Dossier d’œuvre architecture IA85002782 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Demeure dite la Ferme de Damvix, actuellement maisons, 1, 3, 5, 7 et 9 impasse de la Ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Damvix
  • Lieu-dit le Bourg
  • Adresse 1, 3, 5, 7 et 9 impasse de la Ferme
  • Cadastre 1835 C 1415, 1416, 1421, 1422  ; 2022 AH 113, 117, 118, 497, 522
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, étable

Le plan cadastral de 1835 mentionne ici "la Ferme de Damvix". Il devait s'agir de la ferme seigneuriale, soit le siège de la petite seigneurie ou prieuré de Damvix qui appartenait depuis l'an 1010 à l'abbaye de Saint-Maixent, et dont la gestion était confiée à des fermiers. C'est aussi ici que devaient se tenir les audiences judiciaires de la châtellenie seigneuriale de Damvix. De la seigneurie de Damvix dépendait aussi le four banal, mis en ferme par exemple en 1738. Le logis tel qu'il se présente aujourd'hui a dû être construit dans la première moitié du XVIIIe siècle, si l'on en croit la forme de certaines ouvertures (linteaux en arc segmentaire notamment) et de cheminées. Comme l'indique la présence d'ouvertures murées entre les deux, la propriété englobait les différentes maisons actuelles, par ailleurs reliées par une seule et même corniche.

A la Révolution, le prieuré et seigneurie de Damvix et ses dépendances, affermés en 1789 à Thomas Rouget, sont saisis comme biens nationaux contre l'abbaye de Saint-Maixent. Une estimation des dîmes, terrages et autres droits est établie le 29 août 1791. Le 10 novembre suivant, la métairie du prieuré est vendue aux enchères. Elle consiste "en la maison de maître et en celle à loger le métayer, granges, écuries, toits, jardin et autres servitudes à son usage", ainsi que des terres. Jean-Antoine Guieux, notaire à Port-au-Prince (Haïti) et demeurant à La Rochelle, s'en porte acquéreur pour 29600 livres. Le 10 octobre 1794 (19 vendémiaire an III), une autre estimation, portant sur les biens de la fabrique de Damvix, englobe "le four banal appartenant au ci-devant prieuré". "Passablement en état", il confronte du levant au chemin de Damvix au Mazeau, du midi et du couchant au jardin de M. Bourneaud et autre, et du nord à Pierre Cardain, une venelle entre deux. Ce four banal est vendu le 17 novembre suivant (27 brumaire an III).

Le cadastre de 1835 montre que les différentes parties de l'ancienne ferme seigneuriale étaient déjà séparées, séparation qui a pu intervenir peu après la Révolution, à l'occasion d'une vente. La maison la plus à l'ouest appartenait à Charles Podevaint et a été agrandie en 1899 pour Julien Girard. La partie suivante en allant vers l'est était détenue en 1835 par Louis Berton. La maison qui la prolonge (actuel numéro 7) appartenait à Jean Berton, et l'extrémité est de l'ensemble (actuel numéro 9) à Jean Garnier (1795-1865), boulanger, époux depuis 1826 d'Elisabeth Simonneau (1785-1849). Celle-ci était veuve de Louis Henri Bergeron (1783-1822), boulanger originaire de Benet, dont elle avait eu notamment deux enfants, Pierre Bergeron (1813-1849), lui aussi boulanger, époux de Marie Bourneau ; et Modeste Bergeron, mariée avec Louis Bourneau (1817-1899), cultivateur, frère de la précédente.

En 1857, selon le cadastre, la propriété est partagée entre les héritiers d'Elisabeth Simonneau, soit son gendre Louis Bourneau et sa petite-fille, Eglantine Bergeron, représentée par sa mère Marie Bourneau veuve Bergeron. En 1875, la part de cette dernière est rachetée par le gendre de Louis Bourneau, Jean-François Renaudeau, époux de Modeste Bourneau. A la mort de son beau-père en 1899, il hérite de sa part et réunifie ainsi la propriété. Celle-ci passe, selon le cadastre, en 1908 à François Texier (1841-1922), cultivateur, époux de Marie Géant, puis à son gendre, François Dieulefit (1881-1946), marchand de bestiaux et de chevaux, époux de Marie Texier, et enfin au fils de ces derniers, Roger Dieulefit (1919-1986), époux de Marguerite Mercier (1911-1998). A noter enfin que, comme le montre le plan cadastral de 1835, un petit port relié à la route d'eau qui s'écoule à l'est, desservait les bâtiments au nord, avançant parallèlement à lui.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 18e siècle

L'ancienne ferme seigneuriale est aujourd'hui divisée en deux propriétés. La partie à l'est est constituée d'une habitation prolongée vers l'est par une ancienne dépendance (remaniée). Elle-même devait se poursuivre à l'ouest, si l'on en croit la présence de plusieurs baies murées ou tronquées, notamment sur la façade nord. D'autres sont observées à l'est. La façade principale, au sud, présente quatre larges baies au rez-de-chaussée, avec chacune un linteau en arc segmentaire.

La partie à l'ouest comprend quant à elle deux corps de bâtiments, l'un en rez-de-chaussée avec grenier, l'autre, à l'ouest, avec un étage et grenier. La façade de ce second corps présente des baies avec appuis saillants, moulurés pour certains, et encadrements irréguliers. A l'intérieur du corps ouest, on observe, à l'ouest, deux cheminées de service, dont l'une à corbeaux (18e siècle). Plus loin, vers l'est, on relève deux cheminées adossées et à conduit commun, de part et d'autre d'un mur percé d'une porte à linteau en arc segmentaire. La cheminée ouest présente un trumeau à corniche et un linteau à corbeaux. Elle est surélevée, son soubassement ayant pu servir de four à lait. L'autre cheminée, côté est, se trouve dans une pièce appelée traditionnellement "chambre de l'abbé" (pièce réservée à l'abbé de Saint-Maixent lors de ses hypothétiques visites ?). Son trumeau aux angles arrondis est lui-aussi surmonté d'une corniche, et son linteau repose sur des montants galbés.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    Maison attenante ; 0/4 ; 2
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; B 485 à 489. 1735-1790 : registres d'audiences, procès-verbaux de nominations et d'enquêtes de la châtellenie de Damvix.

  • Archives départementales de la Vendée ; H 182. 1738, 2 septembre : bail à ferme du four banal de Damvix et d'un jardin dépendant de la ferme seigneuriale.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 873, 874, 875, 876, 878 et 3522. 1836-1950 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Damvix.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 174. 1791, 12 septembre : procès-verbal d'estimation des domaines et revenus du prieuré de Damvix.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 201. 1789, 3 février : bail à ferme du revenu temporel du prieuré et seigneurie de Damvix par l'abbaye de Saint-Maixent à Thomas Rouget, demeurant à Saint-Gelais.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 201. 1791-1796 : procès-verbaux d'estimation et de vente des biens du prieuré, de la fabrique et de la cure de Damvix.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 562-5. 1791, 10 novembre : procès-verbal de vente comme bien national de la métairie du prieuré de Damvix.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Damvix, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 78).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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