Dossier d’œuvre architecture IA72058831 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Cimetière Saint-André, route de Connerré
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Montfort-le-Gesnois
  • Adresse route de Connerré
  • Cadastre 1836 A2 295  ; 2019 AD 83
  • Précisions anciennement commune de Pont-de-Gennes
  • Dénominations
    cimetière
  • Vocables
    Saint-André
  • Parties constituantes non étudiées
    mur de clôture, portail, chapelle funéraire, tombeau, croix de cimetière

Un cimetière, dont on sait très peu de choses, devait bel et bien se trouver au pied de l'église Saint-Gilles de Pont-de-Gennes, à l'emplacement actuel du parvis : l'état de section du cadastre napoléonien de 1836 indique encore pour cette parcelle "le cimetière". S'agissait-il du cimetière paroissial primitif ou d'un cimetière prieural ? S'étendait-il également sur tout le pourtour de l'église ? Pour l'heure, ces questions n'ont pas de réponse. C'est à une date inconnue mais très précoce, qu'un cimetière est aménagé en périphérie du bourg, au carrefour de la route de Connerré et du chemin de Lombron. Les documents les plus anciens le citent à cet emplacement dès le début du XVIIe siècle, mais sans doute s'y trouvait-il avant. Il occupe alors une parcelle de forme triangulaire à l'extrémité de la patte d'oie.

A cette époque, le cimetière inclut une chapelle sous le vocable de Saint-André : est-ce la même déjà citée à la fin du XIe siècle lors de la fondation du prieuré de Pont-de-Gennes ? On la retrouve mentionnée par les archives à partir de la fin du XVIe siècle. Elle servait de grange lorsqu'elle fut vendue en 1793 : "un vieux bâtiment situé dans le cimetière du Pont-de-Gennes connu sous le nom de la chapelle Saint-André et dépendant de la fabrique de la ditte paroisse, servant actuellement de grange, construite en murs et charpentes, contenant 19 pieds de longueur sur 20 pieds et demi de largeur ayant son entrée sur la rue de La Ferté". L'adjudicataire était tenu d'attendre l'expiration du bail en cours, à la Toussaint 1794, pour démolir la chapelle. Ce ne sont donc pas ses matériaux qui, comme l'affirment certains ouvrages, ont permis la construction de la chapelle de l'hospice de Pont-de-Gennes en 1720 (en face du cimetière).

La croix de cimetière actuelle est quant à elle édifiée en 1868-1869 en pierre de Soulitré, sur les plans de l'architecte diocésain Nourry-Blottin, l'ancienne menaçant de tomber. Toutefois, le devis prévoit une réutilisation optimale des matériaux : on conserve et on restaure ainsi la partie supérieure avec son Christ en croix sculpté, dont la facture accuse le XVe siècle. En 1921, le conseil municipal conçoit un étonnant projet de monument aux morts de la Première guerre mondiale, consistant, par mesure d'économie, à englober la croix dans un obélisque. Dessiné par Paul Fonteix mais non réalisé, ce projet est sans doute recalé en préfecture pour inconvenance.

Au XVIIIe siècle déjà, si ce n'est plus tôt, la paroisse de Montfort-le-Rotrou s'était aménagée son propre cimetière accolé au cimetière Saint-André de Pont-de-Gennes, car elle ne disposait pas de terrains libres pour accueillir son propre lieu d'inhumation. La contiguïté des deux cimetières était l'objet de litiges. En 1749, dans les registres paroissiaux, on trouve la mention suivante : "Nous Gervais Gueretin, curé de Champagné soussigné, avons réconcilié le grand cimetière de Saint-André, commun entre les deux paroisses de Montfort et du Pont-de-Gennes, qui avait été profané par un labourage [...]. C'est par une entreprise du sieur Boussard, curé du Pont-de-Gennes qui, voulant priver Montfort du droit à ce cimetière, l'avait profané". Une grave accusation à l'encontre d'un curé qui souligne déjà la rivalité des deux paroisses.

Séparé par une simple haie vive et planté d'une croix, le cimetière de Montfort-le-Rotrou est finalement désaffecté en 1804 lorsque la commune se dote enfin d'un lieu d'inhumation sur son propre territoire. Le terrain qui lui était dévolu, aliéné en 1867, sera annexé au cimetière de Pont-de-Gennes suite à deux extensions successives en 1934 (architecte : Bourgoin ; entrepreneur : Henri Bontemps) puis en 1976. Le portail principal est restauré en 1978 suite à un accident de la circulation.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle, 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1934, daté par source
    • 1976, daté par source

Le cimetière Saint-André, placé à la sortie est du bourg, possède une forme irrégulière conditionnée par le carrefour des routes de La Ferté et de Lombron. Clos de murs en moellons, il est accessible par deux portails à piliers en briques, le principal, signalé par deux croix en ferronnerie, étant placé sur le pan coupé du carrefour. La croix de cimetière, en pierre de taille, repose sur une base circulaire. Elle comprend un piédestal parallélépipédique, une colonne cylindrique à base et chapiteau moulurés, et une croix sculptée d'un Christ.

Le cimetière abrite plusieurs tombes et chapelles funéraires intéressantes, parmi lesquelles une tombe collective de soldats de la guerre de 1870 avec un monument en forme d'obélisque, un enclos de six tombes de soldats de la guerre 1914-1918 (dont une avec un petit obélisque pour un mécanicien d'aviation) et une tombe collective des religieuses du Bon Secours. Le monument le plus remarquable est un tombeau de croisé daté du XIIe siècle et classé Monument Historique (voir annexe). Une délibération du conseil municipal de 1793 fait également allusion à un tombeau d'un seigneur de Montfort, surmonté d'un dais sur quatre piliers, orné d'armoiries et de fleurs de lys : il fut détruit pour supprimer les symboles de la féodalité et récupérer les ferronneries envoyées à la fonte. Pesche évoque quant à lui au début du XIXe siècle la tombe en marbre d'une certaine Eugénie Chauvin, en forme de colonne surmontée d'une urne, datée de 1827, également disparue.

  • Murs
    • grès moellon
    • calcaire moellon
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • ornement géométrique, croix
  • Précision représentations

    Croix en métal ornant les piliers du portail principal.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; G 1358. 1699-1780 : fabrique de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 575. Collection Paul Cordonnier, ancienne commune de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Mi 1343 (R 155). 1790-1889 : délibérations du conseil municipal de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 242/9. 1828-1940 : cimetière de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Q 563. 1793 : vente et démolition de la chapelle Saint-André du cimetière de Pont-de-Gennes.

  • Archives diocésaines du Mans ; boîte 1106. Papiers concernant la paroisse de Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 2 M 6 et 7. 1868-1982 : cimetière de Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 2 R 3. 1909. 1909 : classement du monument funéraire d'un croisé, Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 1 D 1 à 7 (2 et 3 manquants). 1889-1986 : délibérations du conseil municipal de Pont-de-Gennes.

Bibliographie

  • BERTIN, Serge (dir.). Le territoire partagé. Guide des cimetières de la Sarthe. Le Mans : éd. Cénomane, 2009.

  • CAUVIN, Thomas. Géographie ancienne du diocèse du Mans. Paris : Derache libraire, Le Mans : Gallienne imprimeur-libraire, 1845.

  • DEBUISSER, J.-P. Histoire de Pont-de-Gennes, Montfort-le-Rotrou, Saussay (avant 1789). Pont-de-Gennes : 1981.

    p. 13, 25-27, 82-83
  • Le patrimoine des communes de la Sarthe. Paris : Flohic éditions, 2000. 2 vol.

    p. 1203
  • MENJOT D'ELBENNE, Samuel. Le tombeau d'un croisé. Mamers, 1884.

  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, t. 1, 1829. Réédition Paris : Lorisse, 1999.

    p. 481

Périodiques

  • ROBVEILLE, Alphonse, FROGER, Louis. "La communauté d'habitants de Pont-de-Gennes". La Province du Maine, 1908.

    p. 315, 342, 344

Documents figurés

  • 1836 : plans cadastraux napoléoniens de Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\208 et 244).

  • 1934 : plan d'agrandissement du cimetière de Pont-de-Gennes. (Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 2 M 7).

  • XIXe et début du XXe siècle : croquis et plans du cimetière de Montfort-le-Rotrou. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 207/10).

  • S. d. : dessin de Samuel Menjot-d'Elbenne représentant la tombe du "Croisé de Lauresse", à Pont-de-Gennes. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 242/9).

Annexes

  • Le monument funéraire d'un seigneur de Lauresse.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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