Dossier d’œuvre architecture IA53004343 | Réalisé par
Seure Marion (Contributeur)
Seure Marion

Chercheuse au pôle Inventaire du service du Patrimoine de la Région Pays de la Loire.

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Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Canton de Lassay-les-Châteaux
  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Château de Chantepie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ancien canton de Lassay-les-Châteaux - Lassay-les-Châteaux
  • Commune Thubœuf
  • Lieu-dit Chantepie
  • Cadastre 2020 0B 1118-1129
  • Précisions
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable, chapelle seigneuriale

La seigneurie de Chantepie, documentée dès 1278, année où Pierre de Chantepie en est le seigneur, dépend de la châtellenie de Lassay. Son étendue n'a pu être déterminée avec précision, mais il semblerait qu'elle recouvre au moins la partie nord de la commune de Thuboeuf. L'alliance entre Jeanne de Chantepie et Guillaume de Pennard, scellée en 1430, fait entrer la seigneurie de Chantepie dans le giron de la famille de Pennard dans lequel elle reste jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. En 1774, Anne-Françoise de Pennard épouse le marquis Louis de Vaufleury de Malterre. Une de leurs descendantes, Arlette de Vaufleury de Malterre épouse en 1920 Charles Law de Lauriston, dont les descendants sont aujourd'hui encore en possession du château.

Un aveu de 1661 qualifie Chantepie de "maison et manoir défendable, 69 journaux et garennes". Dans un autre aveu de 1773, Chantepie est qualifié de "château avec avenue de hêtres sur plusieurs rangs, moulin, étang, landes, taillis, métairies diverses".

Du château primitif, aucune trace ne demeure. Seul le linteau à accolade et écu armorié, remployé au-dessus de la porte murée du grand pavillon oriental, pourrait dater du XVe au XVIIe siècle. La maçonnerie de petit moellon de grès assisé et les arcs de décharge surmontant les baies de ce même pavillon oriental indiquent une datation qui pourrait correspondre à la date porté sur le linteau de la porte occidentale de ce pavillon : 1779. La prise de possession de la seigneurie par la famille de Vaufleury de Malterre a pu entraîner une importante restauration du site ; les enduits et les augmentations postérieures empêchent néanmoins de connaître la nature exacte de ces travaux de la fin du XVIIIe siècle et a fortiori l'édifice préexistant. Toutefois, le plan masse du cadastre ancien, réalisé en 1813, montre que le château se dressait déjà entre cour et jardin, selon un plan en U, que la cour d'honneur était alors déjà encadrée de deux ailes de communs de même dimension que les dépendances actuelles et que la chapelle, ainsi que le canal de dérivation de la Mayenne existaient déjà.

D'importants ajouts ont été réalisés dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Les travaux sont documentés par une série de photographies datées illustrant différentes phases du chantier. Le pavillon occidental a été complètement réédifié entre 1855 et 1865. Le pavillon oriental a été surélevé à partir de son ancienne base. Les lucarnes ont été refaites au cours de cette même phase de travaux. La chapelle, dont les maçonneries pourraient dater du XVe ou du XVIe siècle, a été agrandie d'un choeur, doté de vitraux réalisés par un maître verrier parisien, Antoine Lusson, en 1859, et redécoré dans un goût néo-gothique (autel, peintures, rampants du pignon). Son mur-pignon occidental a été ouvert d'une rosace en 1854. Une deuxième salve de modifications est effectuée vers 1890. Une photographie datée du mois de juillet 1890 montre l'avant-corps central en cours de construction. Les pavillons latéraux et l'ensemble des lucarnes sont alors achevés. C'est sans doute en cette fin de XIXe siècle qu'est construit le petit pavillon situé à l'est du pavillon oriental et donnant accès à un autre petit pavillon préexistant. Les communs ont également été réaménagés et rhabillés dans cette seconde moitié du XIXe siècle. En 1902, la cour d'honneur est parée d'une grille en fer forgé réalisé par Girard, de Couterne.

Situé à cent mètres de la rivière Mayenne, le château de Chantepie est implanté dans son bassin alluvial, sur une plateforme, fossoyée au nord. Ses douves sont alimentées par une dérivation du cours de la rivière et délimitent un jardin d'agrément planté de hauts arbres, sur lequel s'ouvre la terrasse du château. Deux volées de marches disposés en demi-cercle lient la terrasse au jardin. La cour d'honneur, au sud de l'édifice et encadrée de deux ailes de communs, est reliée à la route allant des Chênelières à Corberie par une allée bordée d'arbres. Son entrée est marquée par une monumentale grille de fer forgée très ouvragée. La chapelle seigneuriale, de plan rectangulaire, dont le mur-pignon occidental est orné d'une rosace, se trouve entre les communs orientaux et le château. A l'est de celui-ci se trouvent d'autres dépendances : une étable et une remise bâties en pan de bois ainsi qu'une grange étable en moellon de grès.

Le château de Chantepie est orienté est-ouest. Son plan rectangulaire est cantonné de deux pavillons, hauts d'un étage carré. Cette symétrie n'est perturbée que par la présence de deux pavillons de plus petite taille accolés au grand pavillon oriental. Un avant-corps de même hauteur que les pavillons latéraux se détache au centre de la façade sud. Il est composé de 5 travées, les 3 travées centrales formant une saillie et se démarquant par une toiture en pavillon qui domine le reste du toit de cet avant-corps. Le rez-de-chaussée de l'avant-corps est ouvert de grandes baies en plein cintre. Devant les 4 travées situées entre cet avant-corps et les pavillons s'étendent des jardins d'hiver éclairés de grandes baies vitrées. Chacune des travées des façades sud et nord est surmontée d'une lucarne de brique ornée d'un fronton, à l'exception des 2e et 4e travées de l'avant-corps sud, surmontées d'un oeil-de-boeuf. La lucarne médiane de l'avant-corps central est individualisée par des volutes latérales et est couronnée d'une horloge.

Le château est construit en moellon de grès extrait localement, assisé et équarri sur l'avant-corps et le pavillon occidental, chaîné de briques. Cette même pierre est utilisée sous forme de moellon brut sur le pavillon oriental. La façade nord de l'avant-corps sud est enduite. Les baies sont chaînées de brique ou de granit gris. Un sous-sol s'étend sous les pièces centrales et occidentales du château.

Le plan du rez-de-chaussée, simple en profondeur sauf au niveau de l'avant-corps central, est divisé en 6 pièces. L'escalier monumental, à volées tournantes, se situe entre le pavillon oriental et l'avant-corps central. Le décor intérieur n'a pu faire l'étude d'une étude approfondie. Il est néanmoins intéressant de noter que les murs de la pièce nord-est de l'avant-corps central sont ornés de boiseries de style baroque, dans lesquelles sont insérées des peintures des différentes possessions de la famille au XIXe siècle, parmi lesquelles on compte le château de Chantepie, mais aussi le manoir de Mebzon. Le grand hall sud, ouvert sur la cour d'honneur, est décoré de riches pilastres composites en stuc.

Les effets de profondeur différenciée engendrant une multiplication des plans, les combles brisés, les jeux sur les toitures et la situation du château entre une cour d'honneur bordée de communs et le jardin confèrent à ce château un style néo XVIIe siècle, digne des grandes réalisations du siècle d'or. Cette réalisation architecturale est mise en valeur par son écrin paysager, avec lequel elle communique par les larges ouvertures ménagées.

  • Murs
    • grès moellon
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Escaliers
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1986
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Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • Le patrimoine des communes de la Mayenne. Paris : Éditions Flohic, 2002.

Périodiques

  • LAURISTON, Marquise de. Le château de Chantepie, dans Pays du Bas-Normand, 1967, n°4, p. 191 à 194.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Seure Marion
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