Dossier d’œuvre architecture IA49010701 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 7 à 9 quai Philippes-de-Commines, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 7, 8, 9 quai Philippe-de-Commines
  • Cadastre 2009 B 17, 18, 808
  • Dénominations
    maison

Élevées au long des nouveaux quais de Loire, ces deux maisons de facture presque identique concourent à l'harmonieux "embellissement" du village souhaité par les aménageurs à l'origine de cette route.

Par ailleurs, cet îlot témoigne, comme plusieurs autres à Montsoreau, des préoccupations vraisemblablement économiques qui présidèrent au choix de faire élever de telles maisons mitoyennes, bâties assurément par les mêmes maîtres d’œuvre et réalisées en peu d'années.

En l'occurrence, cet ensemble illustre la stratégie entrepreneuriale du commanditaire, Pierre Desveaux, négociant en tuffeau, qui réalise à la fois un lotissement de plusieurs maisons et se dote, en face de celles-ci et dans un même calendrier, d'une infrastructure portuaire nécessaire à son commerce de pierre, de part et d'autre d'une route dont il avait soutenu financièrement le tracé quelques années auparavant.

Sur l'emplacement de deux bâtiments qu'il démolit, Pierre Desveaux, marchand de pierre de tuffeau, fait bâtir un ensemble formé de deux maisons mitoyennes et jumelles (n° 7 et 8) achevé en 1858 (date fiscale d'achèvement des travaux). Ces maisons sont implantées en front de Loire, à l'alignement de la route n°22 de Saumur à Chinon, ouverte depuis déjà plus de vingt ans. Pierre Desveaux avait soutenu financièrement le projet de cette route, qui passait devant sa propriété. Par ailleurs, il avait financé, avec son frère, la construction d'un port au droit de ces parcelles, réalisé entre 1857 et 1858, en partie à usage public, mais avec concession d'un espace destiné au stockage et à la manutention des pierres embarquées par la marine de Loire. La cale de ce port est aménagée exactement au-devant des deux maisons, édifiées dans ces mêmes années.

Vers 1863, Pierre Desveaux augmente cet ensemble d'un bâtiment supplémentaire, à l'est (n°9), qui, s'il ne reprend pas exactement la même élévation, s'intègre à l'esthétique de l'îlot. Cette extension abrita par la suite le bureau de poste de la commune et son rez-de-chaussée fut alors remanié en vitrine. Après l'arrêt de cette activité, ce pan de façade fut repris, avec restitution des percements originels, mais sans leur traitement ornemental.

Cet îlot de maisons présente une harmonie de volume et de traitement de façade sur la nouvelle route de Loire.

Ces bâtiments disposent d'un étage ; ils sont élevées en moyen appareil de tuffeau, sur solin de calcaire dur, et dotés d'un toit à longs pans couvert d'ardoises.

Les deux premières maisons, à l'ouest, sont presque jumelles (la maison du n°8 est un peu plus large) et chacune présente une façade à trois travées ordonnancées, dont l'axialité est soulignée par le traitement de la porte d'entrée. La structure de ces deux demeures correspond aux modèles classiques de distribution des espaces, avec pièces de vie et de réception, espaces semi-publics, au rez-de-chaussée et chambres, espaces intimes, à l'étage, toutes desservies par un palier central dont l'escalier occupe le fond. Ces maisons disposent chacune d'une arrière-cour qui donne sur la Basse-rue : le choix de tourner le dos à cette ancienne rue pour s'ouvrir, au nord, sur la nouvelle route et le fleuve est ainsi clairement affirmé.

L'extension, à l'est, ne reprend pas ces mêmes partis de composition et dispose d'une structure double en un seul module, dont la largeur totale est du même ordre que celle de chacune des deux maisons précédentes. Ce module abrite ici deux logements plus réduits et plus modestes ; en façade principale, la symétrie est respectée, mais sans logique de travées et les portes sont rejetées sur les côtés. Des pierres d'attente, dans le prolongement de cette extension, montrent que le commanditaire envisageait une nouvelle extension, sans doute pour lotir la dernière parcelle de l'îlot, demeurée vide et devenue jardin.

Au-delà de ces dissemblances, ces maisons offrent une grande uniformité qui tient au décor de façade. Les baies de l'étage sont toutes en arc segmentaire, avec chambranle mouluré dont le cintre est ponctué de trois petits fleurons ; l'appui repose sur de minces modillons à ressauts. Au rez-de-chaussée, les baies sont moins hautes et un peu moins ornées : l'appui ne dispose d'aucun support et les trois fleurons ont laissé place à un seul, plus gros, que porte une agrafe.

Les deux demeures plus prestigieuses, à l'ouest, se distinguent par le décor de leur travée axiale. Les claveaux de l'arc segmentaire qui couvre la porte sont ornés de rinceaux et l'agrafe est rehaussée d'un décor héraldique fantaisiste. La porte est coiffée d'une corniche à denticules sur modillons. Au-dessus, le plein de travée est orné d'un réseau de losanges. Enfin, la fenêtre axiale se distingue de ses voisines par les crossettes de son chambranle.

Les baies du rez-de-chaussée de l'extension, toutes remaniées, ne présente plus rien d'un décor qui devait en partie correspondre aux façades voisines : les encadrements sont des plus simples et une poutre, qui formait le linteau de la vitrine de la poste, barre ce pan de façade.

En lieu et place de pilastres, les chaînes et jambes qui encadrent les deux premières maison et l'ensemble de l'extension sont soulignées par d'étroites bandes moulurées dont la saillie est répercutée jusqu'au niveau de la corniche. Les pans de la façade ainsi délimités ne sont pas rigoureusement de même largeur, mais, dans l'ensemble, le rythme produit paraît régulier. Un large bandeau de niveau, souligné de fasces, conforte l'unité des façades que renforce plus nettement encore la corniche architravée qui règne sur l'ensemble. Cet entablement s'impose d'ailleurs au regard par ses très nombreux modillons à volutes qui fractionnent l'alignement des denticules.

Dans ce troisième quart du XIXe siècle, l'ensemble du décor de cette façade s'éloigne ainsi du courant néoclassique, en vogue jusqu'alors, pour devenir plus éclectique.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
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