Dossier d’œuvre objet IM49002558 | Réalisé par
  • recensement des peintures murales, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
Monument aux morts, église paroissiale Saint-Joseph d'Angers
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Loire - Angers
  • Commune Angers
  • Adresse rue Marie-Placé
  • Emplacement dans l'édifice le monument est disposé dans la chapelle dédiée à Saint-Joseph dans le bras sud du transept autour du monument funéraire du curé Jacques lasne

Le projet du monument aux morts de l'église Saint-Joseph d'Angers fut conçu au printemps 1919. L'abbé Delahaye, curé de la paroisse, lança alors une souscription à la suite du don d'une forte somme d'argent de la part d'un poilu pour l'achat de cloches pour la paroisse. Le curé profita de l'occasion de l'anniversaire du saint patron de l'église, le 11 mai 1919, pour lancer la souscription pour les cloches en y associant le monument à la mémoire des enfants de la paroisse morts lors de la Grande Guerre. Le choix de l'emplacement était déjà trouvé : la chapelle Saint-Joseph et plus précisément la paroi du tombeau de l'abbé Lasne, curé bienfaiteur de l'église qui fut pendant 41 ans au service de la paroisse. Trois ans après sa mort survenue en 1877, son successeur fit ériger un monument à sa mémoire sculpté par Paul Belouin des ateliers Chapeau. Le tombeau était placé sous un grand tableau, représentant la mort de Joseph, aujourd'hui déplacé. C'est en ce lieu symbolique placé sous la protection du saint patron de l'église que le curé Delahaye choisit de faire ériger le monument aux morts. Il fit alors appel au jeune peintre René Rabault qui conçut dans un premier temps une maquette qui fut exposée dans la chapelle pendant toute la durée de la souscription. Le peintre réalisa plusieurs monuments aux morts pour des paroisses d'Angers et de Thouarcé, mais celui qu'il exécuta au début de l'année 1920 à Saint-Joseph est de loin le plus monumental et le plus riche. Oeuvre composite entièrement créée dans l'esprit néo-gothique, il fut inauguré le dimanche 21 mars 1920 à l'occasion des vêpres. Plus tard, en 1934, deux grandes toiles furent placées en regard du monument aux morts, dans le bras nord du transept. Oeuvres du peintre Victor-René Livache, elles représentent deux épisodes de la vie du prêtre réfractaire Noël Pinot : sa dernière messe le 8 février 1794 au Louroux-Béconnais, puis son exécution, quelques jours plus tard, suivie de sa montée au ciel. Le martyre pour sa foi fait ainsi face aux martyrs pour la patrie.

Le monument aux morts de la paroisse Saint-Joseph est constitué d'un lambris de revêtement néo-gothique, surmonté de deux stations du chemin de croix, en plâtre peint polychrome, et d'un décor peint à l'huile exécuté sur un enduit de plâtre (partie centrale) et sur quatre toiles marouflées sur la paroi (deux pour les tableaux d'honneur avec les anges et deux pour la partie inférieure avec le décor néo-gothique). La partie centrale du mur est occupée par le monument funéraire de l'abbé Lasne placé sous un enfeu. Le tombeau, placé sous un enfeu, est sculpté dans de la pierre calcaire tendre de couleur blanche. Il est composé d'un socle à pilastres au centre duquel est placée une plaque de marbre gravée (nom et dates) et d'un tombeau sur lequel l'abbé est représenté à demi-couché, une main sur le cœur, l'autre ouverte et la tête inclinée vers le spectateur. L'arcade de l'enfeu est surmonté de peintures : un texte tiré de l'Apocalypse et une croix avec la couronne d'épines et des palmes dorées. Celles-ci se détachent sur un fond beige-rosé semé de croix à double traverse et de couronnes de lauriers. Au-dessus, les pierres de tuffeau qui forment un espace rectangulaire sans aucun décor étaient à l'origine recouvertes par un tableau de la mort de Joseph, patron de la paroisse et titulaire de la chapelle. De chaque côté du tombeau de l'abbé Lasne, le monument aux morts est composé de deux parties identiques. Celles-ci sont structurées par des architectures néo-gothiques. La dédicace est surmontée de petites arcatures trilobées renfermant des palmes et les dates du début et de la fin de la Grande Guerre, d'une bordure de rinceaux et de deux grands tableaux d'honneur avec la liste des morts présentée par un ange placé sous un dais d'architecture. L'ensemble est limité par des bordures ornées de croix, de palmes et de fleurs de lys.

  • Catégories
    peinture murale, sculpture, menuiserie
  • Matériaux
    • enduit, support peint
    • matériau textile, marouflé, peinture à l'huile
    • plâtre, moulé, peint, polychrome, décor en relief
    • bois, taillé
  • Précision dimensions

    Dimensions non prises.

  • Iconographies
    • ange, palme: préhension
    • croix
    • croix de guerre
    • ornement à forme architecturale
    • palme
    • fleur de lys
    • Mise au tombeau
    • Descente de Croix
    • couronne
    • mort de saint Joseph
  • Précision représentations

    Deux anges, de trois-quarts, sont placés aux extrémités de la paroi, adossés aux colonnes du transept. Ils tiennent une couronne de laurier d'une main et, de l'autre, une palme tendue en direction des deux tableaux d'honneur renfermant la liste des morts de la Grande Guerre. Les envoyés célestes sont vêtus à la romaine, drapés dans une toge, la tête couverte d'une couronne de laurier. Ils sont placés sous un dais d'architecture néo-gothique, devant un drap d'honneur doré. Deux bordures limitent les tableaux d'honneur : l'une verticale avec des fleurs de lys alternant avec des croix or sur fond rouge et l'autre horizontale couronnant le monument avec une alternance de croix de guerre, de légions d'honneur et de palmes. Palmes que l'on retrouve au-dessus de la plinthe dans un décor d'arcatures trilobées. Les deux stations du chemin de croix sont surmontées par un couronnement crénelé. L'une montre le Christ, assis au pied de la croix dans les bras de la Vierge avec Marie-Madeleine lui embrassant la main, assistée de deux femmes placées à gauche et de trois hommes à droite et l'autre la mise au tombeau avec la Vierge, enlaçant le corps de son fils, entourée des saintes femmes.

  • Inscriptions & marques
    • inscription, peint, sur l'œuvre, français, latin
    • signature
    • dédicace
    • inscription, gravé, sur l'œuvre, français, latin
    • date
  • Précision inscriptions

    Au-dessus des boiseries, le phylactère comporte la dédicace suivante : "AUX ENFANTS DE S JOSEPH MORTS POUR LA PATRIE" ; les extrémités sont surmontées des dates "1914" "1919". Sous celle-ci la signature du peintre : "RENE RABAULT / PEINTRE-DECORATEUR / 1920". La liste des cent quarante-deux noms et prénoms, parfois suivis du grade est disposée sur trois colonnes sur les deux tableaux d'honneur. Le tombeau de l'abbé Lasne porte les inscriptions gravées suivantes, sur le socle, en façade : "1795 A JACQUES LASNE 1877" accompagné à droite de "NE A HUILLE LE XX AOUT MDCCLXXXXV" et à gauche de "MORT A ANGERS LE III MAI MDCCCLXXVII. " surmonté d'un extrait du Livre de Job : "PATER ERAM PAUPERUM. JOB " ; au côté droit : "CE MONUMENT A ETE ELEVEE / PAR LA RECONNAISSANCE DES PAROISSIENS / DE SAINT JOSEPH / A CELUI / QUI FUT LEUR CURE PENDANT 41 ANS, / ET QUI MERITA D'AVOIR SON TOMBEAU / DANS CETTE EGLISE DONT LA CONSTRUCTION / FIT BRILLER SON ZELE ET SA GENEROSITE", surmonté de "ABEIGNET ARC. H. CHAPEAU SC" et sous ses pieds : "PAUL BELOUIN. FECIT. 1880. / ATELIER H. CHAPEAU. " L'arcade de l'enfeu porte un extrait de l'Apocalypse XIV 6-13 : "BEATI MORTUI QUI IN DOMINO MORIUNTUR" (heureux ceux qui meurent dans le Seigneur). Sous les stations du chemin de croix : "STATION XIII / JESUS EST DESCENDU DE LA CROIX" ; "STATION XIV / JESUS EST DEPOSE DANS LA St SEPULCRE".

  • État de conservation
    • bon état
    • œuvre composite
    • œuvre incomplète
    • œuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    L'œuvre chronologiquement composite est en bon état de conservation. Il manque seulement le tableau de la mort de Joseph qui n'est plus conservé dans l'église. Il faut signaler également une lézarde bouchée sur le côté droit de l'enfeu où les lacunes ont été comblées.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Il s'agit de l'oeuvre la plus riche et la plus monumentale du peintre-décorateur René Rabault, par ailleurs auteur, dans le département, de trois autres monuments aux morts exécutés comme celui-ci sur des toiles marouflées.

Bibliographie

  • Université du 3e âge (Echanges culturels angevins). Les Monuments aux morts du Maine-et-Loire : Mosaïque et miroir de l'histoire communale. Angers : G. Bodet, 1999.

    p. 277

Périodiques

  • Le curé de Saint-Joseph. Eglise Saint-Joseph. Des cloches et un Monuments aux Enfants de la Paroisse morts pour la France. Allocuation de M. le curé le jour de la fête patronale, 11 mai 1919. Bulletin paroissial de Saint-Joseph, 1919.

    p. 3
  • A Saint-Joseph d'Angers. La semaine religieuse du diocèse d'Angers, n° 13, 28 mars 1920.

    p. 256-257

Annexes

  • Le curé de Saint-Joseph. Eglise Saint-Joseph. Des cloches et un Monument aux Enfants de la Paroisse morts pour la France. Allocution de M. le curé le jour de la fête patronale, 11 mai 1919. Bulletin paroissial de Saint-Joseph. 1919.
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
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