• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Manufacture Mazettier, 19, 32 boulevard du Maréchal-Juin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 19, 32 boulevard du Maréchal-Juin
  • Cadastre IV 2 9  ; IW 5
  • Précisions anciennement commune de Chantenay

Cette entreprise apparaît successivement sous le nom de Louis Lion en 1895, Ch. Sorin (employé de Lion), Sorin et Mazettier en 1907, Établissements Gustave Mazettier en 1911, Société nantaise de toiles, bâches et vêtements imperméables en 1923, Cauvin-Yvose en 1937. Gustave Mazettier, né dans la Sarthe en 1872, fils de métayer, obtient son baccalauréat au Mans où il fait des études de droit. À Nantes, il achète une étude de commissaire priseur en 1898, se marie, revend son étude, puis achète l'usine de Charles Sorin en 1907. Elle est, entre 1919 et 1923, associée à l'entreprise angevine Bessonneau (Société anonyme des filatures, corderies et tissages d'Angers). L'entreprise construit, vers 1904, ex nihilo, au nord de la route de la Roche-Maurice, des bâtiments dénommés "usine du Bois-Hardy". Le magasin, en location 2 rue Haudaudine (actuelle rue Gaston Veil) à Nantes, abrite les bureaux des Établissements Mazettier et sert de vitrines à ses produits fabriqués à l'usine de Chantenay : Toiles, caparaçons, bâches, prélarts (grosse toile imperméabilisée servant à protéger marchandises, chargement de voiture, embarcations de navires) et vêtements imperméables huilés et cirés pour marins et chasseurs, sous le procédé Smoléine. Pendant la Grande Guerre, elle fournit à l'Armée du matériel, des bâches, vêtements cirés, sacs et tentes individuelles, dans le cadre des marchés de guerre. En 1916, l´entreprise acquiert la fonderie de la praire d'Amont et, en 1917, une forge chemin du Buzard, à Chantenay. On peut supposer que ces industries lui ont fourni, dans le cadre des commandes de guerre, les accessoires métalliques nécessaires pour les prélarts. Suite à la surchauffe des grandes cuves d´huile de lin servant à l´imperméabilisation des toiles, l'entreprise subit un très important incendie le 22 décembre 1917. Entre décembre 1917 et 1920, la production a néanmoins continué après le déblaiement des débris, dans un hangar déplacé depuis la Sarthe, où Mazettier a des propriétés. En 1920, elle obtient l'autorisation de remettre en état et d'aménager son usine ainsi que celle de construire un deuxième bâtiment avec dépendances au sud de la route de Roche-Maurice. La même année, Gustave Mazettier est candidat aux fonctions de juge au tribunal de Commerce. En 1925, les anciens Établissements Mazettier sont répertoriés dans l'annuaire industriel (Répertoire général de la production française) non seulement à Nantes (usine et ateliers à Nantes et à Nantes-Chantenay) mais aussi à Paris (maisons de vêtements de travail, de sport, de sauvetage), pour un capital de 1 000 000 de francs. L´usine nantaise emploie environ 200 personnes, dont une centaine de femmes aux machines à coudre. En 1933, l'entreprise a un marché pour la réparation des bâches de wagons du réseau de l'État. A la retraite de Gustave Mazettier en 1937, la société est achetée par l'entreprise Cauvin-Yvose, un de ses actionnaires, laquelle revend immédiatement l'usine à la chaudronnerie Bouriaud Frères. En 2012, les bâtiments encore en place de la première usine, situés au nord de la route de Roche-Maurice, servent d´entrepôt à l'entreprise nantaise de tôlerie TEN (Tôlerie Émaillerie Nantaise), depuis 1977.

Bâtiments au nord de la route de Roche-Maurice (actuel boulevard du Maréchal-Juin), dits "usine du Bois-Hardy" :

Les bâtiments sont implantés sur la partie sud de l'îlot délimité par le chemin des Réunis (à l'ouest) et la rue du Bois de Barre (à l'est). Un bâtiment de production à l'ouest, une maison et des bâtiments de stockage formant un L sur la rue du Bois de Barre, à l'est, donnent sur une cour intérieure. Construits en 1903-1904, remis en état et réaménagés suite à l'incendie de 1917 par l'entrepreur Michaud, le bâtiment de production et la maison sont encore en place en 2012.

Le bâtiment de production est constitué d'une halle flanquée de bas-côtés, formant pignon sur rue (largeur de 21 mètres environ). Les 14 travées qui le constituent s'organisent sur 70 mètres de façade quasi aveugle le long du chemin des Réunis à l'ouest et à l'est sur une façade percée de 2 portes, côté cour, permettant l'accès et le chargement des marchandises. La structure, en béton fretté et armé, soutient une galerie à l'étage donnant sur la halle centrale par deux trémies centrales. Le rez-de-chaussée est occupé par 4 espaces d'étuves. L'éclairage et la ventilation naturelle sont assurés par de larges baies ouvrantes, à l'étage, et par une verrière centrale, à l'aplomb des trémies. En fond de bâtiment, un espace de stockage semble aménagé sur toute la hauteur du bâtiment : le rez-de-chaussée accueille le magasin des mélanges, et l'étage, le plancher des bacs. Trois escaliers desservent les espaces de ce bâtiment fonctionnel, construit en structure béton et remplissage de parpaings.

En 1920, l'entrepreneur Michaud prend en compte dans ses dessins de permis de construire le surbaissement futur de la chaussée de la route de la Roche-Maurice, le niveau du rez-de-chaussée se trouvant très nettement en dessous du niveau de la voirie. En partie haute, la façade ouest est composée de larges baies vitrées et ouvrantes.

Bâtiments au sud de la route de Roche-Maurice (actuel boulevard du Maréchal-Juin)  :

Ces bâtiments, construits vers 1920 par l'entrepreneur Michaud, ont été, dans les années 1960, soit détruits, soit intégrés aux structures de l'usine Carnaud. Au sud du site, le bâtiment de production, d'une longueur de 90 mètres de long pour une largeur de 12 mètres, est composé de 2 halles de 21 travées, ouvrant, à l'ouest, par quatre portes importantes, sur une voie intérieure de 6 mètres de large facilitant l'approvisionnement en marchandises et le chargement de la production. Les ateliers sont alimentés d'une lumière abondante par de larges baies. Si les bâtiments au nord de la route de Roche-Maurice abritent les ateliers de fabrication des enduits, d'enduction et de séchage des toiles, peut-être également les ateliers de teinturerie et de ponçage, il semble que les ateliers de confection des vêtements, de coupe et de marquage de sacs, de confection des bâches, et que les magasins de réserve des vêtements soient regroupés dans les bâtiments sud. Pour les productions de l'usine Mazettier, le transport routier ne semble pas avoir été exclusif. Des bâtiments accolés en partie sud à la voie ferrée auraient peut-être permis la réception des matières premières par wagon.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    verre en couverture, béton en couverture, tôle nervurée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • shed
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • Archives municipales de Nantes. 1O2450. Demande d'autorisation pour remettre en état et aménager une usine située à Chantenay route de Roche-Maurice et appartenant à M. Mazettier 2 rue Haudaudine, par M Michaud entrepreneur, 1920.

  • Archives municipales de Nantes. 1O2338. Plan et façades, permis de construire accordé à Monsieur Mazettier, Industriel, 2 rue Haudaudine, à Nantes, propriétaire du terrain où doit s'élever la construction, route de Roche-Maurice, à Chantenay, en face de l'Usine que possède déjà sur cette route Monsieur Mazettier, demande faite par M. Michaud, entrepreneur, pour le compte de Monsieur Mazettier, 1919.

Bibliographie

  • BARBOT, Henri. Nantes en flânant (Souvenirs, Scènes et Croquis), Illustrations de Rylem, Imprimerie de Lajartre, Nantes 1930.

  • Entretien avec Loïc Peigné, petit-fils de Gustave Mazettier, 2012.

  • gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, Annuaire industriel. Répertoire général de la production française de 1925.

  • Le Populaire de l'Ouest, 22 décembre 1917.

  • L'Ouest-Éclair (Éd. de Nantes), 1920/01/07 (Numéro 7296).

  • L'Ouest-Éclair (Éd. de Nantes), 1933/12/23 (Numéro 13561).

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012