Dossier d’œuvre architecture IA49010780 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Abri troglodytique, 8-18 chemin du Coteau, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 8 à 18 chemin du Coteau
  • Cadastre 1813 B 440 à 447 ; 2013 B 222 à 228
  • Dénominations
    abri troglodytique
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, jardin d'agrément, carrière

Ce site compte des éléments parmi les plus remarquables du patrimoine montsorélien, attestant de manière discontinue de près de deux millénaires d'occupation humaine. L'abri troglodytique du XIIe siècle, dont les remaniements furent nombreux et complexes, est particulièrement notable : il compte parmi ceux qui conservent des éléments datables les plus anciens dans le secteur du coteau saumurois.

Les vestiges gallo-romains, qui risquent de disparaître à brève échéance, seraient à étudier urgemment.

Formant aujourd'hui une unique propriété, ce site abrite de multiples éléments patrimoniaux dont certains sont en place dès l'époque gallo-romaine, mais qui ne furent pas forcément liés entre eux.

Parmi eux, se distingue un abri troglodytique qui remonte visiblement à la 2e moitié XIIe siècle. Cet abri peut avoir été aménagé à la suite de l'exploitation d'une galerie de carrière, de longue date éboulée et formant un fontis en partie postérieure. Cet abri fut plusieurs fois remanié, agrandi, subdivisé ou réaménagé, notamment dans la 2e moitié du XVe, puis à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle et fut habité jusqu'au XXe siècle.

En partie haute du bourg de Montsoreau, le coteau calcaire est percé de nombreuses cavités troglodytiques, souvent précédées de cours et jardins qui procèdent pour beaucoup d'une action anthropique de décapage de la roche.

L'abri est précédé d'un escalier tournant taillé dans la roche qui mène à une petite plateforme à parapet là encore aménagée dans le calcaire. Il est à noter que cette petite terrasse permettait, jusqu'au XIXe siècle, de dominer du regard la vallée de la Loire et l'ensemble du site castral.

Ce perron distribue aujourd'hui les entrées de trois cavités troglodytiques, mais il est possible qu'il n'y en ait eu qu'une seule à l'origine, au centre, et que les deux autres furent aménagées ultérieurement.

Précédée d'une voûte grossièrement plein-cintre creusée dans la pierre, la porte centrale connut des remaniements, mais elle conserve un couvrement en arc plein-cintre dont le chanfrein des claveaux est sculpté de demi-besants affrontés. Cet arc est datable de la seconde moitié du XIIe siècle. Les portes latérales furent creusées dans les retombées de la voûte d'entrée : l'une d'elles, à l'ouest, s'appuie nettement sur les maçonneries de la porte principale et présente des encadrements chanfreinés (linteau et tympan) d'un type plus tardif (XVe siècle ?).

L'espace intérieur de l'abri troglodytique est subdivisé par des cloisons en moellons de tuffeau qui le scinde en trois entités distinctes, chacune desservie par l'une des portes qui ouvrent sur le perron. Dans un premier temps, l'ensemble ne forma qu'un seul abri, à l'origine duquel il faut peut-être voir un percement depuis la partie postérieure, lié à l'exploitation d'une galerie d'une carrière de tuffeau voisine. Le dégagement des pièces de l'abri, entre la carrière et le coteau rocheux n'intervint ainsi probablement que dans un second temps.

Les aménagements les plus anciens ne sont pas perceptibles. Les sols ont partout été remaniés, sauf dans la salle centrale où se trouve un pavement en dalles de pierre quadrangulaires, mais dont il n'est pas possible d'établir la date d'exécution.

Le mur du fond de l'abri semble résulter d'une réédification survenue au XVe siècle, au vu du type de cheminée qui y est implantée. À cette date, le fontis doit donc déjà avoir été formé (puisque les fumées s'échappaient en partie postérieure) et les salles orientale et médiane ne sont pas encore séparées (car le manteau de la cheminée est pris dans la cloison). La salle orientale devait également être plus longue au nord-est où un effondrement fut à l'origine de la construction d'un mur oblique, percé de deux baies chanfreinées et à congés et qui porte une nouvelle cheminée datable de la fin du XVIe ou du XVIIe siècle. C'est sans doute alors qu'est décidée l'édification de la cloison de moellons qui sépare les deux salles, empiétant sur la cheminée médiévale devenue obsolète. C'est aussi à cette date que durent être aménagés des niveaux de plancher dans les deux salles formant ainsi un étage intérieur, dont seul celui de la salle orientale est aujourd'hui conservé. La cheminée de la salle médiane doit également avoir été construite à cette période, mais semble avoir été abandonnée assez vite : en effet, dès le XVIIe ou le XVIIIe siècle, une porte est percée dans le contre-cœur pour ouvrir sur le fontis, jusqu'alors non accessible à partir de l'abri (depuis au moins le XVe siècle). C'est sans doute à partir de cette date que des dépendances agricoles y sont aménagées : plusieurs fours (peut-être à fruits), dont un taillé en partie dans la roche, ainsi qu'un abri pour le bétail prenant place dans une ancienne excavation latérale de la carrière et prolongé d'un auvent en appentis. Dans ce contexte, la salle centrale, privée de cheminée, n'était sans doute plus habitée et, outre le passage du bétail, devait elle aussi servir de dépendances. C'est après la construction du four qui flanque le mur postérieur que fut également ouverte à l'étage de la salle orientale une porte dans le conduit haut de la cheminée médiévale (hors d'usage elle aussi), pour descendre dans le fontis au moyen d'un degré construit sur ce four.

La salle ouest et ses dégagements est plus complexe à analyser : la porte pourrait dater de la fin du Moyen Âge, ce qui laisse penser qu'à cette date cette salle était déjà dissociée de la pièce médiane par la cloison qui les sépare. Un éboulement plus tardif (qui emporta peut-être aussi une partie de la terrasse) dut avoir pour conséquence la reprise, sans doute au XVIIIe siècle, d'un large pan du mur de façade (avec réfection des baies, dont une petite fenêtre haute à linteau délardé en arc segmentaire) et l'aménagement d'une liaison planchéiée pour porter jusqu'à ce mur la division de pierre qui séparait le rez-de-chaussée de l'étage au sein de cette cavité. Dans sa configuration actuelle, la petite cheminée semble tardive.

Cette propriété compte par ailleurs d'autres éléments patrimoniaux, notamment des habitations et aménagements troglodytiques des XVIIe-XXe siècles. Le plus remarquable, toutefois, ne peut être ici qu'évoqué et mériterait une étude archéologique : il s'agit des vestiges d'un bâtiment gallo-romain qui domine cet ensemble, en bordure de plateau et à l'aplomb du coteau. Cet édifice, dont les substructures sont limitées à un pan de mur dont la ruine s'accentue continuellement, a livré des éléments de sculpture monumentale, est très largement effondré dans le fontis d'une carrière.

  • Murs
    • pierre de taille
    • moellon
  • Couvrements
    • roche en couvrement
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers