Dossier d’œuvre architecture IA49009668 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Abri troglodytique, dit Castel Caillou, 15 ruelle des Perreyeurs, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Lieu-dit la Maumenière
  • Adresse 15 ruelle des Perreyeurs
  • Cadastre 1813 E 324 à 329 ; 2011 E 255, 256
  • Dénominations
    abri troglodytique
  • Appellations
    demeure du Castel Cailloux
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, puits, jardin d'agrément

L'abri troglodytique principal de cet ensemble remonte au XVIe voire au XVe siècle et se démarque par la qualité de sa construction (notamment sa façade à baies chanfreinées) et par l'ampleur de son volume intérieur. Remanié pour accueillir séparément une habitation, il ne devait à l'origine que servir de dépendances. Désaffecté, il conserve des éléments troglodytiques notables (large cheminée, pressoir), notamment un escalier en partie taillé dans la roche qui permet d'accéder au plateau viticole.

Cet abri troglodytique pourrait dater du XVe ou du XVIe siècle. Il succède à une phase d'extraction de tuffeau, à flanc de falaise puis par galeries, l'une de ces dernières ayant été aménagée pour former cet abri.

Vu son ampleur, son implantation voire son lien avec le haut du coteau, il est possible qu'il ait pu s'agir d'un abri qui dépendait d'un habitat seigneurial relevant des Maumoine. Cette famille, vassale des seigneurs de Montsoreau et attestée dès le milieu du XIIe siècle, possédait en effet des biens au voisinage, dont leur demeure (troglodytique ?) dite la Roche-Maumoine : c'est de leur nom que dérive le toponyme de Maumenière qui désigne le lieu-dit troglodytique, la carrière, ainsi que le vignoble qui coiffe ce coteau.

Cet abri connut des remaniements aux XVIIe et XVIIIe siècles : surhaussement, cloisonnements, percements de nouvelles baies. Si l'on ne peut exclure le fait qu'il ait pu servir de logement, il ne semble pas que l'abri principal ait initialement été utilisé comme habitation individuelle, mais plutôt comme dépendance, voire comme atelier d'artisan. Les subdivisions ultérieures ont, elles, pu servir de demeure (travée ouest), mais aussi de dépendances agricoles (travée est : pressoir, four à pain, etc.).

D'autres abris troglodytiques (dont l'un était habité) furent progressivement creusés dans le coteau à immédiate proximité, sans doute à partir du XVIIe siècle, puis une maison fut construite, vraisemblablement à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle, en partie ouest de ce même site.

En 1813, lors de l'établissement du cadastre napoléonien, ces divers éléments relevaient de propriétaires différents. Puis les habitations troglodytiques furent progressivement abandonnées et l'ensemble est désormais réuni autour de la maison en une même propriété fièrement baptisée "Castel Cailloux".

Cet ensemble troglodytique, à mi-coteau, borde l'étroite ruelle des Perreyeurs établie en bord de falaise calcaire, en un endroit où celle-ci s'élargit quelque peu pour former un petit espace au-devant des entrées des cavités.

Cette topographie résulte principalement d'une activité d'extraction de tuffeau qui a ainsi fait reculer l'aplomb rocheux : les traces de cette activité se lisent aux tranches superposées (ici de 4 à 6) de l'exploitation qui remonte sans doute aux derniers siècles du Moyen Âge.

Creusé en deux tranches superposées, le principal abri correspond sans doute à ce qui devait être l'entrée d'une galerie, qui, après abandon, fut fermée d'une façade. Cet abri offrait à l'origine un large volume, de plus de 80 m2 au sol par 4 m de haut. De telles dimensions ne paraissent pas correspondre à une habitation. S'il n'est pas possible d'en établir clairement l'affectation, cette taille et celle de la porte permettent d'y voir plutôt une dépendance agricole ou du moins un espace lié à une fonction de stockage.

L'aspect premier de cet abri n'est pas restituable et les aménagements intérieurs ne sont pour la plupart pas datables. En outre, la façade connut un remaniement et témoigne de deux phases de construction distinctes. En partie basse (jusqu'à une hauteur de 4 m, environ), le mur est en moyen appareil de tuffeau et est percé d'une grande porte couverte d'un arc légèrement surbaissé et de baies quadrangulaires de différentes tailles, toutes chanfreinées. Ces baies, par leur type et la profondeur de leur embrasure, paraissent remonter au XVIe, voire au XVe siècle, ce qui peut dater ce premier état. Une grande fenêtre d'un type plus tardif résulte d'une reprise, en partie ouest de ce mur, et une porte haute, d'aspect similaire, perce le surhaussement du mur, construit en moellons : ces remaniement pourraient dater du XVIIe siècle. Cette seconde phase est sans doute contemporaine des transformations qui affectent l'intérieur de l'abri dont une petite partie, à l'ouest, est isolée par un mur de refends en moellons pour former une habitation. Celle-ci n'est accessible que par l'intérieur du premier abri, une fois passée la grande porte de façade : une porte dans le refend ouvre ainsi sur une première salle, qui prend le jour par la large baie remaniée, barreaudée, et qui dispose d'une cheminée et d'un potager ; au fond de cette salle, une porte permet l'accès à une seconde pièce, froide.

Il est probable que dès l'origine il exista, au moins en partie antérieure, une division verticale du volume de l'abri. Toutefois, celle-ci fut probablement reprise lors la seconde phase, avec l'établissement d'un niveau de plancher (disparu) établi au sommet du mur ancien, pour constituer un espace haut de stockage, fermé du surhaussement en maçonnerie de moellons et accessible par la porte haute.

Fautes d'éléments suffisamment pertinents, les aménagements visibles dans l'abri principal ne peuvent pas être aisément datables. Plusieurs niches et placards muraux sont ainsi percés dans les parois rocheuses. La grande cheminée, très probablement reprise au XIXe ou au début du XXe succède à une autre, sur la base d'une précédente, sans doute plus large encore et qui devait occuper tout le renfoncement de la paroi dans laquelle elle est insérée ; un four à pain a été aménagé dans le contre-cœur. Au fond de l'abri, se trouvent les vestiges d'un ancien pressoir, vraisemblablement casse-col (traces d'ancrage des montants de bois dans la roche) dont l'écoulement de la maie se fait vers une petite fosse où devait être disposée la vaisselle vinaire destinée à recueillir le jus de raisin. Un escalier, dont le bas de la volée est en maçonnerie, mais qui est taillé à même la riche pour sa partie supérieure, permet, depuis la grande salle, d'atteindre une petite pièce troglodytique non fermée en façade, d'où l'on dispose d'un point de vue sur une large portion aval de la vallée de la Loire. Dans l'hypothèse d'une dépendance des Maumoine, ce pourrait être un poste d'observation afin d'anticiper l'approche de navires, puisque ces seigneurs disposaient, jusqu'en 1631 d'un péage sur le fleuve au droit de la Maumenière, dit « petit péage de Montsoreau ». Depuis cette pièce, une volée de marche est encore taillée dans la roche, puis dans le bord du coteau pour atteindre la surface et le plateau viticole.

À immédiate proximité et faisant aujourd'hui partie de la même propriété que l'abri troglodytique principal, l'éperon rocheux situé à l'est compte d'autres cavités : une cave anciennement habitée (avec deux pièces : l'une à cheminée et potager et l'autre froide) et une cave de dépendances. Au plus près de l'abri principal, on peut également voir l'aménagement troglodytique d'un puits dont le treuil devait autrefois être actionné par une grande roue (système perceptible en négatif dans la roche). De même, à l'ouest, s'élèvent une maison et son annexe latérale, toutes deux en appentis et adossées à la paroi rocheuse. La maison, construite en moyen appareil de tuffeau et sans autre ornementation qu'une corniche régnant sur le gouttereau nord, est composée d'un rez-de-chaussée (avec cheminée et potager), étage-carré et un comble à surcroît ne comptant chacun qu'une seule pièce. L'accès se fait en rez-de-chaussée, mais l'étage-carré dispose d'un accès indépendant, par un escalier droit extérieur qui flanque le pignon est. L'annexe, en rez-de-chaussée, bâtie en moellons, est réduite à une petite salle, accessible par le rez-de-chaussée de la maison.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers