[transcription Christine Toulier]

Par devant les conseillers du Roi notaires au chastelet de Paris soussignés, fut présent très haut et très puissant seigneur Monseigneur Aymard-Jean de Nicolay marquis de Goussainville, seigneur d'Osny, du Grand Perray et autres lieux, conseiller du Roy en son conseil d'Etat, premier président de sa chambre des Comptes de Paris y demeurant, place Royalle, paroisse Saint-Paul,

Lequel a par ces présentes vendu et promis garantir de tous troubles, dons, douaires, dettes, hipotèques, evictions, aliénations, substitutions, et autres empêchemens générallement quelconques,

A Mre Jacques François de Jussy, commissaire ordinaire et honoraire de la marine, capitaine d'infanterieà la suitte des milices de Saint-Domingue, habitant au d. lieu quartier de l'artibonitte demeurant actuellement ville de Loches en Touraine, et de présent à Paris logé à l'hôtel de Bourbon, rue Croix des Petits Champs paroisse Saint Eustache cy présent et à ce présent, acquéreur pour lui ses hoirs et ayant cause

C'EST A SAVOIR, LA TERRE SEIGNEURIE ET CHATELLENIE DU GRAND PERRAY ET FIEF DU BOUCHET y joint, paroisse de La Bruère province d'Anjou, circonstances et dépendances composée de château et autres batimens, chapelle, cours, jardins, parc renfermé de vieux murs en mauvais état, terres labourables, préz, pâtures, fuye, bois, buissons, étang, fossés, canaux, cens et rentes seigneuriales, féodales, foncières, fiefs, homages vassaux, et autres droits.

Dans laquelle chapelle du d ; château dont le seigneur du Grand Perray est présentateur, il y a trois messes fondées par chacune semaine dont l'une serait dite le dimanche, suivant l'acte de fondation du 12 décemebre 1446, et a le dit seigneur de Grand Perray une chapelle au côté gauche dans le choeur de l'église de la Bruère et autres droits honorifiques tels qu'ils appartiennent au seigneur du grand Perray et qu'ils ont esté vendus par ses auteurs ainsi qu'il résulte des aveux et dénombrements, des tombeaux étant dans les murs des deux côtés du choeur, et des armes des anciens seigneurs du d. Grand-Perray qui sont apposés dans les murs, voûte et vitraux du choeur de la d. église.

Plus la métairie et domaine de la basse-cour où est le logement du fermier, écuries, granges, remise, jardins, cours, toits à porcs, terres labourables, prés, pâtures, aulnaye et autres d épendances et domaine de la d. basse cour situés proche le bourg de la Bruère en Anjou, sur lesquels sont plantés plusieurs pieds de chesnes.

Plus la métairie du Port joignant les terres du domaine de la basse cour avec ses circonstances et dépendances,

Plus les moulins de Bruans, terres et domaines dépendant,

Plus le droit de pesche qu'à la seigneur vendeur sur la rivière du Loiret sur la rivière du Loir qui part au levant depuis la première rive de la rivière appellée la Boire {qui tombe en la d. rivière du Loire} et e termine jusqu'à l'endroit appellé Bourgjoly, ces trois derniers articles paroisse de Vaas, susd. Province d'Anjou.

Plus le greffe des présentations et défauts du siège royal du Château du Loire, avec les droits et évolumens qui y appartiennent ET généralement toutes les appartrenances et dépendances de la d. terre seigneurie et chatellenie du Grand Perray ; ainsi qu'elles se poursuivent et comportent sans aucune réserve, et qu'elles sont affermées , savoir au S. Urbain Voisin, la métairie de la Basse cour avec les cens et rentes seigneuriales féodales et foncières et le greffe du Château du Loire suivant le bail fait et passé devant Me Gendron, notaire à Bueil le 26 mars 1771

La métairie du Petit domaine du château au S. Couradin et sa femme par bail passé devant le même notaire le 13 mars de la même année 1771,

La métairie du Port à René Bodin et sa femme par bail passé devant Me Noël Jacques Michel, notaire au château du Loir le 4 mai de la même année 1771,

Les moulins de Bruans à Charles Millon et sa femme par bail passé devant Me Soloman notaire royal à St Christophe le 20 du d. mois de may,

Et le droit de pesche à M. Me Charles Rotier de la Bobannière par bail passé devant le d. Me Gendron notaire à Bueil, le 30 mars de la même année 1771 ,

Appartenant les dites choses cy dessus vendues à l'exception des moulins de Bruans au d. seigneur Premier Président de Nicolay, au moyen de la donation entrevifs qui lui en a été faitte par haut et puissant seigneur Monseigneur Antoine Chrétien de Nicolay, lors chevalier non prosé de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem son frère, par acte passé devant M. Jourdain et son confrère notaires à paris le 26 mars 1755, auquel chevalier seigneur chevalier de Nicolay, les dites choses appartenaient au moyen de l'abandonnement qui lui en avait été faitte par le partage des biens des successions de feux haut et puissant seigneur monseigneur Jean ymard de Nicolay Marquis de Goussainville et très haute et très puissante dame Madame Françoise Elisabeth de Lamoignon son épouse, ses père et mère passé devant le d. Me Jourdain et son confrère le 21 janvier 1738 ; et les dits moulins Bruans aussi appartenant au d. seigneur Premier Président de Nicolay, au moyen de l'exponce qui lui en a été faitte en vertu d'un jugement rendu au siège de Château la Vallière,

Mouvantes et relevantes les dites choses tant féodalement que censivement

savoir

1° - du fief et seigneurie de la prévoté d'Anjou, le fief du Perray droits cy joints, les cens set rentes seigneuriales, le château, jardin, la majeure partie du parc qui compose le domaine du château, autrement la ferme du petit domaine, les bâtimens de la basse cour, la majeure partie des domaines, rentes foncière de huit septiers un boisseau de blé seigle dû par les détempteurs de la terre de la Fleuretière Brissetière, situéz ez paroisses de la Bruère t Chenu,

2° Du fief et seigneurie de Chambon et la morinette, le fief du Bouchet, les bâtimens de la métairie du port, la plus forte partie des domaines, quelques dépendances des métairies de la Basse cour et de celle du petit domaine, les moulins de Bruans, les cens et rentes du d. fief du Bouchet situés paroisse de Vas,

3° Du fief et seigneurie de La Chaise appartenans à Ms de Saint-Martin de Tours en censifs, petite partie de la métairie du Port, de celle du domaine de la Basse cour, et de celle du domaine du château, la rente foncière de 21 boisseaux de blé seigle dues par les détempteurs de Villeneuve situés paroisse de La Bruère et Vas,

4° Du fief de sa majesté à cause de sa baronnie du Château du Loire, le droit de pesche en la rivière du Loire,

5° Du duché pairie de La Vallière le droit de haute justice,

6° Du fief de la Fosse Saint-Aubin, les rentes foncières de 14 livres dues par Joseph Fourmon de St Aubin et autres, celle de 33 livres dues par Urbain Robineau et autres, celle de 11 livres dues par la veuve Lacquiet, celle de 21 livres dues par François Maubert, et celle de cinq livres due par le Dame Veuve Pallu de Saint-Aubin assigné sur fonds dans la paroisse de Saint-Aubin,

7° Du fief inconnu aux parties la rente foncière de 24 livres due par la veuve Dérret assignée sur fonds situés paroisse de Villenne sous Lucé, province du Maine,

Chargés vers la recette des d fiefs ce qui est au fief de la prévosté, d'un cheval de service du à nuance de seigneur et de vassal abonné 60 sols et d'autres devoirs censifs qui doivent être payé à la décharge des biens par Dame Veuve La Potterie et le nommé Contereau acquéreurs d'autres biens du d. seigneur premier Président de Nicolay, vers la recette des d. fiefs de Chambon et La Morinette, de devoirs censifs. CE QUI EST au fief de la Chaise aussi de devoirs censifs, lequels devoirs le dit sieur acquéreur payera et acquittera à l'avenir à compter du dernier terme.

Comme aussi les dites choses sont chargées de deux septiers de bled seigle mesure de Luynes et deux sols six deniers en argent vers le prieur de Monsoreau et au curé de La Bruère d'un septier de froment et un septier de seigle mesure de Chenu, que le dit sieur acquéreur sera tenu de payer et acquitter à l'avenir.

Entrediendra le d. acquéreur aux choses cydessus vendües le bail courant dont elles font partie , passé au S. Boureau le 29 mars 1763 et le bail particulier des Moulins de Bruans fait au sieur Contereau et sa femme qui expirera le jour de Noël 1774.

ENTREDIENDRA pareillement les nouveaux baux qui sont cy dessus dattés et énoncés.

La présente vente ainsi faite et acceptée entre les partis aux charges, clauses et conditions cy dessus exprimées et en outre moyennant le prix de soixante mille livres

Savoir

29100 livres pour ce qui est compris en l'article premier relevant du fief de la Prévosté,

20000 livres pour ce qui relève du fief de Chambon et La Morinette compris en l'art. 2,

7140 livres pour ce qui relève du fief de la Chaise compris en l'art. 3,

1500 livres pour ce qui relève de la baronnie de Château du Loir compris l'art. 4 ;

100 livres pour ce qui relève du duché de La Vallière compris en l'art. 5,

1680 livres pour ce qui relève du fief de la Fosse St-Aubin compris e l'art. 6,

Et enfin 480 livres pour ce qui relève du fief inconnu compris à l'art. 7 et dernier

[transcription Christine Toulier]

TERRE / PATRIMONIALE, / ci-devant seigneuriale, / du GRAND-PERRAI, / située commune de La Bruère, Canton du Lude, Arrondissement / de la Flèche, Département de la Sarthe, A VENDRE par adjudication le dimanche 20 octobre 1816, devant Me SERPIN DES HAYES, notaire, Ce domaine, attenant au bourg de La Bruère, à une demie lieue de la ville de Vaas, deux de Château-du-Loir et du Lude, cinq lieues de la Flèche, dix lieues de Tours, Vendôme et du Mans, auprès de l'embranchement de belles et grandes routes de poste, sur les bords de la rivière du Loir, navigable par la Mayenne et la Sarthe, jusqu'à Angers et Nantes, Est situé en une belle et vaste plaine, dans les vaux du loir, pays superbe, très fertile et fort sain, et où se trouvent réunis l'utile à l'agréable. LA TERRE SE COMPOSE § 1er 1° Du château, de construction moderne, solidement bâti et en bon état de réparations ; il a cent dix huit pieds de façade. Au rez-de-chaussée, élevé de trois pieds au dessus du sol, il y a cuisine, office, salle à manger, salon de compagnie, appartements de maître, corridor et grand escalier à rampe de fer ; au premier étage, sont cinq chambres de maître, cabinets y attenans avec corridor, beaux et vastes greniers à blé carrelés, et avec exhaussement sur le tout. Ce bâtiment est flanqué d'une belle tour servant de logement au garde et au jardinier. Autour du château, sont boulangerie, vacheries, écuries, granges, grand pressoir à vin, chapelle, colombier rond à pied, cour, basse-cour, parterres, vastes jardins et vergers bien plantés d'arbres fruitiers en plein rapport, entourés eau vive et traversés par un joli ruisseau qui ne tarit jamais. Le parc clos de murs et de haies vives, contient, avec les jardins, parterres et quelques héritages adjacens et en même tenant ls que bois, prés, pâtures, terres labourables et vignes rouges de bonne espèce, vingt-quatre hectares (36 arpens), le tout exploité par le propriétaire. 2° Du pré de la Corvée, en excellent fonds, contenant quatre hectares (6 arpens). 3° D'une futaie , au bout de l'allée du château, très bien plantée en chênes de l'âge d'environ 50 ans, nommée les Grands-Bois, bien percée d'allées, et contenant environ six hectares deux tiers (10 arpens). § 2 , 1° De la ferme ou métairie de la Basse-cour, contigüe au château, composée de vastes bâtimens, tels que maison d'habitation pour le fermier, granges, écuries, vacheries, bergeries, beaux greniers à blé, aussi en bon état de réparations. Les bâtimens pourront être divisés en 2 ou 3 parties, pour faciliter l'exploitation des lots. Des jardins et chenevraux situés au nord et au midi de la dite maison, et contenant au total environ quatre vingt cinq ares. D'une pièce de terre labourable nommée le Verger contenant quatre hectares (6 arpens). De la vigne du Verger, de quarante sept ares. De la pâture du Petit Parc, de 36 ares. De la pièce de terre labourable du Défroc, contenant un hectare. Et de la pâture de l'aunaie des Bordes, de soixante ares. 2° De la pièce des Bordes, de la pâture du même nom et la fraîche du chemin y attenant, contenant en tout onze hectares trois quart. 3° De la pièce des Barattières et le petit jardin y joignant, le tout contenant 9 ha ¼. 4° De l'aunaie des Buttes, ou parc aux bœufs, et la pâture du même nom, contenant ensemble 6 ha ¾. 5° De la pièce de la Sablonnière et la portion de terrein en friche y tenant vers sud, contenant 8 ha. 6° Du pré Groussin, du pré de la Gidelle et du pré clos, tous trois en première qualité, se joignant et contenant 2 ha ¾. 7° Des deux tiers du parc des Pierres et de tout le pré Moreau, se tenant et contenant 8 ha. 8° De la grande pièce en terre labourable, joignant le chemin de Bruant et l'allée du château à la ferme du port, contenant dix ha. Les objets compris aux sept derniers articles, dépendant précédemment de la dite ferme de la Basse-cour. [mss. : le grand aunais se détacherait de la réserve s'il s'exploite par l'allée du grand Bois, les bestiaux seront ] § 3. De la ferme du Port, située aux bords du Loir, consistant en bâtimens, cours, jardins, chenevraux, terres labourables, prés, pâtures et vignes, le tout contenant environ 50 ha. § 4. D'un moulin à blé à deux roues, sur la Loir, avec maison et autres bâtimens d'exploitation, cours, jardins, chenevraux, terres labourables, prés, pâtures, ancien étang actuellement en pâture, et susceptible d'être remis en eau, ; plus une petite île dans le Loir, le tout tenu par bail expirant à volonté, et contenant cinq hectares deux ares. § 5. D'un autre moulin à blé, également sur le Loir, et à une roue, consistant en maison pour le meunier et autres bâtimens, jardins, prés, pâtures et terres labourables, contenant 3 ha. § 6. D'une maison au bourg de la Bruère, occupée par le sieur René Durand, cour et jardin, contenant 53 ares. § 7. D'une autre maison au même bourg, occupée par le nommé Chaligné, avec 44 ares de jardin, plus une grange attenante au bâtimens, occupée par René Durand. § 8. De la ferme de la Noirie, sur le coteau, vis-à-vis le Grand-Perrai, et consistant en bâtimens pour le fermier, granges, écuries, pressoir à vin, cours, jardins, vignes, terres labourables, bois, prés et pâtures, le tout contenant 30 ha ; fontaine et petit ruisseau d'eau vive. Cette ferme ayant autrefois formé le temporel de la chapelle fondée dans le château du Grand-Perrai, a été acquise par le propriétaire actuel, auquel elle avait déjà été transferrée avec la dite terre ; il y a fait de nouvelles réunions. § 9. De 2ha 2/3 d'excellentes vignes en bon état et en plein rapport, sur le haut du coteau, et réservées au propriétaire. § 10. D'une belle cave en roc, aux Rochettes près la ville de Château-du-Loir, grand pâtis au devant. § 11. D'une maison et jardin en la petite ville de Boulloire, près Saint-Calais. § 12. Et de plusieurs parties de rentes foncières, non entachées de féodalité, affectées sur biens-fonds près le grand-Perrai ; les dites rentes bien servies produisent 158 francs en numéraire, 169 boisseaux de blé seigle et 5 poules. Le tout est d'un produit ou revenu annuel de 7 à 8 mille francs. Les hériatges sont entourés de fortes haies, truisses et arbres têtards ; les haies et pâtures sont garnies d'une très grande quantité d'anciens chênes, ormes, frênes et autres arbres de très belle venue, fort gros, et dont la valeur n'est pas entrée dans l'évaluation des produits. Cette terre est une des mieux boisées des environs. Le pays dans lequel elle est située, est très giboyeux ; on y a la volaille et le poisson en abondance et de bonne qualité ; la vie y est peu dispendieuse. On vendra la dite terre soit en totalité soit par corps de fermes ou grandes séries, soit par lots séparés et tels qu'ils sont désignés en l'affiche, au gré des acquéreurs, auxquels on donnera toutes les sûretés et les grandes facilités pour les payments. Pour avoir des renseignements s'adresser sur les lieux à Philippe Germain, jardinier-garde ; A Vaas, à M. Couet père ancien notaire, A la Flèche, à Me Rocher père avoué, Au Mans, à Me Fouret notaire, A Paris, à MM ; Vergnaud rue Tiron, n°7, au Marais ; et à Me Leroy notaire, rue de Richelieu, n°15, A Orléans, à MM. Vergnaud ainé, rue Royale, n°10 , Et à Château-du-Loir, à M. Serpin des Hayes, notaire rue Saint-Jean.