-Autels
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Loire - Champtoceaux
  • Commune Saint-Laurent-des-Autels
  • Adresse place de l' Eglise
  • Emplacement dans l'édifice le monument est situé dans la première travée de la nef autour de la porte des fonts baptismaux

Le monument aux morts de la paroisse de Saint-Laurent-des-Autels fut réalisé en deux temps. Les plaques, la stèle et les peintures furent exécutées en 1920, puis complétées l'année suivante avec trois verrières sorties de l'atelier du maître-verrier angevin Georges Merklen. Jeanne d'Arc, tout juste canonisée (16 mai 1920), y est représentée dans la scène du sacre de Charles VII à la cathédrale de Reims. La sainte est donc choisie comme symbole de la résistance à l'ennemi. Elle est considérée également comme patronne militaire de la France. La cathédrale de Reims est évoquée dans une deuxième scène, celle de son martyre. En effet, elle y est montrée incendiée par les bombardements allemands au début de la Grande Guerre, lors de la bataille de la Marne. Ces trois images furent choisies à dessein pour mettre en avant le rôle de l'Eglise dans l'histoire de la France. Sur la stèle, un aumônier donne l'absolution à un soldat mourant, qu'un ange vient récompenser avec la palme et la couronne. Il s'agit d'une œuvre sérielle sortie des ateliers du statuaire angevin Rouillard. Elle présente une iconographie que l'on peut retrouver sur de nombreux monuments similaires conservés en France. La scène est souvent présentée au centre d'un tryptique néo-roman ou néo-gothique. Celle-ci présente des dimensions et des proportions plus imposantes que celles conservées dans les églises angevines de La Pommeraye ou de Saint-Martin-de-la-Place. La réalisation du monument fut financée par une famille dont le nom demeure inconnu, probablement une de celles qui perdit un de ses membres au cours de la Grande Guerre. Elle fut inaugurée le 14 novembre 1920, lors d'une cérémonie intime et "familiale", trois semaines avant le début d'une mission des pères Montfortains. Le monument de la commune fut édifié après celui de la paroisse. En effet, lors de la séance du conseil municipal du 4 décembre 1921, le maire souligne que "le souvenir élevé aux morts de la guerre dans l'église ayant été une oeuvre de charité privée ; la commune elle-même n'a pas encore rendu à ses héros le témoignage de reconnaissance qui leur est dû. Il propose à cet effet, estimant répondre au sentiment général, d'ériger au cimetière un monument commémoratif en l'honneur des morts de Saint-Laurent-des-Autels". De fait, le monument sera élevé à l'été 1922, dans le cimetière. Il comporte trois noms de plus que celui de la paroisse.

Le monument aux morts est placé dans une grande arcade néo-gothique polychrome soulignée par un bandeau végétal. Il est constitué d'un ensemble de trois verrières, encadrées de deux plaques de marbre, d'un décor peint sur un enduit de plâtre, surmontés d'une stèle en plâtre polychrome scellée dans le tympan de l'arcade aveugle. Les verrières, placées dans les vantaux de la porte des fonts baptismaux, sont insérées dans un décor d'architecture néo-gothique. Les deux plaques de marbre blanc veiné de gris, de format rectangulaire horizontal, sont cintrées. Les inscriptions des noms des soldats morts lors de la Grande Guerre y sont gravées et peintes en rouges, en revanche celle des dates, les palmes et les croix sont gravées et peintes en or. Le fond de la stèle en relief est peint, comme les personnages principaux en ronde bosse (aumônier, poilu et ange).

  • Catégories
    peinture murale, sculpture, vitrail, marbrerie, menuiserie
  • Matériaux
    • enduit, support peint
    • plâtre, moulé, peint, polychrome, décor en relief
    • verre, polychrome
    • marbre veiné, blanc, gris taillé, gravé, peint, doré
    • bois, taillé
  • Précision dimensions

    la = 293. Il s'agit de la largeur totale du monument.

  • Iconographies
    • palme
    • croix de guerre
    • Charles VII: sacre, couronnement, sainte Jeanne d'Arc
    • saint Clovis: baptême
    • Reims: cathédrale, feu, aumônier, soldat, infirmier, ange: palme, couronne, village: feu, ancre, fusil, sac
  • Précision représentations

    Le monument aux morts comporte quatre scènes, trois sont situées sur les verrières de la porte et la quatrième dans le tympan de l'arcade. Dans la porte des fonts baptismaux, le vantail gauche présente le baptême de Clovis. Dans celui de droite, le roi de France Charles VII est sacré à Reims grâce à Jeanne d'Arc qui l'y a conduit malgré l'occupation anglaise. Jeanne se tient debout derrière le souverain, une main sur le cœur et tenant de l'autre un étendard bleu sur lequel se détache le nom de Jésus. La sainte, canonisée le 16 mai 1920, devient alors la patronne de la France. Symbole de la fidélité et de la résistance à l'ennemi, elle apparaît à ce titre sur plusieurs monuments aux morts. La dernière verrière, celle du tympan, présente également une iconographie liée à la Grande Guerre. Un ecclésiastique, entièrement vêtu de rouge, pourraît être un cardinal, à moins que la couleur ne corresponde à la fête des martyrs. Il se tient debout face à la cathédrale de Reims en feu qui évoque la bataille de la Marne. Il est entouré d'un enfant qui vient se réfugier contre lui, d'une femme avec son bébé dans les bras qui se presse derrière lui et d'un père qui pleure la tête entre les mains, agenouillé à ses pieds. Autour de la scène, sont inscrits les noms des principales batailles de la Grande Guerre. Ces vitraux sont surmontés d'une dédicace placée sur deux rameaux de chêne et encadrée de deux médailles militaires. Au-dessus, la scène de la stèle représente un aumônier militaire agenouillé au pied d'un poilu mourant pour lui donner l'absolution. Le soldat, blessé à la poitrine, est allongé au pied d'un arbre mort, le havresac posé derrière lui. Il a les yeux rivés au ciel, le poing de la main droite serré sur la crosse de son fusil et, de l'autre, il saisit, dans un dernier geste, la croix du Christ pendue au cou de l'aumônier. Le soldat porte sur son uniforme, épinglée sur la poitrine, la croix de guerre comme ultime récompense de son sacrifice. Au-dessus, dans le ciel se détachent la croix et l'ancre de l'espérance chrétienne, accompagnées d'un ange apportant au héros la couronne et la palme. Sur la droite de la tranchée, deux soldats portent un poilu blessé ou mort sur un brancard. Derrière eux, une ligne de barbelés les sépare du front où les maisons d'un village sont en feu, à l'exception de celles jouxtant l'église.

  • Inscriptions & marques
    • dédicace, peint, sur l'œuvre, français
    • inscription, peint, sur l'œuvre, français, latin, incomplet
    • inscription, peint, sur l'œuvre, français
  • Précision inscriptions

    La dédicace peinte au-dessus de la porte est : "1914 A LA MEMOIRE DES ENFANTS / DE St LAURENT DES AUTELS / MORT POUR LA FRANCE 1918". La liste, par ordre chronologique, des cinquante-cinq soldats de la paroisse morts ou disparus au combat, gravée sur les deux plaques de marbre, est suivie de l'inscription "QU'ILS REPOSENT EN PAIX". Les vitraux sont accompagnés de légendes : "BAPTEME DE CLOVIS" ; "SACRE DE CHARLES VII" et celui du tympan du nom des lieux où sont tombés les soldats : " BIEVRES NANCY MOURMELON LE Pt CARNOY ZUYDCOOTE HOOGE NORROY ECURIE NEUVILLE-St WAST / GIVESNES OLVILLERS Hte FONTAIBE MOREUL VAUCLERC SOUCHEZ / AGNY REVIGNY VERDUN COMBLES MAFFRICOURT CHAVIGNON TARENTE XIVRY". La date et la signature du maître-verrier sont indiquées en bas à droite du vitrail du sacre de Charles VII : "G. MERKLEN ANGERS 1921".

  • État de conservation
    • bon état
    • œuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    Le monument aux morts est en bon état. Il a été restauré en 1999. Seuls quelques écaillages sont à signaler dans la couche polychrome rouge-orangée sous la plaque en marbre située du côté gauche.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Ce monument présente l'intérêt de réunir plusieurs techniques : peinture murale, sculpture, vitrail, marbrerie et un décor historié particulièrement développé autour du rôle de l'église dans l'histoire de la France.

Documents d'archives

  • Archives municipales de Saint-Laurent-des-Autels. Registre des délibérations du conseil municipal, séance du 4 décembre 1921 : décision de l'érection d'un monument aux morts de la guerre dans le cimetière.

    p.17

Bibliographie

  • MAUGEAIS, Alfred, GUINHUT, Auguste. Une paroisse à travers les âges : Saint-Laurent-des-Autels, 1979.

    p. 169-170
  • Université du 3e âge (Echanges culturels angevins). Les Monuments aux morts du Maine-et-Loire : Mosaïque et miroir de l'histoire communale. Angers : G. Bodet, 1999.

    p. 278

Périodiques

  • Une bénédiction de monument aux morts de la guerre et une mission à Saint-Laurent-des-Autels. La semaine religieuse du diocèse d'Angers, n° 3, 16 janvier 1921.

    p. 56-59

Annexes

  • Une bénédiction de monument aux morts de la guerre et une mission à Saint-Laurent-des-Autels.La semaine religieuse du diocèse d'Angers, n° 3, 16 janvier 1921.
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général