L'actuelle commune de Luché-Pringé est née de la réunion des deux communes de Luché et de Pringé au début du XIXe siècle. L'implantation humaine au bord du Loir est très ancienne. Si Luché-Pringé n'a pas de mégalithe, on a découvert une villa gallo-romaine près de la Grifferie, il y a près d'un siècle. La fondation du prieuré de Luché et des deux églises paroissiales attestent d'une implantation autour de l'an mil. L'époque du Moyen Âge est assez mal étudiée même si nous avons repéré des édifices civils des XIIIe ou XIVe siècle. Les recherches archéologiques restent à faire. Néanmoins, le pays paraît renaître à la fin de la guerre de Cent ans.

La commune est très étirée le long du Loir sur près de quatorze kilomètres. Le bassin du Loir avec ses affluents l'Aune, l'Organne, et le ruisseau de Carpentras tiennent une place prépondérante dans la morphologie communale. Le bourg de Luché est sur la rive droite du Loir et tient le passage de la rivière. Pringé, plus éloigné des inondations, est placé au pied du coteau, en aval. Pringé bénéficie de la présence de la rivière par le port d'Aubigné qui se trouve à la limites des commune de Thorée et Mareil. Quatre, voire cinq grands domaines se sont partagés en partie le territoire de la commune : Gallerande, Mervé, Vénevelles, la Grifferie, sans compter les terres du domaine de Cherbon à Coulongé dont la demeure est placée à quelques centaines de mètres de la limite communale. Les fermes occupent les terres des grands domaines, alors que les écarts sont placés en dehors, dans le nord de la commune, sur les plateaux. Les parcelles sont plus vastes sur le territoire des fermes que sur celui des écarts où le morcellement est important. Nous constatons aussi que c'est là que se trouvaient les parcelles de vigne. Les quatorze kilomètres du Loir sont jalonnés de six moulins à eau mais aussi d'au moins quatre ports, d'amont en aval : Roche Bandée, le Port des Roches, le bourg de Luché et Aubigné. Les deux premiers sont liés à une occupation troglodytique.

L'habitat troglodytique est difficile à appréhender car il est très mal conservé et désaffecté depuis longtemps (les matrices de l'ancien cadastre ne recense pas d'habitat de ce type). Il se développait depuis l'Hermenier jusqu'au Port des Roches pratiquement en continu. Le site aujourd'hui quasiment disparu du hameau des Pilliers a été converti en champignonnières aujourd'hui fermées.

Les fermes et métairies des plateaux sont souvent liées elles-aussi à la présence de dépendances troglodytiques qui forment des dépressions nécessaires pour atteindre la couche de calcaire suffisamment dure. Elles sont donc dissimulées dans le paysage. Les dépendances agricoles anciennes sont rares et posent le problème de leur existence. Nous avons émis l'hypothèse d'abris troglodytiques ou encore en constructions légères.

Le bourg de Luché a bénéficié de la présence d'un important prieuré et d'un collège dépendant du collège des jésuites de La Flèche. Sa situation au passage du Loir en a fait un lieu incontournable pour la circulation des biens et des personnes.