Dossier d’œuvre architecture IA49009632 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Ferme, 2 rue de la Maréchalerie, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 2 rue de la Maréchalerie
  • Cadastre 1813 B1 156 à 158 ; 2011 B 990 à 993
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable, fenil, hangar agricole, pigeonnier

Cet ensemble est l'un des plus notables exemples de fermes de bourg de Montsoreau. Les bâtiments qui le composent témoignent d'ajouts successifs qui, à partir d'un logis vraisemblablement du XVIe siècle (qui succède à une implantation médiévale) en firent le centre d'une activité agricole tournée principalement vers l'élevage.

Cet ensemble est constitué d'éléments disparates, construits ou réunis par acquisition pour former une importante ferme de bourg, composée d'un habitat de qualité et de dépendances agricoles.

Les bâtiments conservent des vestiges architecturaux qui remontent à la fin du Moyen Âge : les constructions postérieures, seules aujourd'hui lisibles, viennent ainsi s'insérer dans un bâti préexistant qui dut contraindre leur implantation. Les niveaux de sols ont aussi été modifiés et sont plus hauts qu'à la fin du Moyen Âge où une partie de ce secteur était en partie excavé (d'où l'impression que certains de ces bâtiments présentent un soubassement).

À l'origine des bâtiments d'habitation aujourd'hui conservés, se trouve un logis qui, sur des bases médiévales, est largement remanié, sans doute dans la seconde moitié du XVIe siècle. Il est plusieurs fois agrandi, sans doute dès le début du XVIIe siècle, d'abord au nord puis à l'ouest. L'extension occidentale est reprise sans doute au cours du 2e ou du 3e quart du XIXe siècle et prolongée vers le sud. Peut-être affermée, au moins en partie, la propriété est alors aux mains de membres de la famille Bucaille, qui comptent de nombreuses possessions à Montsoreau et ailleurs en Saumurois et qui procèdent à des remaniements intérieurs de la partie habitée. Un salon à décor néoclassique est ainsi aménagé dans cette nouvelle extension.

Comme pour l'îlot nord-est de cette propriété, c'est un logis probablement du XVe siècle (déjà détruit au milieu du XVIIIe) qui semble être à l'origine des dépendances qui forment aujourd'hui la partie ouest de cet ensemble. Ce premier bâtiment fut flanqué au nord, d'une autre habitation, sans doute peu après, au XVIIe siècle, elle-même agrandie vers l'est et dotée, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle d'une longue aile (étable ou bergerie) le long de la rue des Ouches. À la fin du XVIIIe siècle, cet ensemble ne devait déjà plus accueillir que des dépendances agricoles.

Au début du XIXe siècle, avec peut-être la suppression des réglementations d'Ancien Régime qui limitaient le nombre de têtes de bétail en Saumurois viticole, d'autres dépendances sont construites sur les bords de la parcelle qui prolonge la propriété au sud pour former ainsi une seconde cour de ferme : une aile à usage d'étable à l'est, une seconde étable avec grand fenil à l'ouest. La longue aile de la rue des Ouches est également rehaussée et son prolongement nord remanié, sans doute en remise. Flanquant les anciennes dépendances, est aussi bâti un petit pigeonnier sous forme d'une tourelle quadrangulaire. Une fois ces nouveaux aménagements achevés, vers le milieu du XIXe siècle, des portes charretières avec piliers à pyramidion et des murs sont enfin aménagés pour séquencer la progression au sein de ces espaces, des cours au jardin.

Vers 1950-1955, un hangar à charpente métallique et couverture de tôle ondulée est construit au sud de l'arrière-cour. Dans la seconde moitié du XXe siècle, une partie excavée de la cour, au sud du vieux logis, fut largement remblayée pour ne laisser là qu'une courette encaissée.

La partie constituant le logis de l'exploitation est situé en partie septentrionale de l'actuelle propriété, le long de la rue de la Maréchalerie. Elle est composée d'un logis à tourelle, au sud-est, auquel se greffent diverses extensions, au nord et à l'ouest.

La partie la plus ancienne de ce logis (XVIe siècle) est construite en retrait de la rue et succède elle-même à un bâtiment vraisemblablement médiéval (arcs de baies visibles dans les maçonneries basses) en un site où la topographie a été modifiée au fil du temps, par excavation, puis remblai. Le corps de bâtiment de la seconde moitié du XVIe siècle comporte un rez-de-chaussée, étage-carré et un comble à surcroît (que les remblais modernes donnent à lire comme soubassement, rez-de-chaussée surélevé et comble à surcroît). Les aménagements de la fin du XVIe siècle témoignent toutefois de l'ampleur des travaux alors réalisés. Au rez-de-chaussée, qui ne compte qu'une salle, on note ainsi une grande cheminée à hotte aux angles arrondis sur console en talon droit, dont l'implantation, contre le gouttereau est, relève d'un type plutôt médiéval et pourrait traduire l'ancienneté du logis antérieur ; la poutraison paraît aussi avoir été modifiée. La pièce prenait le jour par deux demi-croisées dont l'une est murée et l'autre donne sur ce qui reste de l'ancienne cour : elle est encadrée extérieurement d'une moulure en canal plat, caractéristique de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle et dans son embrasure fut installée une pierre d'évier. À l'étage-carré, là encore d'une seule pièce, les baies ont toutes été remaniées ; c'est aussi le cas de la cheminée, qui fut mise au goût du jour au XVIIIe siècle. Dans le pignon sud, la baie qui éclaire le comble fut restaurée en une grande croisée et il est peu probable qu'elle se présentait ainsi originellement.

La tourelle de section carrée qui assurait la distribution verticale semble aussi comporter en parie basse des éléments sans doute médiévaux (arc d'une baie ?). Elle dispose d'une porte au nord, qui était à l'origine la seule entrée du logis, donnant sur un espace intermédiaire entre celui-ci et la rue ; au sud, une autre porte, dans l'alignement de la première, ouvrait sur cour ; une troisième porte (murée) desservait la salle du rez-de-chaussée. La tourelle abrite un escalier en vis en charpente, qui semble originel et dont la base du noyau cylindrique présente des congés.

L'extension construite au nord de ce logis est en appentis et son mur postérieur s'appuie contre le pignon nord. Elle comporte un rez-de-chaussée, un étage-carré et un comble et ouvre en façade nord sur la rue.

Contre cet ensemble l'extension construite à la fin du XVIIe ou au XVIIIe siècle est toujours distribuée par la même tourelle d'escalier. La salle nord de cette extension abrite un salon dont le décor est repris au XIXe siècle dans un style néoclassique, avec moulurations stuquées. L'encadrement de la hotte de la cheminée est à noter, avec pilastres ioniques cannelés supportant une frise ornée de chimères.

Les dépendances anciennes, alignées le long de la rue des Ouches sont construites sur un site de pente. Liées à l'élevage, elles présentent ainsi des soubassements ouverts sur cour qui accueillaient le bétail et des parties hautes à usage de fenil, qui étaient chargées depuis la sur rue ou, par une porte haute, depuis la cour. Ces bâtiments témoignent de plusieurs agrandissements successifs, flanquements en appentis ou surhaussements, principalement liées à l'accroissement des volumes de stockage. Ils traduisent notamment l'essor de l'activité d'élevage, à partir du XIXe siècle, époque à laquelle sont aussi construites les étables situées en bordure orientale de la parcelle. Un petit pigeonnier a aussi été aménagé en flanquement contre le principal bâtiment de dépendances. Traduisant aussi des phases de construction différentes au sein d'un même bâtiment, l'évolution des matériaux est notable entre ces dépendances, les plus anciennes étant élevées en moellons, puis au XIXe siècle en moyen appareil de tuffeau. L'aile qui longe la rue des Ouches semble ainsi avoir été érigée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en appentis avec égout du toit vers l'est, côté cour, avant d'être surhaussée au XIXe siècle sur un côté seulement par un haut mur de tuffeau, l'égout du toit se faisant dès lors vers l'ouest, côté rue. Les hangars et remises du XXe siècle relèvent de l'architecture métallique.

  • Murs
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier en vis sans jour en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers