Le corps principal figure sur le plan cadastral napoléonien de 1829, à l’exception de l’extrémité ouest. Les origines en sont inconnues, mais peut-être sont-elles à mettre en lien avec le départ de souterrain visible sous la maison, peut-être d’époque médiévale, et dont l’entrée est particulièrement soignée.

Propriété de Mme Bodin de Galembert, le bâtiment est racheté conjointement par M. de Vanssay, châtelain de la Barre, et trois de ses parents. Ceux-ci y font probablement d’importants travaux et y installent en 1840 une école libre et gratuite pour les filles, ce que confirment les matrices cadastrales. L’établissement est confié à la gestion de deux sœurs de la congrégation de la Charité d’Évron, l’une devant dispenser des cours aux jeunes filles pauvres et l’autre dispenser des soins aux malades. Pendant de longues années, la maison est proposée à la commune qui ne peut toutefois l’acquérir, ne pouvant régler les frais de notaire malgré ses demandes répétées de secours financiers.

A partir de 1877, l’école en très mauvais état fait l’objet d’un bail pour douze ans à la commune qui doit en assurer l’entretien ; celle-ci ne peut toutefois en changer l’affectation et doit y maintenir des religieuses. Le bail est recalé en préfecture, la commune ne pouvant financer l’entretien d’un établissement d’enseignement privé. Dès lors, la commune tente de négocier la laïcisation de l’école auprès des propriétaires du bâtiment et de l’administration. En mai 1878, elle obtient que Laurent Beauchamps, négociant en biens, lui vende la maison, devenant ainsi école communale. L’architecte Gustave Cuvilier est chargé de réaliser les plans et devis pour la remise en état du bâtiment. Les travaux sont réalisés en 1880 par l’entrepreneur Dias : une salle de classe est construite dans le prolongement de la maison, un préau, des sanitaires et un puits sont aménagés dans la cour. Une institutrice congréganiste, sœur Rose Bézier, est d’abord nommée mais, finalement trop âgée pour cette fonction, elle est rapidement remplacée par une institutrice laïque.

Divers travaux de réparations sont mentionnés dans la 1ère moitié du XXe siècle, comme le percement d’une nouvelle porte sur la cour en 1931 ou la construction d’un bûcher en 1949. Les classes de Conflans-sur-Anille sont géminées en 1956. Le bâtiment sert d’école jusqu’à l’ouverture du groupe scolaire en 1965, à la suite de quoi il est mis en location puis vendu. Quelques remaniements d’ouvertures sont à signaler dans la 2e moitié du XXe siècle : une porte a été transformée en petite baie et une fenêtre de l'étage, fermée à une époque inconnue, a été rouverte avec un léger décalage.