Ce bâtiment a pris la place d'anciennes dépendances de la demeure voisine (58-60 rue Georges Clemenceau), mentionnées au 18e siècle et au début du 19e. Une maison, propriété de Pierre Pageaud, marchand, occupe cet emplacement sur le plan cadastral de 1836. Elle est acquise en 1847 par André Prouzeau (1782-1852), propriétaire (il habite à l'actuelle école privée), qui la fait reconstruire en 1850. La maison adopte alors sans doute l'essentiel de son aspect actuel.
Après la mort d'André Prouzeau, sa veuve, Véronique Mingueneau (1790-1874) vient sans doute habiter ici. Elle y est mentionnée au recensement de 1872, avec sa soeur, Louise Mingueneau, veuve Mion. Véronique Mingueneau meurt sans enfants le 9 juillet 1874, léguant tous ses nombreux biens immobiliers à ses neveux et petits-neveux. L'inventaire après décès de ses biens mobiliers, établi le 17 août suivant, indique un appartement bas, éclairé au nord par une fenêtre sur la rue, une pièce à sa suite éclairée au sud par une fenêtre sur le jardin, un corridor, une chambre haute au levant, une pièce au couchant, une chambre de domestiques à côté, des greniers et enfin une petite écurie proche de la maison.
La maison est ensuite vendue à Augustin Laurent époux Guérin qui procède à une nouvelle reconstruction en 1882. Il la cède en 1884 à Charles-Félix Perraud, avocat à Fontenay-le-Comte (par ailleurs propriétaire de la minoterie de Vix), qui la passe en 1900 à son fils Paul. Dès 1902, elle est acquise par Jean-Baptiste Lacroix, époux de Lucie Perreau, capitaine au 137e régiment d'infanterie à Fontenay-le-Comte. L'endroit a abrité jusqu'en 1946 le bureau de poste (qui a alors été transféré au 6 rue de la Guilletrie). En 1946, Gabriel Châtaignié rachète les lieux et y établit sa boucherie-charcuterie. Ce commerce perdure jusqu'au début des années 2000, avant d'être transféré dans le bâtiment voisin.