Dossier d’œuvre architecture IA44004102 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Manoir de Villejames
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guérande - Guérande
  • Commune Guérande
  • Lieu-dit Villejames
  • Cadastre 1819 G3 987, 989, 990, 992, 993, 996 ; 2000 YP 234
  • Dénominations
    manoir
  • Appellations
    manoir de Villejames
  • Parties constituantes non étudiées
    mur de clôture, puits, portail, cour, vivier, ferme

La seigneurie de Villejames, relevant des régaires de l'évêque de Nantes à Guérande, est attestée dès le milieu du XVe siècle. En 1451, Jean Calon, mari d’Éonnec du Drézeuc est signalé comme seigneur de Villejames, de Léchet, de la Porte-Calon et de Villeneuve. Guillaume Calon, son fils, lui succède comme seigneur du lieu. « Capitaine général des gens de Guérande et du Croisic » en 1487 puis capitaine général du « terrouer de Guerrande » tant à la mer que à la terre en 1488, ses responsabilités le conduisent à rassembler à plusieurs reprises des combattants ou à armer des navires. En mai 1489, resté fidèle à la cause de la duchesse, il s'oppose aux troupes du maréchal de Rieux qui assiègent un temps Guérande ; à l'occasion, il vend 42 œillets de salines pour aider à cette résistance. En retour, il l reçoit des avantages matériels dont une franchise de fouage sur trois maisons (Lusidic, Puy-Bourichet et Kerhilier) afin de constituer une métairie, et également des offices : vice-amiral et maître d'hôtel de la duchesse. Ces dignités, dont il ne semble pas avoir joui, lui sont accordées pour compenser les pertes subies lors du lors du siège de Guérande, ses maisons et ses biens ayant été pillés. L'ampleur de ce pillage reste ignorée, mais pourrait justifier une entreprise de reconstruction que le profil du personnage autorise de lui attribuer. Par la suite, Guillaume Calon est mentionné comme capitaine des « francs archers et esleus » de l'évêché de Nantes, des responsabilités qui ne sont plus purement guérandaises. Sa fille et héritière, Mathurine, épouse François Godelin, seigneur de Chavaignes. En avril 1540, ils rendent hommage au roi pour des terres nobles situées à Noyal-sur-Vilaine, une maison à Nantes et des terres et marais à Guérande. À cette date, Mathurine Calon a cédé par échange le manoir de La Porte-Calon au Croisic à Jacques Le Gruyer, du Croisic.

À l'occasion de l'aménagement d'une galerie marchande par la S.A. Guérandis, et sur prescription du service régional de l'Archéologie (DRAC des Pays de la Loire), l'INRAP a fouillé du 17 mars au 24 octobre 2008 le site de Villejames. Outre plusieurs vestiges du 1er Age du Fer jusqu'à la période romaine, la découverte principale a été celle de l'ancien manoir de la seigneurie de Villejames.

La construction du manoir primitif pourrait avoir eu lieu aux limites des XIVe et XVe siècles. Le premier logis consiste alors en un bâtiment de plan quadrangulaire, avec puits dans le prolongement, dont la salle principale était visiblement chauffée par une cheminée située sur le mur gouttereau est. Dans la 1ère moitié du XVe siècle, ce logis est augmenté vers le sud par un nouveau bâtiment de plan presque carré, composé d'une salle oblongue, orientée nord-est/sud-ouest, et de deux autres pièces, à l'ouest, séparées par un couloir. La présence dans la grande salle d'une cheminée adossée à un massif en saillie sur le mur gouttereau est, dans un système qui semble disparaître en Bretagne après 1430, tend à corroborer cette datation. Dans la seconde moitié du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, l'ensemble du manoir est profondément remanié, notamment au niveau du premier bâtiment au nord qui perd un tiers de sa largeur, à l'est. Sur cette nouvelle façade, vient prendre place une tour d'escalier, de plan circulaire, destinée à desservir des étages. La cheminée du second bâtiment, au sud, est visiblement condamnée et remplacée par une autre cheminé, en vis-à-vis, du côté ouest. Le manoir est augmenté d'une aile, en retour d'angle, au sud-ouest et ceint d'un mur de clôture percé d'un portail avec porte charretière et piétonnière auquel on accède, depuis le logis, par un chemin pavé de 33 m de longueur. Le vivier, au centre de la cour, date peut-être aussi de cette époque. Dès la fin du XVIe siècle ou au tout début du XVIIe siècle, l'ensemble du manoir paraît abandonné. Il sert alors visiblement de carrière de pierre. Les registres de la réformation du domaine en 1679 ne signalent plus que le lieu de noble de Ville Jame avecq mestairyies, jardins, cour, pourpris, bois de haulte fustaye, garennes, bois taillifs et [emondes] sittués proche le forsbourg de Saint Michel et la maison de Querhilier. La métairie de Villejames, dont les bases pourraient être médiévales a été détruite en 2005 (voir dossier).

  • Période(s)
    • Principale : limite 14e siècle 15e siècle
    • Principale : 1ère moitié 15e siècle
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle , (incertitude)
  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier, plan régulier en L
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique. B 1511. Papier terrier de la réformation du domaine de Guérande. 17 avril 1679.

    f° 1914.

Bibliographie

  • DEVALS, Christophe (dir.). Guérande. Le parc de Villejames. Document final de synthèse. 3 tomes (tome 1, 116 p. ; tome 2, 176 p. ; tome 3, 300 p.), 2009.

  • GALLICÉ, Alain. Guérande au Moyen Age. Guérande, Le Croisic, le pays guérandais du milieu du XIVe au milieu du XVIe siècle. Rennes : PUR, 2003.

Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Ville de Guérande