Dossier d’œuvre objet IM53003770 | Réalisé par
  • recensement des peintures murales, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
Monument aux morts, chapelle Saint-Trèche de Saint-Jean-sur-Mayenne, Etablissement conventuel, puis chapelle Saint-Trèche - rue Saint-Trèche, Saint-Jean-sur-Mayenne
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Loire - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Saint-Jean-sur-Mayenne
  • Adresse rue Sainte-Trèche
  • Emplacement dans l'édifice la chapelle est un mémorial consacré aux morts de la Première Guerre mondiale

La chapelle Saint-Trèche située sur un coteau, dominant l'Ernée, aurait été construite à l'emplacement d'un monastère fondé au VIIe siècle par le saint. Le lieu de culte reconstruit au Moyen Age et à l'époque moderne fut entièrement restauré à la fin du XIXe siècle. Il deviendra par la volonté d'un homme, Benjamin Helbert, curé de Saint-Jean-sur-Mayenne de 1906 à 1934, un sanctuaire dédié aux "héros de la guerre". Ses murs sont toujours couverts de cent cinquante plaques en leur mémoire.

Au début du XXe siècle, la chapelle dominait une réplique de la grotte de Lourdes surmontée d'une basilique en miniature, avec autel et chaire pour la prédication. La fréquentation de ce lieu de pèlerinage progressa pendant de la Grande Guerre. Les dons y affluèrent et le prêtre conçut alors de le transformer en chapelle commémorative. Les plaques et les ex-voto apportés par les soldats, les familles, les pèlerins mais aussi par les militaires qui étaient en cantonnement à Saint-Jean où à l'ambulance furent d'abord mis dans la grotte aux pieds de la Vierge. A partir de l'année 1916, ils commencèrent à être fixés sur les murs de la chapelle. Le 14 mai 1916 : " une vieille statue de la Vierge est placée à la chapelle Saint-Trèche". Cette Vierge installée dans une niche au-dessus de l'autel deviendra Notre-Dame de Consolation, vocable que prendra alors la chapelle. La volonté de faire du sanctuaire marial un mémorial de la guerre prit alors forme, le curé y mit beaucoup d'énergie et de zèle. D'ailleurs à partir de cette date, le pèlerinage à la grotte se poursuivit avec une halte à la chapelle Notre-Dame de Consolation. Une messe fut dite chaque mois pour les soldats défunts. Des dons pour des plaques en mémoire de soldats morts arrivèrent régulièrement. En août 1917, ce sont celles de" A. Cordier de Paris, E. Hériau et A. Bignon de la Chapelle au Riboul, Gabriel Acqueberge, de la paroisse, Georges Bigot de Louverné et son ami Emile Bibron".

En juin 1917, un nouvel autel fut érigé dans la chapelle appelée désormais "chapelle commémorative des glorieuses victimes de la Grande Guerre" et ses murs "les pages du livre d'or". Les pèlerins y vinrent de Laval et des environs, mais aussi de plus loin comme Craon ou Le Mans. Le curé arriva même à faire stopper suffisamment longtemps les trains qui se rendaient à Pontmain pour que les pèlerins puissent aller à la grotte et à la chapelle.Dans la chapelle, les plaques furent d'abord posées sur les murs latéraux, puis dans le chœur et en dernier lieu sur le mur occidental, au revers de la façade. Le 3 février 1918, le curé rapporte : Des travaux d'ornementation viennent d'être exécutés à la chapelle. Le dernier rang de marbre touche à sa fin, bientôt on pourra placer la frise à la naissance de la voûte. Dans le chœur de grands panneaux achèvent la décoration, ils sont ornés celui-ci de la croix d'honneur et de la palme, celui là de la croix de guerre et de l'épée. Là c'est le nom de Dieu d'un commandant ici celui d'un colonel d'un lieutenant, à côté c'est un petit soldat plus humble mais qui n'en est pas moins un héros Félix Jauvrin, Jules Mousset, [..] notre livre d'or se continue hélas trop vite. Le 24 du même mois : Désireux de garder le souvenir de ses héros dans ce lieu où vécurent autrefois les premiers moines du pays le Révérendissime Père abbé de la Trappe offre à notre sanctuaire un panneau de marbre. Il sera placé dans le chœur de la chapelle en face de celui des religieux de l'Assomption que le TR Père Abbé reçoive nos remerciements pour l'honneur qu'il daigne nous faire. Le chemin de croix dont chaque station est en forme de croix de guerre fut débuté en septembre 1917 et là encore ce sont des soldats ou leurs familles qui firent des dons pour son acquisition. Les premières stations furent offertes par des officiers en souvenir des leurs camarades disparus. Ainsi en septembre 1917, le bulletin paroissial se fit l'écho d'un capitaine qui envoya du front l'offrande d'une station du chemin de croix. Le curé ne manqua pas de comparer ce chemin de croix à celui qu'est la guerre pour tous les soldats sur le front.

En mars 1919, il ne resta que le mur occidental à couvrir. Une fois le mémorial achevé, l'afflux de pèlerins continua à la chapelle pour des prières et des offrandes : bracelets, vases, croix de guerre, légion d'honneur et médailles militaires, mais aussi casques, épées, douilles d'obus, y furent apportés. Le pèlerinage perdura, avec plus ou moins de fréquentation, jusqu'au départ de l'abbé Helbert en 1934 (voir annexe 1). Les plaques collectives sont consacrées à la mémoire des dix-huit séminaristes mayennais tués pendant la guerre, aux cinq religieux cisterciens de la Trappe du port du salut d'Entrammes, aux seize prêtres mayennais, aux officiers du 122e régiment d'infanterie, aux francs archers de la Bonne Lorraine, aux directeurs et membres du patronage Saint-Vincent-de-Paul, aux religieux de la congrégation des Augustins de l'Assomption. La plupart de ces plaques sont placées au plus près de l'autel comme celles des militaires haut gradés. Les plaques individuelles, de plus petites dimensions, sont elles placées dans la courte nef. Elles rendent hommage à des soldats mayennais pour la majorité d'entre elles, mais aussi à des militaires originaires de toute la France : Nice, Paris, Quimper, Laon, etc. Après plusieurs restaurations au XXe siècle et une dernière en 2001, l'édifice est désormais peu entretenu. Les inscriptions sur les plaques tendent à s'effacer. Dans la partie inférieure des murs, la peinture a complément disparu et les inscriptions gravées sont devenues illisibles.

Le mémorial de la Grande Guerre couvre entièrement les murs de la courte nef et du chœur de la chapelle Saint-Trèche, à l'exception de l'absidiole nord consacrée à sainte Thérèse de Lisieux et de la sacristie qui occupe celle située au sud. Les murs sont couverts de cent cinquante plaques commémoratives en marbre, blanc, veiné, gravées d'inscriptions et d'insignes (croix latine, croix pattée, sabre, croix de guerre, Légion d'honneur, etc.). Des décors peints sur un enduit sont visibles sur le pourtour du mur oriental du chœur (motif végétal), sur l'arc triomphal (motif végétal et monogramme) et dans les ébrasements de la fenêtre du mur occidental de la nef (rinceaux).

L'autel en marbre blanc est dominé par une statue de Notre-Dame de Consolation. Celle-ci est placée à l'intérieur d'une niche limitée par un cadre en bois peint en forme d'arcade à fronton, à décor néo-roman. Le devant d'autel en marbre blanc est gravé et peint du monogramme de la Vierge inscrit dans un quadrilobe à redents et dans un cadre rectangulaire orné de palmettes. La prédelle porte un décor végétal identique. Elle est surmontée de deux anges en plâtre peint et, au centre, d'une statuette en plâtre peint de la Vierge de Pontmain. Des sculptures en plâtre polychrome posées sur des consoles scellées dans les murs de la nef complètent l'ensemble.

  • Catégories
    peinture murale, marbrerie, sculpture, ferblanterie
  • Matériaux
    • marbre, taillé, poli, gravé, peint
    • enduit, support peint
    • plâtre, moulé, peint
  • Précision dimensions

    Dimensions non prises.

  • Iconographies
    • ordre et décoration français
    • croix de guerre
    • ordre de la Légion d'honneur
    • saint Malo, saint Pierre, saint Jean-Baptiste, saint Joseph figure
    • ornement à forme végétale, à palmette, palme, à rinceaux
    • croix
    • croix pattée
  • Inscriptions & marques
    • inscription, monogramme
    • inscription, gravé, sur l'œuvre, partiellement illisible
    • inscription, peint, sur l'œuvre
  • Précision inscriptions

    La chapelle est entièrement couverte de plaques bien visibles sur les photographies. Seules deux d'entre elles, de grandes dimensions, situées de part et d'autre de l'autel et moins bien conservées ont été transcrites. Elles sont dédiées à deux membres de la famille de Banyuls. De format rectangulaire vertical, cintrée dans la partie haute, avec des armoiries et les inscriptions, celle de gauche porte : "A LA MEMOIRE / DE JACQUES DE BANYULS / Comte de MONTFERRE / maréchal des logis au 14ème Hussards / puis sur sa demande, / sergent au 26ème Chasseurs à pied / tombé glorieusement / au Nord de Souan (Marne) / au cours d'une mission volontaire / le 19 Décembre 1915" et celle de droite : " A LA MEMOIRE / DE RAYMON DE BANYULS / Vicomte de MONTFERRE / maréchal des logis au 2e Chasseurs d'Afrique / décoré de la médaille du Maroc / et de la Croix de Guerre / tombé [..] à l'ennemi / au col du Dialtrepoix (Vosges) / le 23 Novembre 1915 / à l'âge de 25 ans. Les dates en haut du mur oriental du choeur, surmontant la Vierge de consolation " 2 AOUT 1914 28 JUIN 1919", encadrent une plaque dédiée à la mémoire des soldats américains par leurs camarades stationnés à Saint-Jean : "TO THE MEMORY / OF THEIR FRIENDS WHO DIED ON THE FIELD OF BATTLE / FOR LIBERTY /FROM THE AMERICAN OFFICERS AND SOLDIERS / OF THE 105 th REGt FIELD ARTILLERY / QUARTERED AT St JEAN / DECEMBER 1918". Dans la partie supérieure des murs latéraux du chœur, sous la corniche : "OUVREZ LE CIEL VIERGE MARIE / AUX DEFENSEURS DE LA PATRIE". Au-dessus de la plinthe sur les murs latéraux de la nef, côté nord : "VOUS QUI LISEZ LEUR NOM SUR LE MARBRE GRAVE", côté sud : "DITES POUR CES HEROS LE PATER ET L'AVE". L'arc triomphal porte le monogramme du saint titulaire, saint Trèche : "ST".

  • État de conservation
    • œuvre composite
    • mauvais état
    • manque
    • mauvaises conditions de conservation
    • œuvre menacée
  • Précision état de conservation

    La chapelle est intérieurement peu entretenue. Le mobilier et les vitraux sont dans un état de conservation médiocre. Certaines plaques commémoratives ne sont quasiment plus lisibles car les gravures ont perdu leurs dorures. Le décor peint sur le mur oriental du chœur, semis de fleurs de lys, a été progressivement caché sous les plaques de marbre. Il n'en subsiste rien de visible aujourd'hui.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

L'élaboration de ce mémorial de la guerre de 1914-1918 a été documentée de manière hebdomadaire dans le bulletin de la paroisse pendant toute la durée de la guerre et les années qui suivirent. Ce cas est unique dans le corpus.

Bibliographie

  • HELBERT, B. Souvenir de pèlerinage. Saint-Jean-sur-Mayenne. Laval : Goupil, 5 mai 1920, 4 p.

Périodiques

  • Bulletin paroissial de Saint-Jean-sur-Mayenne. Hebdomadaire, années 1913 à 1920, rubrique : A la grotte, A la chapelle, A Saint-Trèche, Nos soldats, Les Héros.

Documents figurés

  • 1 carte postale, noir et blanc, vue du chœur de la chapelle avant le pose de toute les plaques. (Collection particulière).

Annexes

  • Chronique paroissiale. Série de pèlerinages. Notre-Dame de Consolation à Saint-Jean-sur-Mayenne. Bulletin Paroissial de Saint-Nicolas de Craonn n° 7, août 1920, p. 2-3.
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général