Dossier d’œuvre architecture IA44004233 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Hôtel Saint-Clair, dit aussi Kermaria, 3 rue du Faubourg-Saint-Armel
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guérande - Guérande
  • Commune Guérande
  • Adresse 3 rue du Faubourg-Saint-Armel
  • Cadastre 1819 M 329 à 332, 334 ; 1989 AE 12 à 14, 18, 20, 21
  • Dénominations
    hôtel
  • Précision dénomination
    hôtel particulier
  • Parties constituantes non étudiées
    ferme

L'hôtel Saint-Clair est constitué de deux bâtiments : l'hôtel dit de Kerhué perpendiculaire à la rue, construit au XVIIe siècle, et l'hôtel dit Saint Clair, parallèle à la rue, édifié vers le milieu du XVIIIe siècle.

Le 29 décembre 1769, le sieur Sainton de la Poupardière et à son épouse Henriette Marie Georgelin de la Manfredaye vendent leur maison de St Ermel à Joseph Marie Coquard, sieur de Kerné, ancien capitaine d'infanterie pour son beau-père Jean-Marie David de Saint-Clair, ancien capitaine de cavalerie, brigadier de la première compagnie des gardes du corps du Roy et futur maréchal de camp, demeurant à la cour. En 1820, à la mort de Charlotte Coquard de Kerhué de Saint-Clair son neveu, M. de Chomart de Kervady, réside sur place du 22 juillet 1820 au 22 juillet 1825. Sa succession, datée du 22 juillet 1825 passée devant Me Larry, transmet le domaine à son fils, Gustave Marie, qui vend les deux hôtels à M. de Douville le 18 juin 1829. M. de Douville occupe l'hôtel de Kerhué et loue Saint-Clair à M. Brienne, inspecteur des douanes.

Les Ursulines de Jésus, dont le siège est à Chavagnes (Vendée), favorables à une installation à Guérande, tentent en 1854 de s'installer à La Gaudinais chez Mme de Rivière mais cette opportunité échoue. En janvier 1856, la révérende mère Saint-Hilarion, supérieure générale des Ursulines, reçoit une lettre de Me Vrenière, notaire à Guérande, qui propose l'hôtel de M. Douville dans le faubourg Saint-Armel. L'achat est conclu par acte privé le 5 juin 1856. La propriété se compose alors d'un seul tenant de l'hôtel de Kerhué, occupé par M. de Douville et de l'hôtel Saint-Clair occupé par M. Brienne, un grand jardin clos de murs avec terrasse dans la partie neuve ainsi qu'une petite ferme.

Après quelques travaux d'appropriation, les classes ouvrent le 2 octobre de la même année avec 9 pensionnaires et 9 externes.

Dans le courant de l'année 1859, la mère Xavier, supérieure de l'institution guérandaise, fait construire dans les servitudes de l'hôtel de Kerhué une chapelle pour un coût de 7 à 8000 francs. Elle est bénie le 13 décembre de la même année.

Par décret impérial du 13 avril 1870, la société des Ursulines est autorisée à accepter la rétrocession des immeubles de Guérande. Toutefois, dès 1872, l'établissement est fermé, dissout en 1874 et, en janvier 1875, la colonie guérandaise rentre à Chavagnes.

Les immeubles vacants sont alors acquis par les Sœurs Fidèles Compagnes de Jésus, appelées Dames Noires, en 1875. Elles prennent en main l'éducation des jeunes filles.

L'hôtel prend alors le nom de Kermaria, tenu par les Dames Noires jusqu'aux lois de 1906 sur les congrégations enseignantes. Kermaria devient alors une annexe de l'école Saint-Jean-Baptiste pour la formation des maîtres de l'enseignement chrétien. La guerre de 1914 clôt son affectation de maison d'enseignement.

Il semble qu'elle appartienne à l'école Saint-Jean-Baptiste de 1906 à 1910, de 1910 à 1944 à M. Seguin, de 1944 à 1949 à Mme Marie de Cadoret, épouse Seguin, de 1949 à 1986 à Mme Dacheux, en 1986 à M. Adrien Jarrige.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : milieu 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle

Sur le cadastre de 1819, les hôtels Kerhué et Saint-Clair sont en pleine campagne, au milieu des jardins et prés. Le plan masse n'a pas connu de modification : plan en équerre, l'un des bras constitué par l'hôtel Kerhué, ayant pignon sur rue à l'Ouest, l'autre formé par l'hôtel Saint-Clair avec façade principale sur cour. La façade nord de l'hôtel Kerhué s'ouvre sur un mail de quatre rangées de tilleuls rejoignant la rue des mules, aujourd'hui rue des Sauniers. En vis-à-vis de cette façade nord, un bâtiment de communs, qui devait accueillir les écuries, est transformé en chapelle privative des Ursulines. Les espaces et jardins d'accompagnement clos de murs des hôtels sont préservés. La petite ferme du domaine, au Sud, a gardé sa morphologie ancienne, mais sa parcelle de culture a été lotie.

Perpendiculaire à la rue du faubourg Saint-Armel, l'hôtel de Kerhué est une construction de plan rectangulaire à trois niveaux (rez-de-chaussée, étage carré, étage de comble) sous toiture d'ardoise à deux longs pans. L'ensemble est édifié en moellon de granite enduit avec encadrements et chaînages en pierre taillée. La corniche sculptée est en tuffeau. La façade nord est organisée en travées de fenêtres rectangulaires surmontées de lucarnes à fronton perçant le comble. La travée centrale est mise en valeur par une large porte encadrée de pilastres portant entablement. Les irrégularités d'espacement des travées au Sud, les traitements très différents des percements, des lucarnes, la toiture à croupe volontairement écourtée par rapport à l'emprise du logis initial, suggèrent des remaniements apportés au XVIIIe puis au XIXe siècle. L'organisation primitive des volumes intérieurs à été bouleversée. Aujourd'hui le rez-de-chaussée est constitué à l'Ouest, d'une vaste pièce avec cheminée monumentale en granite et corniche en tuffeau, à l'Est, d'une bibliothèque séparée par une cage d'escalier contemporaine avec accès depuis la cour de l'hôtel Saint-Clair. Le premier étage conserve une disposition similaire ainsi qu'une cheminée monumentale à l'Ouest.

Entre cour et jardin, l'hôtel Saint-Clair adopte un plan rectangulaire à quatre niveaux (cave, rez-de-chaussée, étage carré, étage de comble) sous couverture en croupe couverte d'ardoise. Il est construit en moellon de granite enduit avec encadrements et chaînages en pierre taillée. Sur cour, la façade est centrée avec un fronton sur pilastres à refends massifs. Les aménagements intérieurs de qualité sont conservés : sous-sol de cuisine et d'assainissement, rez-de-chaussée avec deux salles de réception et bibliothèque, étage avec trois chambres, dont deux à antichambre et un cabinet d'étude.

Depuis la cour, le perron ouvre sur un vestibule avec escalier en bois et fer forgé décoré de feuille en tôle repoussée. À la suite, un second vestibule donne sur le jardin. Les trumeaux de portes conservent des toiles marines peintes. De part et d'autre s'organisent au Sud une salle à manger, au Nord un salon et une bibliothèque. Le grand salon du rez-de-chaussée, sur un parquet du XVIIIe siècle est décoré de boiserie peinte en gris. Les dessus de portes sont décorés de peintures. On remarque en particulier une toile représentant l'église du village de Careil. Elle paraît datable du XVIIIe siècle. Au premier étage, à gauche du palier se trouve la chambre bleue avec antichambre avec encoignure dans les angles formant placard. Elle est aménagée d'une alcôve flanquée à droite d'une porte donnant sur la chambre contiguë. Deux placards sont installés de part et d'autre de la cheminée. La chambre jaune donnant sur le jardin est installée à l'arrière de la cage d'escalier. À la suite, se trouve la chambre du maître avec antichambre grise et petit placard. On remarque deux trumeaux disparus en dessus-de-porte. La chambre du maître, peinte en vert, avec alcôve, est aménagée d'une cheminée en brèche rouge avec placard de chaque côté. À l'Ouest, un couloir à placards du XIXe donne sur un petit escalier conduisant vers l'hôtel Kerhué. La cage d'escalier était autrefois couverte d'un décor peint de faux appareil caractéristique de la fin du XIXe siècle. Il est en partie conservé dans la volée conduisant au comble. La charpente est constituée de fermes aux arbalétriers régulièrement percés de trous circulaires avec croix de Saint-André flanquées de potelets. Au sol, on remarque les carreaux de terre cuite disposés en losanges.

La chapelle construite en 1859 dans les anciennes dépendances de l'hôtel de Kerhué adopte un plan allongé à nef unique de quatre travées de voûtes d'ogives. Les chapiteaux sont décorés de motifs végétaux sculptés. La première travée est surmontée d'une tribune accessible au Sud par une galerie couverte en bois. On remarque quelques traces résiduelles du décor peint en faux appareil.

  • Murs
    • granite
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1994/02/24

L'hôtel de Saint-Clair conserve ses aménagements du XVIIIe siècle (boiserie, parquet, toiles marines, portes, cheminées). Ces derniers sont intéressants pour leur qualité et leur homogénéité plutôt rare dans le département. Les hôtels de Kerhué et de Sa

Documents d'archives

  • Collection particulière, Jarrige.

Bibliographie

  • DRAC Pays de la Loire, Documentation CRMH, Hôtel Saint-Clair.

  • AUCLAIR, Georges. Les vieux logis guérandais. Cahier des Amis de Guérande, n° 13, 1966.

    p. 12-13.
  • 150 ans au service de l´éducation. Historique de l´école Saint-Jean Baptiste. Le Croisic, coll. Chapeau Vivant, 1980.

    p. 17.
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Ville de Guérande