Dossier d’œuvre architecture IA49010778 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Maison, actuellement restaurant La Licorne, 29-31 rue Robert-d'Arbrissel, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 29-31 rue Robert d'Arbrissel
  • Cadastre 2011 F 18, 884
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    restaurant La Licorne
  • Destinations
    restaurant
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, communs

Cette grande maison de bourg est l'une des plus imposantes de celles qui furent érigées au XIXe siècle sur l'ancien cimetière, le long de l'actuelle rue Robert d'Arbrissel. Elle présente une façade sobre sur rue, dans la continuité des maisons voisines, mais se distingue par son original décor de colonnes cannelées engagées qui encadrent les baies de l'étage, en façade postérieure sur jardin.

Maison d'un industriel dont la production de boutons était en partie réalisée par les prisonniers dans les ateliers de la Maison centrale de détention, elle témoigne de l'impact de l'activité carcérale sur le bâti du bourg de Fontevraud-l'Abbaye.

Cette maison fut construite sur l'espace de l'ancien cimetière de Fontevraud qui fut transféré en 1814 à l'est du bourg et de l'abbaye. L'ancien cimetière est alloti par vente aux enchères les 18 juillet, 1er août et 22 août 1814. Les acquéreurs des lots sont tenus de les clore d'un mur de 8 pieds de haut par 18 pouces. La parcelle sur laquelle est érigée cette maison est formée des lots 4 (596,3m2) et 5 (634,5m2), tous deux acquis le 22 août 1814 par Joseph Hubert, ancien prêtre demeurant à Fontevraud, pour un total de 455 francs. Ces lots, sous le numéro de parcelle 44-ter de la section E sont portés au cadastre et le plan napoléonien de 1813 ainsi que l'état des sections sont corrigés après cette vente. Cette parcelle est vendue comme aussitôt constructible, étant située dans la partie nord du cimetière, où aucune sépulture n'a été pratiquée à cette date depuis plus de quinze ans.

Joseph Hubert scinde ce terrain et le vend en deux temps ; par la suite d'autres divisions surviennent. Toutefois, il faut attendre le milieu des années 1830 (vers 1834-1836) pour qu'une première maison soit construite, suivie de plusieurs autres dans les années qui suivent. Dès le début des années 1860, à l'inverse, on assiste à une réunion de ces biens, avec une première unification de certaines de ces maisons.

Entre 1873 et en 1879, Claude Péramy, fabricant de boutons utilisant en partie une main-d'œuvre carcérale à Fontevraud, acquiert les divers biens qui formaient cette ancienne parcelle 44ter. Il fait détruire une partie des bâtiments pour ériger sur rue un grand édifice, achevé vers 1882 (date d'achèvement des travaux selon les sources fiscales). Divisé par la suite, ce bâtiment correspond aujourd'hui aux maisons des 29 et 31, rue Robert d'Arbrissel ; la partie ouest de cet ensemble abrite désormais un restaurant, La Licorne.

La maison est construite à l'alignement de l'actuelle rue Robert d'Arbrissel. Aujourd'hui divisée en deux habitations, elle formait à l'origine un bâtiment imposant de structure double qui abritait la demeure et ses dépendances, mais sans doute aussi une partie des locaux de l'entreprise de fabrication de boutons de Claude Péramy.

L'édifice est construit en moyen appareil de tuffeau, sur solin de calcaire dur, les assises étant continues entre les deux moitiés est et ouest du bâtiments. À l'étage-carré, les baies sont encadrées d'un chambranle à crossettes. Une corniche à denticules règne sur l'élévation sur rue. Le comble à surcroît prend le jour au nord, côté rue, par des lucarnes couvertes d'une corniche segmentaire ; côté sud, le comble est simplement doté d'une porte haute, à l'extrémité ouest de l'édifice. Le toit, à longs pans, est couvert d'ardoises.

Chaque moitié de l'édifice, formant ainsi une maison à part entière, se compose, sur rue, de trois travées, dont celle située à l'ouest, plus large, accueille au rez-de-chaussée un passage couvert menant de la rue à l'arrière-parcelle. Le corps ouest, diffère légèrement dans la mesure où la travée comportant le passage couvert compte à l'étage-carré deux fenêtres séparées d'un étroit trumeau. L'entrée de chaque maison se faisait par une porte située dans le mur oriental des passages couverts.

Sur rue, la façade est relativement homogène, mais au sud, sur cour ou jardin, les deux corps s'opposent nettement : dans le corps est, le traitement du mur est aussi sobre qu'en façade principale ; dans le corps ouest, par contre, la façade porte une ornementation remarquable. En effet, si le rez-de-chaussée est à l'image du reste du bâtiment, le décor du premier étage détonne. Il est en effet souligné d'un bandeau de niveau traité en corniche et les trumeaux des murs sont réduits pour laisser place à de plus larges baies, encadrées de colonnes engagées cannelées à arêtes vives et rudenture. Purement ornementales, ces colonnes montent du bandeau de niveau jusqu'à la plate-bande qui couvre les baies et leur chapiteau toscan ne supporte rien. Les allèges de ces baies sont ornées d'une table affleurée octogonale. L'inspiration de telles colonnes est peut-être à chercher dans celles, très proches, qui encadrent la porte de la galerie principale des Grandes infirmeries, dans la cour Saint-Benoît de l'abbaye de Fontevraud, encore qu'à cette date, l'accès y était très limité, du fait de ce que l'on était là au cœur de la maison centrale de détention.

Cette nette distinction entre les moitiés ouest et est de l'édifice s'explique sans doute du fait de ce que la partie occidentale devait abriter le logis principal de Claude Péramy, alors que la partie orientale était peut-être davantage liée à son activité industrielle ou de stockage, voire destinée à des logements secondaires.

Depuis, des dépendances ont été édifiées dans la cour, perpendiculairement à la maison.

L'édifice est doté de caves qui, construites sans doute entre les années 1830 et 1860, sont antérieures aux aménagements dus à Claude Péramy, et relèvent du bâti qui préexistait. À l'est, la cave est constituée de deux salles parallèles d'axe nord-sud et disposait d'une entrée côté cour ; à l'ouest, la cave n'est formée que d'une seule salle, avec accès par une porte basse sur rue.

Cet édifice connut quelques remaniements au XXe siècle : l'encadrement du passage sur rue de la maison est a été repris ; le passage de la maison ouest a été fermé pour accueillir une salle de restaurant et les accès ont été transformé en baies (large porte sur cour et porte d'entrée encadrée de deux fenêtres sur rue).

  • Murs
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire. 4 Q 14249. Enregistrement. Pièce n°55, vente Robineau-Péramy (30 novembre 1873).

  • AD Maine-et-Loire. 4 Q 14466. Enregistrement. Pièce n°70, vente Bruchet-Péramy (19 et 24 mai 1879).

  • AM Fontevraud. 1 N 5. Cimetière. Vente et adjudication du cimetière (1814).

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers