Dossier d’œuvre architecture IA85002464 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Demeure, actuellement maison de retraite (EHPAD) le Cèdre et crèche ; 7, 9 et 11 rue de la Poste
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Maillé
  • Lieu-dit Bourg (le)
  • Adresse 7, 9 et 11 rue de la Poste
  • Cadastre 1835 A 497  ; 2020 B 1798 et 1799
  • Dénominations
    maison, demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, communs, four, garage, logement

Le plan cadastral de 1835 ne montre aucune construction à cet endroit. On observe toutefois, à l'est, un chemin encadré par deux fossés qui se poursuivaient le long de la rue. Selon le cadastre, la demeure a été construite en 1882 pour le compte de Jean Simonneau (1829-1887), un temps maire de Maillé, époux de Marie Ménard, et par ailleurs propriétaire du moulin de la Pichonnière. Il avait hérité du terrain, appelé "le champ des Femmes", de son père, Jean Simonneau époux Simonneau. La demeure qu'il s'est construite ici à la fin de sa vie inscrit dans la pierre sa réussite sociale et économique. En 1919, elle est rachetée par Edmond Debois, propriétaire à Maillezais puis Fontenay-le-Comte, qui la revend dès 1921 à Albert Gousseau (1876-1955), négociant en vins, époux de Baptistine Gendron.

Pendant toute la première moitié du XXe siècle, la propriété s'impose à l'entrée du bourg avec sa grande demeure mais aussi son parc, ponctué de bancs en faux bois de ciment (l'un d'eux a été préservé dans le jardin de la maison voisine, 1 rue Saint-Pient), son allée de cèdres conduisant jusqu'à la rue Saint-Nicolas à l'ouest, et son autre allée de palmiers, le long de la rue de la Poste (les graines de ces palmiers avaient été rapportées de Jerusalem par le curé de Maillé ; encore aujourd'hui, plusieurs palmiers s'inscrivent dans le paysage du bourg). A l'intérieur de la demeure, dans le grenier, une pompe permettait de relever l'eau pour la diffuser dans les étages.

Dans les années 1920, un contentieux oppose le propriétaire des lieux, Albert Gousseau à la municipalité au sujet du calvaire qui jouxte la demeure. En effet, en juillet 1922, Albert Gousseau fait construire le mur de clôture et le portail qui jouxtent encore aujourd'hui le calvaire (le portail aurait été remployé, selon la tradition orale, de la Banque de France de Fontenay-le-Comte). A ce portail est associée une porte piétonne donnant sur le calvaire, pour permettre à Albert Gousseau d'observer le monument et les cérémonies qui s'y déroulent depuis l'intérieur de sa propriété. De plus, le mur de clôture empiète sur la propriété communale. Le 30 juillet 1924, Gousseau est condamné par le juge de paix du canton de Maillezais à murer la porte, mais le contentieux se poursuit au sujet de l'empiétement sur le terrain communal. Celui-ci est de nouveau constaté par huissier le 4 décembre 1925. L'affaire est éteinte le 30 mai 1926 par une transaction entre les deux parties : Gousseau verse à la commune une indemnité de 5000 francs et lui accordera un prêt sans intérêts de 30 000 francs qui servira à financer l'électrification de la commune. A la même époque, en 1934, Albert Gousseau effectue un pèlerinage en Terre Sainte avec le curé, l'abbé Thibaudeau, et en rapporte des graines de palmiers pour les planter en allée dans le parc de sa propriété. Aujourd'hui encore, bien que désormais absent de la propriété, cet arbre ponctue le paysage de cette partie du bourg de Maillé.

L'ancienne demeure est achetée par la commune aux héritiers d'Albert Gousseau en 1968. L'opération est financée par la vente de marais communaux. Une maison de retraite baptisée "Résidence du Parc", devenue plus tard l'EHPAD "le Cèdre" (nom qui rappelle les arbres de l'ancien parc de la demeure), est alors créée le 1er décembre 1969. Gérée par le bureau d'aide sociale et dirigée par Geneviève Garreau, elle accueille à cette date ses quatre premiers pensionnaires. En 1996, un projet d'extension vers l'est est confié à l'architecte Francis Pasquel, de Fontenay-le-Comte, de manière à porter la capacité de l'établissement à 23 chambres (Pasquel intervient à la même époque pour la réhabilitation des anciens chais Babin en restaurant scolaire et salle des fêtes). Cette extension est inaugurée le 4 septembre 1999. Une crèche a pris place dans l'aile nord de communs.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1882, daté par source
    • 1999, daté par source

Bien que réaménagée pour les besoins de l'EHPAD et de la crèche, l'ancienne propriété a conservé l'essentiel de ses bâtiments, à commencer par la demeure qui s'élève à l'est du jardin. Ce grand corps de bâtiment, haut d'un étage et d'un étage en surcroît, est couvert d'un toit à croupes, orné d'épis de faîtage et souligné par une corniche sur ses quatre côtés. La façade, encadrée par deux pilastres, est sobrement structurée par trois travées d'ouvertures, réparties symétriquement autour de la porte centrale. Toutes les baies ont un encadrement saillant et un linteau en arc segmentaire, y compris les baies de l'étage en surcroît, plus petites que les autres. La porte se distingue par son encadrement mouluré et la corniche qui la surmonte.

Au sud-ouest de l'ancien jardin, une première aile de communs abritait un logement, dévolu au jardinier. Cette aile comprend encore aujourd'hui un four. A l'opposé de l'ancien jardin, l'aile de communs nord accueillait quant à elle des serres (à droite) et un garage (à gauche, là où se trouve la crèche).

Au sud-est, à droite du calvaire, se trouve l'ancien accès principal de la propriété, marqué par un portail à l'architecture soignée. Ses piliers maçonnés sont encadrés par de courts murs et soutenus par des ailerons à volutes. Chaque pilier est orné de tables et se termine par un couronnement mouluré. A gauche, un mur en retour d'équerre est percé d'une porte. Murée côté calvaire, cette porte possède encore son vantail en métal côté est. Elle est surmontée d'une imposante corniche, avec encadrement et clé de linteau saillants.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Typologies
    Maison indépendante ; Maison de maître ; 3
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée, La Roche-sur-Yon. 1 O 960. 1900-1937 : commune de Maillé, police municipale, revenus finances, édifices et services publics (haras, bâtiments communaux, bascule publique, place publique, poste, église), inondation des marais.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 1460 à 1465, 3578, 3579 (complétés par les registres conservés en mairie). 1836-1914 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Maillé.

  • Archives municipales de Maillé ; 15 Q 1. 1969 : ouverture de la maison de retraite Résidence du Parc.

  • Archives municipales de Maillé ; 15 Q 2. 1996 : extension de la maison de retraite.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Maillé, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 132 ; complété par l'exemplaire conservé en mairie).

Date d'enquête 2020 ; Date(s) de rédaction 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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