Dossier d’œuvre architecture IA49009608 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison ou Logis de la Dame de Montsoreau, 32 rue Jehanne-d'Arc, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 32 rue Jehanne-d'Arc
  • Cadastre 1813 B1 179  ; 2011 B 772
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    maison ou Logis de la Dame de Montsoreau
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, maison, jardin d'agrément

Ce logis est l'un des bâtiments remarquables de la commune de Montsoreau. Transformé et remanié à plusieurs reprises, y compris fin XXe siècle pour lui conférer une tonalité plus médiévale encore, il témoigne par de nombreux éléments (décors peints, cheminée monumentale, etc.) d'une architecture civile de grande qualité des XVe et XVIe siècles.

Cette maison fut édifiée au XIIIe ou au XIVe siècle et semble liée à l'édifice auquel elle s'adosse, qui pourrait avoir été un bâtiment de dépendances de l'abbaye de Turpenay. Son origine reste inconnue : il est ainsi possible qu'elle ait initialement appartenu à cette abbaye et pourrait avoir été la maison du responsable des biens qu'elle administrait à Montsoreau. Dans l'aveu que Jeanne Chabot, veuve de Jean de Chambes, rend au roi René d'Anjou en 1480, il est question dans ce secteur de « maisons du prieur de Turpenay », sans qu'il soit toutefois possible d'assurer que celle-ci en fasse clairement partie. Par ailleurs, rien ne prouve que ce « prieur » résidait à Montsoreau et la maison, s'il est sûr qu'elle disposait d'une communication avec le grand bâtiment auquel elle s'adosse, put être assez tôt baillée à des particuliers, ce qui est très vraisemblablement déjà le cas au début du XVIe siècle.

Elle connaît d'importantes transformations, sans doute dans la seconde moitié du XVe siècle (modification des niveaux de planchers, reprises des baies et des aménagements intérieurs).

Vers 1520-1540, la hotte de la cheminée de l'étage-carré est remaniée pour porter une riche ornementation sculptée, à décor héraldique. Dans l'Entre-deux-guerres, de crainte que le propriétaire, qui en avait signalé la valeur patrimoniale et marchande, ne vende cette cheminée sans contrôle de l'État, la décision fut prise par arrêté du 16 janvier 1926 de l'inscrire sur la liste supplémentaire des monuments historiques. Les hypothèses divergèrent alors quant aux raisons invoquées pour expliquer l'existence d'une cheminée d'une telle qualité en ce logis : on évoqua la mitoyenneté avec les ruines de ce que l'on croyait être la collégiale Sainte-Croix dont la date de fondation (1519) correspondait avec la période de construction de la cheminée ; on crut reconnaître dans les initiales F et R entrelacées celles des prénoms de Françoise de Maridor et de son fils René de Chambes ; l'architecte des Monuments historiques Ernest Bricard sembla même envisager la possibilité qu'elle ait été installée là lors des transformations que connut le bâtiment au cours du XIXe siècle. Les deux premières hypothèses peuvent être abandonnées, l'une du fait de la localisation définitive de la collégiale Sainte-Croix aux abord mêmes du château, la seconde au regard de l'incompatibilité des armes héraldiques avec les Maridor-Chambes et de l'incongruité de l'entrelacement d'initiales d'une mère et de son fils. La troisième semble illégitime du fait de ce que la hotte fut clairement créée pour ce lieu : elle s'adapte parfaitement à la contrainte de la poutre qu'elle contourne et la composition du décor sculpté permet précisément de limiter l'impact visuel de cette découpe. Il faut donc simplement en attribuer l'origine aux possesseurs de la maison au début du XVIe siècle, vraisemblablement particuliers laïques dont les armoiries ne sont pas encore identifiées.

L'appellation "manoir dit logis de la Dame de Montsoreau" par laquelle est parfois désignée cette demeure urbaine est donc impropre.

Cette demeure connaît d'autres transformations par la suite : l'escalier est remanié (au XVIe ou au XVIIe siècle ?), puis entre le XVIe et le XIXe siècle des cloisonnements intérieurs furent établis divisant les grandes pièces de chaque étage et la charpente fut refaite. Vers 1837, une extension néoclassique fut édifiée dans l'angle nord-ouest de la maison.

Dans le dernier tiers du XXe siècle, entre 1963 et 1999, de très nombreux travaux de restauration furent entrepris, qui modifièrent considérablement le bâtiment. Un mémoire de ces travaux a été constitué par les propriétaires qui les firent réaliser et permet d'en mesurer l'ampleur. Certains de ces travaux contribuèrent à éliminer des éléments tardifs, telles des cloisons intérieures du XIXe siècle qui furent détruites, d'autres n'étant l'objet que de réfections plus limitées. Plusieurs interventions contribuèrent toutefois à inventer des éléments qui n'existaient pas : ainsi la grande croisée de l'étage, sur le pignon, fut construite "dans le respect de l'époque fin XVe" (sic). Des huisseries anciennes furent acquises pour être installées dans les espaces intérieurs, d'autres menuiseries furent conçues "à l'identique" pour garnir les baies anciennes ou nouvelles.

L'extension du XIXe siècle, au nord-ouest, fut elle aussi reprise en partie basse "de façon à constituer un ensemble harmonieux", avec transformation des encadrements et des appuis saillants dans l'intention d'en supprimer l'esthétique néoclassique et de les rattacher davantage aux modèles du XVIe siècle.

Ces travaux permirent toutefois de découvrir, sous des enduits postérieurs, des vestiges de peintures murales qui furent dégagés et restaurés.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 15e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 16e siècle
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1837, daté par travaux historiques

Construite dans le secteur extra-muros oriental de Montsoreau, cette maison fut plusieurs fois transformée, mais elle conserve d'importants éléments médiévaux.

Elle est à pignon sur rue et son pignon postérieur s'adosse d'une part, à l'ouest, contre un coteau rocheux et d'autre part, à l'est, contre l'épais mur du bâtiment qui formait probablement des dépendances de possessions montsoréliennes de l'abbaye de Turpenay, une porte de communication (aujourd'hui murée) ayant existé entre ces deux édifices.

Ce grand logis est constitué d'un rez-de-chaussée, d'un étage-carré et d'un comble ; il est construit en moellons de tuffeau équarris et couvert d'un toit d'ardoise à deux versants. Formé d'un imposant volume quadrangulaire originel (XIIIe-XIVe siècle ?) dépourvu de mur de refend intérieur, il est doté d'une tourelle d'escalier de section carrée hors-œuvre (XVIe-XVIIe siècles) au centre de son gouttereau ouest sur cour, lequel fut aussi flanqué au nord-ouest d'une extension à usage principalement de distribution (2e quart du XIXe siècle) ; ces deux flanquements sont en moyen appareil de tuffeau.

Les façades présentent de nombreuses reprises de maçonnerie qui se traduisent par des mises en œuvre différentes et accompagnent souvent des remaniements de baies. Dans certains cas, ces modifications impliquent des transformations radicales : le pignon sur rue présente ainsi les vestiges d'une baie géminée (dont la plupart des claveaux de l'arc oriental sont une restitution de la fin du XXe siècle) et d'une grande fenêtre haute qui correspondent à des niveaux de plancher inconciliables avec ceux que l'on observe aujourd'hui et semblent ainsi attester d'un état initial de l'édifice qui aurait été composé d'un rez-de-chaussée bas ou semi-enterré, un étage-carré et une salle haute sous charpente (à moins que l'étage-carré soit directement sous charpente). Une telle disposition ancienne est confortée à l'examen des autres façades, puisque le gouttereau oriental présente un remaniement qui doit relever de la suppression d'une fenêtre située au même niveau que la baie géminée du pignon et qu'à cet étage correspond aussi une large baie couverte en plein-cintre (aujourd'hui murée) visible dans le gouttereau ouest, vers le coteau. À l'origine, il semble donc que ce bâtiment se composait d'une partie basse, rez-de-chaussée ou cellier, sans doute peu éclairé. Celui-ci était surmonté d'un étage-carré ouvert de plusieurs baies, dont au moins une géminée et couverte en plein-cintre en pignon sur rue et dont l'accès se faisait peut-être par la large baie murée qui paraît être une porte haute accessible depuis le fond de la cour latérale, à l'est, par ce qui devait être un escalier extérieur situé près du coteau. Il se peut que cet étage ait été directement sous charpente, offrant ainsi un volume considérable qui correspondrait à une vaste salle d'apparat. Il est cependant possible que cet étage-carré ait été couvert d'un plafond et qu'il y ait eu, plus haut, un étage supérieur qui disposait au moins d'une haute fenêtre plein-cintre dans le pignon sur rue et peut-être aussi d'étroites baies ajourant les gouttereaux ; directement couvert de la charpente il est pourrait avoir été (comme aujourd'hui) accessible de plain-pied depuis la parcelle qui coiffe le coteau et avoir servi de grand volume de stockage.

L'état actuel de la maison résulte pour l'essentiel de transformations vraisemblablement survenues au XVe siècle qui se traduisirent surtout par des modifications des niveaux de planchers et des aménagements intérieurs.

Le rez-de-chaussée se compose de deux pièces que divise une cloison en moyen appareil de tuffeau appuyée contre le gouttereau est et placée (peut-être en guise de confortement) sous la poutre maîtresse du plafond.

Chaque pièce comporte une grande cheminée, contre le gouttereau oriental dans la salle nord (avec bouche murée d'un four à pain) et contre le pignon postérieur dans la salle sud. Leurs moulurations sont différentes, mais elles correspondent toutes deux à des types courants dans la seconde moitié du XVe et au début du XVIe siècle. La salle sud abrite aussi un petit puits à margelle de section polygonale (en remploi ?). Lors des travaux du dernier quart du XXe siècle furent découverts dans la salle nord des vestiges de peintures murales qui paraissent dater du XVe siècle, avec décor de fleurs de lys et alternance de plages colorées de rouge et de jaune parfois séparées par des bandes noires. Ce décor est particulièrement lisible en partie haute de la fenêtre nord du gouttereau ouest, dont la profonde embrasure abrite un évier. L'accès ancien à cette salle se faisait depuis la cour, par la porte située à côté de cette baie. Depuis le XIXe siècle cette entrée est englobée dans le flanquement nord-ouest de la maison, même si la porte et la petite fenêtre au-dessus de l'évier ont été conservées et donnent sur un couloir intérieur. Le bas du pignon sur rue a été plusieurs fois remanié (dont une lourde intervention à la fin du XXe siècle), mais il semblerait qu'il n'y ait eu là, à l'origine, qu'une fenêtre centrale ; aujourd'hui, on y compte deux fenêtres encadrant une porte ouvrant sur la rue Jehanne-d'Arc. La salle sud dispose elle aussi d'une porte donnant sur la cour, à l'ouest, mais qui résulte d'un remaniement postérieur ; elle prend le jour par une baie géminée encadrée d'une mouluration à double cavet (seconde moitié XVe-début XVIe siècle).

  • Murs
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • appentis
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1926/01/16

Documents d'archives

  • DRAC des Pays de la Loire (Conservation régionale des Monuments historiques). Non coté. Maine-et-Loire. Montsoreau. Maison avec cheminée XVIe siècle, "Logis de la Dame de Montsoreau" (1925-...).

    DRAC des Pays de la Loire, CRMH, Nantes

Bibliographie

  • BEAUFILS, P. Anciennes cheminées de la région de Saumur. Société des lettres, sciences et arts du Saumurois, juin 1920.

    n° 22, p. 37-41
  • CLEMENT d'ARMONT, Loïc, LACROIX, Michel. Cheminées des pays de la Loire du Moyen Âge au XVIIIe siècle, Léonce Laget éditeur, Paris, 1973.

    Voir n°40
Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers