Dossier d’œuvre architecture IA49009610 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 12-14 place des Diligences, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 12, 14 place des Diligences
  • Cadastre 1813 B1 237  ; 1936 B1 177  ; 2011 B 177
  • Dénominations
    maison

Cette maison de notable, qui porte la date de 1653, atteste des modes architecturales au milieu du XVIIe siècle : la distribution par une travée centrale à escalier en partie postérieure, une plastique murale marquée par l'usage du bossage en table pour les encadrements et les chaînes, la recherche d'un ordonnancement et le recours à des bandeaux pour affirmer une scansion horizontale des élévations. La charpente témoigne du maintien de techniques vernaculaires dans des architectures notables.

Cet édifice porte la date de 1653 (linteau de la lucarne centrale) et ses caractéristiques architecturales correspondent à une maison de notable du milieu du XVIIe siècle. Aucun élément visible en élévation ne témoigne d'un bâtiment qui aurait été élevé là antérieurement, mais il est très probable que cet emplacement, en cœur de bourg, fut bâti dès le Moyen Âge.

La partie occidentale du bâtiment est une extension construite immédiatement après le corps principal, voire, plus vraisemblablement lors de la même campagne.

Le plan-minute de l'Atlas Trudaine de 1747 comme le plan cadastral de 1813 montrent que la place formait là un front bâti continu et qu'à l'ouest cet ensemble, à l'emplacement de la cour latérale, s'élevait un bâtiment (démoli vers 1899, date retenue par l'administration fiscale) qui devait être en connexion avec celui-ci.

Cette maison fut très remaniée intérieurement au XXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1653, porte la date

Cet édifice est bâti sur la place des Diligences, en un secteur à mi-pente. Au cœur du bourg ancien de Montsoreau et face à l'ensemble castral, ce site était à l'origine parmi les plus en vue du village. La façade principale de cet édifice consiste en un long mur gouttereau à l'alignement sur la place. En partie postérieure, une cour intérieure le sépare du mur de soutènement qui conforte le coteau. Cette cour est bordée au sud de dépendances en appentis qui flanquent ce soutènement et un escalier isolé, en maçonnerie et en pan de bois essente couvert d'ardoises, autrefois accessible directement depuis la maison, permet d'accéder à la rue Françoise-de-Maridor qui coiffe le coteau.

La maison est constituée d'un corps principal (19x7,50 m) et d'un prolongement secondaire à l'ouest (7x4,50 m) aligné en façade, mais moins profond. La maison et son extension ouest comptent un rez-de-chaussée, un étage-carré et un comble à surcroît, couvert d'un toit à longs pans d'ardoise et à pignons découverts. L'élévation des deux corps est de même hauteur, mais le toit du corps annexe, de même pente que le toit principal, est moins haut du fait de sa moindre profondeur.

L'ensemble est élevé en moyen appareil de tuffeau pour la façade principale, mais en moellons pour les autres.

Le traitement de la façade principale de l'édifice est notable et reprend des formules en vogue au XVIIe siècle. Malgré la continuité qu'ils présentent, les deux corps sont traités de manière distincte.

Le corps principal présente trois travées ordonnancées, avec une travée axiale soulignée par la porte d'entrée, au rez-de-chaussée, et une haute lucarne à fronton triangulaire là où les lucarnes des travées latérales sont en œil-de-bœuf et fronton curviligne. Les lucarnes sont par ailleurs très ornées, avec ailerons à volutes, chambranle, voire écoinçons chanfreinés autour de chaque œil-de-bœuf et denticules pour la corniche du fronton triangulaire. La lucarne centrale porte, d'ailleurs plusieurs inscriptions : la date de 1653, qui doit correspondre à l'édification du bâtiment, mais aussi des initiales qui l'encadrent en haut (L M) et en bas (P ? B), qui sont probablement celles des noms des commanditaires. Les encadrements des baies et les chaines qui encadrent la façade sont traitées en bossage en table. La façade est, par ailleurs, scandée horizontalement par des bandeaux, deux qui marquent les ruptures de niveau et deux qui soulignent les allèges, et couronnée d'une corniche.

L'extension ouest reprend l'essentiel de ce traitement, à l'échelle d'une seule travée, où là encore, l'axe est souligné, par une originale brisure triangulaire de la corniche qui encadre un petit oculus qui perce le surcroît et l'agrafe à bossage en diamant de la baie (ancienne porte cintrée ?) du rez-de-chaussée. Si son ornementation l'inscrit ainsi dans la continuité du grand logis, son volume plus réduit et l'absence de lucarne en fait un élément expressément minoré au regard du corps principal.

En façade postérieure, les éléments majeurs de ce traitement ornemental sont repris, comme la scansion horizontale des bandeaux et de la corniche ou le bossage en table des encadrements et chaînes, mais qui, en moyen appareil de tuffeau, se distinguent seuls sur un mur de moellons qui devait être enduits. En partie postérieure, au sud-est, a été construite dans le troisième quart du XXe siècle une extension en rez-de-chaussée couverte d'une terrasse en béton accessible de plain-pied par une fenêtre de l'étage-carré remaniée en porte.

Plusieurs remaniements de ces façades sont à noter, dont la reprise de la plupart des anciennes baies et le percement d'une porte sur rue pour l'extension et de plusieurs nouvelles fenêtres, petites et quadrangulaires en façade principale et postérieure. Ces transformations datent pour beaucoup de travaux de la seconde moitié du XXe siècle, mais le bâtiment avait déjà connu des remaniements antérieurs, notamment liées à l'installation d'activités en rez-de-chaussée, d'où l'élargissement de la baie orientale (un temps devenue boutique ?) ou la reprise de celle de l'extension (avec enseigne d'un bottier au-dessus de la porte ajoutée). On note aussi les traces d'arrachement de l'édifice détruit vers 1899 qui se situait dans le prolongement occidental de cette maison, et dont des portes murées dans le pignon montre qu'il devait en partie être en connexion avec celle-ci.

Les aménagements intérieurs et la distribution ont également été très modifiés. On peut toutefois restituer en partie l'organisation originelle, avec une travée centrale d'escalier (aujourd'hui bétonné) qui distribuait des pièces de part et d'autre, dont celles situées à l'ouest devaient commander les salles de l'extension. Il est vraisemblable qu'il y avait à l'origine des salles fonctionnelles ou de réception en rez-de-chaussée et des chambres à l'étage-carré. L'une de celles-ci, aujourd'hui divisée pour ménager un couloir, est devenue cuisine et abrite encore une imposante cheminée. L'usage de l'extension interroge, mais parmi les hypothèses qui peuvent être proposées, l'une consiste à y voir une aile à destination de la domesticité (cuisine en bas, chambre à l'étage-carré ?) dotée d'une propre distribution intérieure pour desservir les espaces majeurs du principal corps de logis voisin (réception en bas, chambre de maître à l'étage-carré ?).

Le comble à surcroît du corps principal fut totalement remanié au XXe siècle, avec installation de lucarnes rampantes en façade postérieure ; la charpente n'est pratiquement plus visible et n'a pas pu être caractérisée. Dans l'extension, bien que reprise, la charpente conserve des éléments d'origine, qui attestent d'une structure de type vernaculaire, à fermes et à pannes maintenues par des encoches sur le faux-entrait.

  • Murs
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers