Dossier d’œuvre architecture IA85001298 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
Métayer Géraldine (Rédacteur)
Métayer Géraldine

Chargée de l'étude thématique régionale sur patrimoine lié à l'eau dans le Marais Poitevin vendéen (GAL Marais poitevin).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Canaux (3) dits canal du Temple, chenal de Galerne et canal de l'Epine
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Puyravault
  • Lieu-dit Marais du Commandeur
  • Cadastre 1834 A, B et C

Le canal du Temple, le chenal de Galerne et le canal de l’Epine formaient à l’origine un seul canal, le chenal du Commandeur ou achenal de l’Hôpital, creusé à l’initiative de la commanderie de Puyravault, sans doute au 13e siècle, pour dessécher son Marais du Commandeur. Sa porte devait se trouver bien plus en amont par rapport à la porte actuelle, vers les lieux-dits l'Epine et le Petit Bordet : le plan cadastral de 1834 y mentionne la "vieille porte de l'Epine". Le trait de côte était en effet bien moins avancé, et la baie de l'Aiguillon bien moins envasée qu'aujourd'hui. Le canal bénéficiait aussi au chapitre de la cathédrale de Poitiers, propriétaire des marais des Chapellenies, au sud de Champagné, selon un accord passé avec la commanderie (un lieu-dit au sud de Champagne porte encore le nom de Carré des Pères). En 1439-1442, un contentieux s’élève à ce sujet entre les chanoines de Poitiers et le prieur de Puyravault, frère Jean Le Sauver. Le 26 avril 1560, une procuration donnée par Louise de Sainte-Marthe, dame de Champagné, pour répondre à sa place à l'assignation lancée contre elle au sujet des réparations des digues et canaux, mentionne "l'eschenau de Puy Raveau que le commandeur dudict lieu est tenu d'entretenir jusques à la mer avecques son portereau".

Le canal est, comme tous les marais alentours, mis à mal par la guerres de Religion. Il fait partie des ouvrages dont le mauvais état est constaté et le rétablissement décidé (ou au moins préconisé) par le roi, en 1526-1527 et 1598. Dans un procès-verbal de visite du 28 janvier 1599, il est question de "l'achenal de Puiraveau, estant au dessoubz ledict lieu et bourg de Puiraveau, lequel achenal se commence au lieu de l'Essay l'Abbé qui faict la separation des marois des sieurs abbé de Moureilles et commendeur de Puyraveau, et s'escoule le dict achenal et descend à la mer". Le document précise que "les dommaines joignants et circonvoisins ledict achenal appartienent audict sieur de Puiraveau jusques au pont Galerne, et depuis ledict pont jusques à la mer au sieur de Maillezais et plusieurs autres particuliers".

Dès les années 1640-1650, lorsque commence le dessèchement des marais alentours, le canal du Commandeur et le canal de l'Epine sont réhabilités et même allongés, le trait de côte ayant avancé. Le canal de l'Epine perd toutefois de son intérêt pour le commandeur de Puyravault lorsque le canal de Vienne, plus direct jusqu'à l'anse du Brault, est creusé. Une transaction est donc passée entre le commandeur et la Société du Petit-Poitou le 31 juillet 1643, et confirmée le 24 septembre 1653 : le commandeur est autorisé à utiliser gratuitement le canal de Vienne en projet, pour évacuer les eaux de ses marais vers la mer. En 1648, la carte des marais du Petit-Poitou par Siette mentionne le nouveau canal de Vienne et l'ancien achenal de l'Epine.

Une fois le canal de Vienne achevé et définitivement mis en service, la jonction du canal de l'Epine avec l'ancien chenal de Galerne est interrompue par le nouveau canal et par les digues ou bots qui lui sont parallèles. Le canal de l'Epine n'est désormais plus d'utilité pour les marais du Petit-Poitou et du Commandeur, mais garde un rôle évacuateur pour les marais de Champagné. Il est du reste englobé dans le Vieux marais desséché de Champagné, mais le bot ou chemin qui le longe reste la propriété du commandeur, comme l'indique un terrier des biens et dépendances de la commanderie en 1694. Entre 1652 et 1654, la Société du Vieux desséché de Champagné s'entend avec le commandeur pour prolonger sa digue vers l'ouest, jusqu'aux abords de l'anse du Brault, en construisant une porte sur le canal de l'Epine. Le "chenal du Commandeur" apparaît encore dans toute sa longueur, en 1701, sur une carte de la région par Claude Masse.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle, milieu 17e siècle

Le canal du Temple, le chenal de Galerne et le canal de l’Epine constituaient à l'origine un seul circuit d’évacuation de l’eau des marais desséchés situés de part et d’autre de l’ancienne île de Puyravault. Long de 9,5 kilomètres, ce circuit est toutefois interrompu depuis le 17e siècle par le canal de Vienne. Le canal du Temple prend naissance à trois kilomètres au nord de Puyravault, draine les marais du Commandeur, et traverse les terres hautes de Puyravault et de Sainte-Radégonde-des-Noyers au pont du Temple. Au pont de Galerne, le chenal du même nom prend le relai vers le sud. Il se jette dans le canal des Bardettes puis, à quelques mètres de là, dans le canal de Vienne, au lieu-dit l'Epine. Les eaux continuent ensuite vers la mer par le canal de Vienne.

  • Murs
    • terre
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association, Les canaux appartiennent à la Société des marais du Petit-Poitou et (pour le canal de l'Epine) à celle des marais de Champagné-les-Marais.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée. H 223. 1643-1720 : accords passés entre le commandeur de Puyravault et la Société des marais du Petit-Poitou ; ferme de la commanderie auprès de François Gilois.

  • Archives départementales de la Vendée. H 224. 1694 : registre portant arpentement et papier terrier des biens et dépendances de la commanderie de Puyravault, établi à la demande de frère Jean-Baptiste de Sesmaisons, commandeur de Coudry, Puyravault et du Blison.

Bibliographie

  • CLOUZOT, Etienne. Les marais de la Sèvre Niortaise et du Lay du Xe à la fin du XVIe siècle. Paris : H. Champion éditeur ; Niort : L. Clouzot éditeur, 1904, 282 p.

    p. 56, 221, 225, 226 et 236
  • RIOU, René. Les marais desséchés du Bas-Poitou. Paris : imprimerie des Facultés A. Michalon, 1907, 303 p.

    p. 57-70 et 79

Documents figurés

  • 1701 : Carte contenant une partie du Bas Poitou et de l'Aunis où se trouve Marans et l'embouchure de la Seyvre Niortaise, par Claude Masse. (Service historique de la Défense, J10C 1293, pièce 7).

  • 1834 : plan cadastral de Puyravault. (Archives départementales de la Vendée, 3 P 185).

Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 1999, 2017
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Métayer Géraldine
Métayer Géraldine

Chargée de l'étude thématique régionale sur patrimoine lié à l'eau dans le Marais Poitevin vendéen (GAL Marais poitevin).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.