Dossier d’aire d’étude IA72058697 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Dewancker Camille (Contributeur)
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Bourgs et petites cités du Perche sarthois : présentation de l'aire d'étude
Auteur
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  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays du Perche sarthois

L'aire d'étude s'étend sur tout le territoire du Pays du Perche sarthois, à l'exception de l'ancien canton de Bonnétable, déjà couvert par un inventaire systématique réalisé de 2006 à 2012. Ce sont donc 77 communes qui sont concernées. Parmi tous les bourgs, objets de l'étude, douze ont été retenus pour une analyse approfondie : Connerré, Valennes, Sceaux-sur-Huisnes, Montfort-le-Gesnois, Conflans-sur-Anille, Tuffé, Semur-en-Vallon, Coudrecieux, Bessé-sur-Braye, La Bosse, Torcé-en-Vallée et Saint-Calais. La commune de Saint-Calais a finalement été sortie de cette étude sur les bourgs et fait l'objet d'un inventaire topographique pour des raisons méthodologiques.

L'étude concerne l'évolution des bourgs depuis l'origine jusqu'à leurs développements récents. Si quelques rares agglomérations ont été attestées par l'archéologie dès le Néolithique (Gréez-sur-Roc) et l'Antiquité (Duneau), leur implantation définitive ne se met en place qu'avec la création des paroisses par vagues successives, du IVe siècle jusqu'au XIIe siècle. Au cours du Moyen Age et de l’Époque Moderne, certaines de ces agglomérations se distinguent par la présence d'un château, de fortifications, d'une abbaye, d'un prieuré ou encore d'un marché. Au XIXe siècle, le développement économique de la région génère d'importantes constructions ou reconstructions, donnant à la plupart des bourgs leur physionomie actuelle, complétée au XXe siècle par l'implantation de zones pavillonnaires, principalement en périphérie de la ville du Mans, mais aussi de La Ferté-Bernard, Saint-Calais ou des gros bourgs.

Présentation du Pays du Perche sarthois

Le Pays du Perche sarthois, qui occupe le quart nord-est du département de la Sarthe et compte environ 83 441 habitants (Insee), est avant tout un territoire de transition et de diversité.

Administrativement, il est à la frontière des départements de la Sarthe, de l'Orne et de l'Eure-et-Loir, des régions Pays de la Loire, Normandie et Centre-Val de Loire.

Historiquement, il appartient principalement au Maine et pour quelques paroisses au Perche, et correspond à une zone de marche bordant la Normandie. A l'est, il est à la frontière de l'ancien Orléanais, incluant le Dunois et le Vendômois.

Géographiquement, il se situe à la jonction des bassins-versants de la Seine et de la Loire. A la limite du massif armoricain et du bassin parisien, il possède une géologie diversifiée comprenant calcaires, argiles, craies, grès et sables. C'est une véritable mosaïque de paysages, allant des collines percheronnes au nord, aux forêts de pins de la plaine du Mans, jusqu'au plateau de Saint-Calais annonçant la vallée du Loir. Il en résulte une grande diversité de l'architecture dans ses formes et ses matériaux. A la fois territoire rural ponctué de fermes isolées et de hameaux, et territoire péri-urbain (proximité du Mans au sud-ouest) marqué par un étalement progressif des zones d'habitat, il est aussi considéré comme une des « proches campagnes » de la région parisienne.

Trait d'union à travers cette diversité, la vallée de l'Huisne est le principal axe de communication du Perche sarthois. S'étirant du nord-est vers le sud-ouest, elle est longée par la RD 323 (ancienne RN 23) et l'A 11 reliant Paris à Nantes via Le Mans et La Ferté-Bernard, qui sont des routes de premier plan aux niveaux local et régional. Elles conditionnent le développement de nombreuses zones d'habitat et d'activités, mais parfois au détriment du paysage et de l'architecture traditionnelle. La RD 357 reliant Le Mans à Orléans et passant par Saint-Calais est également un axe important mais de moindre fréquentation.

Le principal centre urbain du territoire est La Ferté-Bernard, qui compte environ 8 875 habitants et dont l'aire urbaine de 21 310 habitants s'étend sur les communes voisines. Sa position nettement excentrée laisse toutefois tout leur place aux petites villes et gros bourgs implantés sur le reste du territoire, Saint-Calais, Vibraye, Montmirail, Tuffé, Bonnétable, Montfort-le-Gesnois, Connerré, Savigné-l'Evêque et Bouloire.

Les bourgs du Perche sarthois : quelle définition retenir ?

Les définitions de bourg telles qu'entendues dans la plupart des vocabulaires ne sont toutefois pas représentatives de la réalité du Perche sarthois. La définition retenue du « bourg » est la plus large, celle qui inclut une dimension locale : le bourg comme chef-lieu de commune, doté le plus souvent des équipements nécessaires à la vie paroissiale et municipale (église, presbytère, mairie, école) quelle que soit sa taille. Sur les 77 communes du Pays du Perche sarthois (ancien canton de Bonnétable exclu), ce sont 84 chefs-lieux ou anciens chefs-lieux de communes qui ont été recensés.

Périodisation

La formation et l’évolution des bourgs du Perche sarthois peut être considérée suivant quatre périodes principales :

• De la fin de l'Antiquité au milieu du Moyen Age : la genèse des bourgs. Le facteur ecclésial semble un élément primordial dans le développement des bourgs du Maine. La tradition fait remonter les premières paroisses du Perche sarthois à l'initiative de l'évêque du Mans saint Julien, au IVe siècle. Une partie de ces bourgs se distingue alors déjà par leur précocité : Savigné-l'Evêque, Pont-de-Gennes, Connerré, etc. L'achèvement du réseau paroissial est réalisé aux XIe-XIIe siècles. Le plus souvent, il ne subsiste de cette période que les bases romanes de l'église paroissiale ou du prieuré, plus ou moins lisibles. Toutefois, au-delà de ces vestiges, l'archéologie peut révéler ou laisser soupçonner une implantation gallo-romaine sur ces emplacements, villa comme à Sceaux-sur-Huisne, monument comme à Savigné-l'Evêque, voire agglomération dans le cas de Duneau. Le Perche sarthois n'a toutefois pas bénéficié de recherches archéologiques suffisantes comme c'est le cas dans le nord et l'ouest de la Sarthe, les informations dans ce domaine sont donc très lacunaires. Pour les périodes les plus reculées, il faut le plus souvent s'en remettre aux copies des anciennes chartes, parfois contrefaites, héritées des abbayes, à aborder donc avec la plus grande prudence.

• Du milieu du Moyen Age à la Renaissance : l’empreinte de la féodalité. Les premiers châteaux apparaissent à cette période, tout d'abord sous forme de mottes dont certaines donneront naissance à des bourgs. Si certaines de ces mottes sont abandonnées, un bourg peut subsister, de taille modeste comme à La Bosse et Duneau. Dans d'autres cas, étroitement liés aux heurs et malheurs du château qui les coiffe, des bourgs castraux peuvent connaître une ascension importante et même s'entourer de murailles comme à Montmirail ou Montfort-le-Rotrou. Plus souvent, le château s'implante à la périphérie du bourg et impacte plus ou moins fortement le développement spatial de celui-ci. C'est également la période du développement des foires et marchés sous la protection des seigneurs ou des religieux (mais les sources manquent pour cette période), qui assurent la prospérité et la croissance démographique de certains bourgs.

• De la Renaissance à la Révolution : le confortement des bourgs. L'après-guerre de Cent Ans voit une période d'intense reconstruction dans la région, durement touchée par les fléaux de la fin du Moyen Age. La plupart des maisons médiévales et des manoirs subsistant en Perche sarthois datent de cette période, tandis que nombre d'églises ont bénéficié d'importants travaux. Les Temps Modernes voient la renaissance et le confortement de certains bourgs (nouveaux marchés, fortification de Connerré ou de Saint-Calais par exemple). Les nombreuses reconstructions de presbytères au XVIIIe siècle attestent d'une certaine aisance des paroisses.

• XIXe et XXe siècles : le nouveau visage des bourgs. Au XIXe siècle, le développement économique et surtout démographique permet à la plupart des bourgs de voir leur démographie augmenter, parfois se doter de nouveaux marchés et foires, et de connaître d'importantes campagnes de constructions et reconstructions d'édifices publics et de maisons. Bien que la structure urbaine ne soit chamboulée que dans les bourgs les plus importants, le visage des rues et des façades se métamorphose. De nouveaux quartiers peuvent apparaître grâce à l'industrialisation ou à l'arrivée d'une voie ferrée. Au cours du XXe siècle, ce développement se prolonge mais connaît deux vitesses : un ralentissement fort dans les campagnes suite à l'exode rural et une expansion parfois effrénée en périphérie du Mans et, dans une moindre mesure, de La Ferté-Bernard.

Des bourgs aux fonctions diverses

• Le bourg marchand est principalement illustré par Connerré, Montfort-le-Gesnois (marchés et foires anciens et très fréquentés) mais aussi, dans une moindre mesure, par Bessé-sur-Braye, Tuffé, Semur-en-Vallon, Coudrecieux et Torcé-en-Vallée.

• Le bourg fortifié est illustré par Connerré et Saint-Calais, peut-être par Montfort-le-Gesnois.

• Le bourg développé autour ou près d'un château est illustré par Semur-en-Vallon, Montfort-le-Gesnois, La Bosse, Conflans-sur-Anille, Bessé-sur-Braye et peut-être Connerré.

• Le bourg développé autour d'un prieuré ou abbaye est illustré par Tuffé, Montfort-le-Gesnois et Torcé-en-Vallée.

• Le bourg à fonction industrielle et/ou artisanale est principalement représenté par Bessé-sur-Braye, mais également par Connerré, Coudrecieux, Montfort-le-Gesnois et Tuffé.

• Le bourg proprement rural, de petites ou moyennes dimensions, est représenté par Valennes, Semur-en-Vallon, Conflans-sur-Anille, La Bosse, Sceaux-sur-Huisne et Torcé-en-Vallée.

• Le bourg à fonctions administratives est représenté par Tuffé et Montfort-le-Gesnois (anciens chefs-lieux de cantons) et dans une certaine mesure par Connerré.

La morphologie des bourgs

En dehors des éléments structurants récurrents (église, château, édifices publics), la morphologie des bourgs est principalement dictée par le réseau de chemins préexistant. Jusqu'au XXe siècle, le bâti s'aligne le long des routes, de plus en plus loin par rapport au centre ancien généralement matérialisé par l'église. On n'observe pas d'évolution concentrique de l'urbanisation comme cela est le cas dans les grandes agglomérations.

• Le village-rue, caractérisé par une linéarité forte avec un bâti aligné sur la rue principale, un parcellaire en lanières perpendiculaires à la rue et des dessertes hiérarchisées, est illustré par Coudrecieux, Conflans-sur-Anille, Semur-en-Vallon.

• Le village-carrefour, présentant de petites unités foncières imbriquées, un bâti dense et plutôt aligné se regroupant de façon compacte le long des axes du carrefour, est illustré par Bessé-sur-Braye, Torcé-en-Vallée, La Bosse, Sceaux-sur-Huisne ou Vouvray-sur-Huisne.

• Les configurations plus complexes caractérisent Connerré, Montfort-le-Gesnois, Tuffé, Valennes.

Les autres typologies observées sont rares et peu représentatives : quelques villages-place, villages polynucléaires ou villages en étoile (par ailleurs, principalement sur les secteurs de La Ferté-Bernard et Montmirail).

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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